Je ne sais pas encore si je dois remercier Steven ou le tuer pour avoir poussé Natacha dans mes bras hier soir. Elle avait l’air tellement désemparée… Je voulais enlever toute sa tristesse que j’ai vue dans ses yeux. Lorsque je l’ai senti contre moi, ma réaction a été instinctive : je l’ai serré. Et je n’ai pas rêvé, elle s’est elle-même blottie dans mes bras. J’ai adoré ce moment et en frissonne encore. Je sens encore son doux parfum fruité.

Nous nous retrouvons en ce lundi matin et essayons de faire comme si de rien n’était. La perspective de ce soir nous fait tous peur apparemment. Pour ma part, mon dossier ne peut être trouvé. J’ai appelé Varas qui me l’a certifié : il n’a donc que les informations erronées.

Que peuvent-ils avoir de si terrible à cacher ?

Finalement, nous ne passons qu’une partie de la journée ensemble. Cela me fait bizarre : il semblerait que notre trio soit mis à mal…

19h00. Nous avons fini de dîner et nous nous retrouvons comme prévu chez Stev. L’endroit est aussi cosy que je me le rappelle. Steven prend une grande inspiration.

• Bien, bien, bien mes petits chats. Je commence n’est-ce pas ?
• Pourquoi pas ? lui dis-je. Tu as des infos sur nous alors que nous n'en avons aucune. Enfin, je parle pour moi, je suppose que tu as dû raconter certaines choses à Nat.

Steven part dans un grand éclat de rire.

• J’aime ton franc parler. Oui, c'est vrai que bichette connaît une partie de mon histoire mais pas toute loin de là. Malgré les choses que j’ai pu découvrir sur toi, et crois-moi, j’en ai découvert…, semble-t-il obligé de rajouter, je tiens à te redire que je t’apprécie beaucoup. Je ne pense pas que cela va changer, la preuve en est que tu es bien assis ici non ? Je sais que je vais paraître égoïste mais j’aime savoir ce que mes proches me cachent et le simple fait d’aller fouiller me donne un tel sentiment d’exaltation ! Et puis, je n'aime pas les secrets. Que sais-tu déjà ? Nat tu es allée jusqu’à où dans mon histoire déjà ?
• Pour résumer : ta situation financière et ton lien avec Virginie. Pas plus.
• Ah oui… Tu m’avais laissé la partie la plus douloureuse… Bien… Je vais alors te raconter la suite Nathan et je vais ajouter un passage que tu ne connais pas ma Nat. Accrochez-vous à vos petites culottes mes chéris, c’est du lourd…

Steve s’allonge et pose sa tête sur les genoux de Nat. Je sais à ce moment-là que ce qu’il va nous raconter ne va pas être facile à entendre.

• Steven ? murmure Natacha.
• Chut ma chérie, de toute façon ce soir se sera chacun son tour. Je vais faire simple. Jonathan, je sais que tu as fait de la prison ces deux dernières années pour vol de voiture, violence et trafic : c’est pour çà que tu n’as pas le bac. Natacha, en ce qui te concerne, je sais que tu as été victime de harcèlement et que c’est pour cela que tu as changé d’établissement. Comme je vous l’ai dit cela ne change en rien notre relation. Je vous aime comme vous êtes avec vos casseroles et vos défauts. Voilà c’est dit. Et j’espère que ce que je m’apprête à vous raconter ne va pas vous dégoûter de moi…

Nous nous regardons avec Natacha : après cette tirade, que dire de plus ? Je jette un œil à Steven et voit déjà ses yeux se teinter d’une profonde tristesse. Les larmes y perlent déjà...

Qu’est-ce qu’il pourrait avoir à nous raconter d’aussi lourd ?