1

5 minutes de lecture

 Marie était seule dans leur grande maison, le téléphone sonne. Elle se précipite vers le combiné pensant pouvoir annoncer la bonne nouvelle à son mari. Elle décroche et d’une voix enjouée dit : << allô >>.

 Il n’y a pas de réponse, juste un râle et une respiration saccadée. Prise d’une angoisse, elle raccroche.

 Au bout de quelques jours, un autre de ce type. Les jours passent et les appellent se font de plus en plus souvent.

 Elle essaye d’en parler à son mari, mais autant parler à un mur, il ne la croit pas. Ces appels incessants se font toujours quand elle se trouve seule. Marie décide contre l’avis de son mari de faire changer à deux reprises la ligne téléphonique, mais les appellent continue malgré tout, même après que Marie ait prévenue qu'elle allait alerter la police. Ils continuèrent, malgré tout. Plus régulièrement et plus terrifiant.

 Marie, qui avec la grossesse, était à fleur de peau, commença à faire des cauchemars. Elle avait peur de rester seule la journée et à chaque fois que le téléphone sonnait, elle sursautait. Elle décida de ne plus répondre au téléphone. Elle espérait que, de cette manière, elle ferait cesser toute cette histoire.

 Son mari se disait impuissant, Marie, elle, pensait qu’il ne la croyait tout simplement pas. Il ne faisait pas grand chose pour l’aider non plus. Sa vie basculait et elle ne se sentait pas du tout soutenue et ne savait pas comment faire pour gérer tout ça toute seule.

 Un jour, les appels sans parole évoluent et devinrent des appels de menaces. Elle devait mettre un terme à sa grossesse. Sans quoi, il viendrait et la tuerait elle, son bébé et son mari.

 Le premier “colis” arriva le jour de son sixième mois de grossesse. Elle reçu une petite boîte contenant une paire de chaussons pour bébé, un couteau déposé dessus et une feuille de papier sur laquelle il était écrit : << TU SAIS CE QU’IL TE RESTE A FAIRE >>.

 Elle lâcha la boîte et se réfugia dans la chambre du bébé. Des pensées rationnel au plus irrationnel lui traversa l’esprit. Les idées confuses, elle se demandait même si tout ceci n’était pas une machination de son mari pour lui faire peur et perdre le bébé. Plus elle y pensait et plus elle le trouvait bizarre, une attitude pas habituelle, c’est dernier temps.

 Marie ne se sentait plus heureuse, même la venue du bébé n’arrivait plus à lui redonner le sourire. Elle, qui avait une vie active, se retrouvait à vivre dans la peur et la crainte. Elle vivait chaque jour comme si c’était le dernier. Elle s’attendait à recevoir, à tout moment un appel lui indiquant que c’était le dernier.

 Les colis continuèrent, plus le temps passait plus les colis faisait un impact sur sa santé fragile, au point que son mari l’obligea à prendre des médicaments. Marie devient vite méconnaissable avec tous ses médicaments, elle était devenue petit à petit, morose, sans joie et sans vie en elle. La peur au ventre et paranoïa, sursaut à chaque petit bruit, crise d’angoisse répétée.

 Les coups de téléphone se faisaient de plus en plus souvent allant jusqu'à plusieurs par jour, la privant de tout espoir.

 Jusqu’au huitième mois de grossesse, elle reçut un “colis” par semaine, après cela passa à un “colis” tous les jours, déposés devant sa porte. Les appels n’avaient pas cessé et étaient à chaque fois plus terrifiant que le précédent, jusqu'à ce jour, celui qui a été fatal pour Marie.

 Son mari n’avait pas arrêté son travail, il laissait sa femme seul face à son destin. Ca lui arrangeait bien toute cette situation. Il n’avait jamais trouvé le courage de lui dire la vérité, c’est en regardant la télévision qu’il avait eu cette idée, macabre et machiavélique, il fallait bien le reconnaître, mais il n’avait pas eu d’autre choix et aujourd’hui serait le dernier.

 Le téléphone sonne.

 Un râle, une respiration saccadée.

 Au moment où Marie allait raccrocher.

 - C'est le grand jour, c'est la dernière fois que je te sonne, si tu ne fais pas ce que je te dis, cette nuit, je viendrais et je vous tuerai. D'abord ton mari, puis toi avec ton bébé.

 L’appel fut coupé juste après cette phrase qu’elle s’était tant attendue à recevoir.

 Elle sonne à son mari lui laisse un message. Elle pleure. Que faire ? Le laisser gagner ou se battre. Elle en a marre de se battre depuis tant de temps, son mari n'en veut de ce bébé, et bien, il va gagner. Marie est sûr que c'est lui derrière ses appels. Elle va chercher le couteau reçu plusieurs semaines avant et attendit son mari dans la chambre. Plus les heures passent plus Marie perd pied, plus rien ne lui semble réel.

 Un bruit de clé, le moment est venus ce bruit si familier qui lui était si réconfortant avant. Ce bruit qu’elle attendait pour passer à l'acte. Elle se leva et commença à tous lacérer dans la chambre en criant de rage, son mari la trouva en plein acte, hystérique chose qu'elle voulait. Elle lui cria :

 - J'AI TOUT COMPRIS, C'EST TOI POUR LES APPELS, TU NE LA VEUX PAS, TU NE L'AIMES PAS ET MOI NON PLUS TU NE M'AIMES PAS. TU AS GAGNER, JE VAIS TE DONNER CE QUE TU ME DEMANDES DEPUIS DES MOIS.

 - De quoi parles-tu ? Je ne comprends pas. Je t'aime, tu le sais et ce bébé aussi, je l'aime. Calme-toi, tu vas te blesser.

 - NE ME DIS PAS CE QUE JE DOIS FAIRE. À CAUSE DE TOI, J'AI VÉCU L'ENFER. J'AI CRU QUE JE DEVENAIS FOLLE, MAIS NON, C'EST TOI.

Tous en parlant, elle le pointe du doigt.

 - J'AI TOUT PERDU À CAUSE DE TOI, MA FAMILLE, MA VIE, MES AMIS. J'AI MÊME RÉUSSI PAR FINIR A LA DÉTESTER, MAIS TOUT CA, C'EST TERMINER. JE VAIS EN FINIR.

Tout en criant, elle recule vers la fenêtre, le couteau menaçant dirigé sur son ventre.

Cette fois, c'est au tour de son mari de crier.

 - NON NE FAIS PAS CA.

 - C'est trop tard.

 Et dans un dernier accès de folie, elle plante le couteau dans son ventre, les derniers mois repassant lentement dans sa tête comme dans un film sa longue descente au enfer, puis se tranche la carotide. Il ne lui faut que quelques minutes pour se vider de son sang et rendre son dernier souffle.

 Son mari d'abord tétanisé par la scène macabre qui se déroule devant ses yeux, sort de sa léthargie en entendant le dernier souffle de sa femme. Il appelle la police.

 Le regard vers sa femme, celle qu’il croyait tant aimé, gisait dans une mare de sang, il avait tout gagné, il allait pouvoir vivre sa vie avec sa nouvelle femme.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire LionneNoire ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0