Cette petite mise au point semblait nécessaire apparemment.

Le petit câlin aussi…

J’en rougis… Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi ses bras me font cet effet-là…

Idiote !

• Tiens donc. Salut Natacha… me lance Virginie.
• Virginie.

Je m’apprête à lui tourner le dos.

• Mmh… Tu sais… Samedi soir… Ton cher petit Nathan était chez moi…

Je rêve. Mais pour qui se prend-elle ?

• Et ?
• Nous nous sommes bien amusés lui et moi… Il faut dire qu’il a emmené ce qu’il faut pour ça…

Je décide d’entrer dans son jeu pour voir jusqu’où elle est capable d’aller. J’ouvre des grands yeux de surprise.

• Ah ? Euh… Vraiment ?

Son sourire carnassier s’élargit.

• Oui… La soirée a été mouvementée, crois-moi, me dit-elle lascivement.

En fait, non. Je ne peux pas la laisser parler de Nathan de cette façon. Je préfère croire en lui qu’en cette garce.

• Tu veux dire avant ou après qu’il t’ait jetée derrière la maison et que tu t’es offerte à Steven ?

Le choc se peint sur son visage. Sa colère monte en même temps que le rouge sur ses joues.

• QUOI ? hurle-t-elle. Impossible...

La porte de Nathan s’ouvre à ce moment-là sur un Steven stoïque.

• Et pourtant c’est la vérité. Nous avons déjà tout raconté à Natacha donc tu peux garder ton venin au chaud dans tes crocs de vipère.
• Tu mens ! Je t’aurai reconnu !

Steven sort alors un masque que je ne reconnais pas de sa poche et s'en drape le visage. Il a l’air beaucoup menaçant comme ça. Virginie se rend finalement compte de la situation et devient écarlate. J’aurais presque pitié d’elle...

• Bon maintenant que tu as compris tu veux bien… commençais-je.
• Toi, la sale pute, tu fermes ta gueule !

La gifle est partie toute seule. Plus jamais. Plus jamais quelqu'un ne me traitera de pute. Virginie manque de s’étouffer de rage, sa main posée sur sa joue. Nathan et Steven sont là et ne manquent pas de me témoigner leur soutien indéfectible.

• Ils ne seront pas toujours là pour te protéger.
• Et qui te dis que j’ai besoin d’eux pour ça ?

Virginie nous contourne et s’enferme dans son appartement. Je lâche un soupir.

• Pffff. Merci les gars.
• Bon on ne va pas s’éterniser dans le couloir… Venez.

Je récupère mon téléphone et nous partons pour regarder le fameux manga chez Steven. Nous nous installons mais cette fois Nathan et moi sommes sur le tapis, Steven sur son lit. Il lance Les contes de Terremer. Cette histoire d’amour est tout simplement magnifique, la chanson de Therru achève de la sublimer. Je verse même quelques larmes.

Inconsciemment, je me suis rapprochée de Jonathan. Je laisse mon corps agir et fais taire ma raison. Ma tête se pose sur son épaule et sa main enlace la mienne. Je me sens bien. J’aime cette sensation de bien-être qu’il me procure rien qu’en effleurant ma peau.

Normal… Tu l’...

Tais-toi.

La voix s’est tue. Ce sont des mots que je ne veux pas entendre. Je ne suis pas prête pour ça. Je veux juste profiter du moment présent, en égoïste que je suis. J’ai l’impression de somnoler. Je ne crois pas avoir vu la fin du film… Je reprends peu à peu conscience. Je suis allongée, ma tête est posée sur les cuisses de Jonathan et sa main joue dans mes cheveux.

Mmmh… J’aime ça…

J’ai presqu’envie de soupirer d’aise lorsque mes oreilles se reconnectent à mon cerveau me faisant comprendre que l’on parle de moi.

• Tu tiens énormément à elle n’est-ce pas ? demande Steven.

Nathan est silencieux mais sa main a cessé de bouger. Il soupire.

• Je… Je ne tiens pas seulement à elle, Steven… C’est bien plus que ça.
• Non… Tu veux dire…
• Oui. Je suis amoureux d’elle. Je l’aime comme un fou et depuis le premier jour…

Mon cœur s’est arrêté. Jonathan… m’aimerait ?

• Je ne supporterai pas qu’on lui fasse du mal. Mais s’il te plait ne lui dit rien. Elle a déjà quelqu’un dans sa vie, confesse-t-il.
• Elle m’en a vaguement parlé… mais je ne crois pas que ce soit sérieux…

Si tu savais mon Steven.

Je sens les larmes me monter aux yeux sans savoir pourquoi. Il ne faut pas qu’elles débordent, je prends donc le temps de me calmer avant de leur faire comprendre que je suis réveillée.