Natacha

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La journée se passe sans encombre. Ou presque. Vincent ne me lâche pas des yeux. C’en est presque flippant. A la pause déjeuner, notre trio se dirige vers le snack pour récupérer notre commande.

  • C’est quoi son problème, à celui-là ? me demande Nathan en regardant Vincent d’un air mauvais.
  • Je ne sais pas et je m’en fiche ! je lui réponds.
  • C’est quand même bizarre qu’il te suive comme un toutou depuis ce matin quand même.

Je ne leur ai rien dit au sujet de mon altercation avec Virginie dans les toilettes. Après ce qui s’est passé hier au cinéma, je ne préfère pas. S’il veut me faire peur, il repassera. J’essaie toujours de trouver une astuce pour retrouver Patrick ce soir. Peut-être que je pourrai demander aux garçons de me couvrir ?

Arrivé à l’heure d’étude, je ne sais toujours pas comment faire… Je passe par les toilettes et tombe sur Mélina qui me remercie encore une fois pour ce matin.

Mais oui ! Voilà la solution !

Au moins les garçons ne me suivront pas… Je regarde ma montre : 17h40. J’espère juste qu’il ne sera pas en retard !

BIP.

{ Je suis là. }

Timing parfait.

  • Les garçons, je dois passer à l’infirmerie !
  • Tu veux que je t’accompagne ? me demande Stev.
  • Non t’inquiète c’est juste pour un problème de fille, comme j’ai dépanné Mel ce matin…
  • Bon ok. A tout de suite.

Je leur tourne le dos et me dirige vers la salle médicale. Heureusement que le portail se trouve juste à côté ! Il commence à faire sombre et je sens comme une odeur de tabac. Forte. Je me retourne… Personne. Ce n’est pas que du tabac.

Encore un coin où ils fument de la marijuana… Beurk… L’odeur est exécrable !

Je sors mon portable.

  • Psst. Je suis là.
  • Tu me fais prendre de gros risques là ! Vas-y donne !
  • Ça vaut le détour, crois-moi !

Il me donne une pochette que je glisse directement dans mon sac. Je lui fais un signe de tête et repars vers l’infirmerie. Il fait sombre de ce côté du bâtiment et les lampadaires ne sont pas encore allumés. Je pénètre dans le bâtiment par une porte réservée aux personnels. J’entends soudain comme une plainte étouffée et me fige sur place, les sens en alerte. Le silence perdure et je me décide à avancer prudemment.

On m’aurait suivie ?

En passant devant l’infirmerie, je constate qu’elle est fermée. Au moins, je n’aurai pas à m’inquiéter de ce côté-là. Je me dirige vers l’entrée. Jonathan est appuyé contre l’un des poteaux d’entrée.

  • C’est bon ? me dit-il.
  • Euh… oui… qu’est-ce que tu fais là ?
  • Je t’attendais quelle question !
  • Hey ! Vous deux ! Direction la salle d’étude ! nous lance un surveillant.

Nathan me prend la main, la serre et nous nous dirigeons vers la salle d’étude.

Son comportement est bizarre.

Je m’installe dans un box et sort le dossier de mon sac. Je suis dévorée par la curiosité.

Qu’est-ce qui pourrait être si important ?

C’est édifiant. La famille Van der Bund possédait une entreprise florissante d’import-export : elle commercialisait des objets artisanaux venus du monde entier. Basée en Hollande, les marchandises arrivaient essentiellement par conteneurs. Il y a un peu plus de sept ans environ, un scandale mêlant mœurs et stup a éclaté sur la famille : plusieurs directeurs de succursales ont été arrêtés pour trafics de drogues. Le nom des Van der Bund n’y a été mêlé que brièvement, preuves de leur ignorance et de leur innocence ayant été faites. L’entreprise a quand même dû fermer ses portes et les a rouvertes... ici. Sous la direction du proviseur.

Oh mon dieu… Patrick… Tu ne penses tout de même pas…

Les documents suivants sont des extraits INSEE sur les diverses entreprises que possèdent le proviseur : une société d’import-export, diverses boutiques de ventes d’objets artisanaux, une… boîte de nuit ? Enfin des contrats de location d'entrepôts, principalement près du plus grand port de l’île.

Je suis assez stupéfaite de tout cela. Varaud doit forcément être au courant de toutes ses informations. Pourquoi ne me les a-t-il pas communiqués lui-même ? Pourquoi m’envoyer dans un lycée si la société peut servir d’écran ?

Cela n’a aucun sens...

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