Gris
Saison de mort et d'oubli
Du gris de l'eau au gris du ciel
Arbres nus et chemins meubles
Terre fertile
Oiseaux qui chantent et qui appellent
L'éveil de la nature
Et au milieu de ça les souvenirs en flou
Miroités dans les lacs
À la surface de tout
La mélancolie mord les âmes abîmées
Mais pas comme elle fait sous un soleil d'été
De suffocant, on se délie
La matière se déploie
Entre les branches noires les ténèbres des bois
Le froid ne pique plus assez pour faire mal
Tout est tiède tout est plat
Tout est normal
Normal
Normal
Une paysage de rien
Une vue sans passion
Qui imbibe mon cœur comme l'eau le coton
Et je m'évertue à découvrir
Dans cette immensité glauque
Dans cette paille sèche d'été
Dans ce dénuement hivernal
Ce qui impose à mes sens
Cette
Ce
Gris nuancé de nuages craintifs
Pas de pluie pas d'orage
Rien de cru rien de vif
Cette absence si complète que l'absence elle-même n'y est pas
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