I

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Journal - Jour 10

J’y suis enfin ! La planète dont on m’avait tant parlé… cette planète qui allait peut-être nous offrir un nouveau départ ! Tout se passe comme prévu, mais, moi et mon équipage, nous ne savons vraiment pas à quoi nous attendre. Vu de l’espace, le globe est éclatant de beauté tel un cristal dans un flot d’éclaboussures de pastel multicolore. Mais cela cache bien souvent de mauvaises surprises et je crains le pire. Pourquoi avoir ordonné un petit groupe limité pour cette mission ?

« Commandant Galma, c’est bientôt l’heure ! intervint un jeune homme derrière la porte, sans ouvrir. Tout l’équipage s’impatiente et vous savez bien comment est Nerys, elle ne lâche pas l’affaire à propos de son mauvais pressentiment de vipère ! "Je suis d’une race qui sent ces choses-là, le commandant devrait avoir honte d’avoir accepté une telle expédition", ça en devient –

— Taisez-vous, Frank. »

En ouvrant l’entrée de ses quartiers, Frank écarquilla les yeux ; si sa voix puissante n’avait pas suffi à faire tenir sa langue au pauvre Frank, l’écrasante stature du supérieur fit le reste, et pour cause, Galma apparaissait considérablement impressionnant en possédant le double de la taille du garçon. Il avait l’habitude de le côtoyer, c’est vrai, mais l’avoir en face à face, les yeux dans les yeux, pendant que le colosse se baissait pour passer, produisit une petite anxiété.

« Rappelez-moi les paroles principales de notre Ordre, susurra Galma en se redressant.

— Tous enfanter de la même Grande Créatrice, malgré nos différentes races, nous sommes tous égaux. »

Après une courte pause, Frank comprit que son supérieur hiérarchique attendait une suite alors il s’exécuta.

« Sous une seule bannière nous nous réunissons, en un seul peuple nous serons.

— Bien. Rappelle-toi qu’elle a sûrement plus raison que tu ne l’imagines, car elle aura beau être une "saleté de vipère" comme tu aimes si bien le dire, elle aura perpétuellement bien plus d’expérience que toi. De son point de vue, tu n’es un enfant encore en âge de boire au sein et tu sais autant bien que moi que ce n’est pas une métaphore.

— Je le pense bien, Galma. Nous sommes amis depuis vingt ans maintenant, toi et moi ! Tu sais de quoi je parle ! Elle sème le trouble et cela peut causer notre perte. »

Galma se contenta de poser une main sur son épaule. Sa peau apparaissait rugueuse et avait l’air d'être parsemée d’écaille minuscule aussi dure qu’un roc. Ce geste, Frank connaissait très bien ce que cela signifiait. Il acquiesça pour affirmer sans un mot et baissa tout de même la tête, un peu honteux, avant de suivre son commandant jusqu’à la salle principale pour le débriefing.

En entrant, les trois membres se redressèrent de leur siège. Nerys, la première. Galma se mordit la joue en la regardant, elle possédait effectivement un faciès de vipère. Elle en était une, certes, elle avait toute la panoplie de cliché sauf la queue de serpent, mais en le survolant, on se demandait si elle avait déjà expérimenté l'amour maternel.

À sa droite figurait Talko, un petit bonhomme blanc pâle de la tête au pied avec de gros yeux bleus aussi bien en largeur qu’en hauteur. Il ressemblerait à un insecte à cause d’eux si ses membres inférieurs étaient plus longs, mais il était bien trop minuscule pour ça. Frank avait dit, un jour, à Galma, qu’il avait pour lui, la taille d’un enfant de dix ans. Le pauvre ne pouvait que s’en tenir à cela pour référence.

Le tout dernier se trouvait être un petit animal à fourrure adorable comme le plus beau cadeau de l’univers. Il avait été nommé Billie par Frank, son propriétaire. Sa toison verdâtre lui faisait ressembler à un épais buisson peigner, rajouter à cela ses minuscules pattes d’un vert plus claires et son museau miniature tout sourire. Heureusement qu’il était là parce que sinon, Galma aurait déjà retrouvé ses coéquipiers en train de s’arracher dents et cheveux à main nues.

Frank s’assit à sa place, à coter du petit animal, avant que le commandant ne commence.

— Comme vous le savez tous, vous n’êtes pas tous réunis ici, à bord du Céleste par hasard. Nous sommes les premiers à mettre les pieds sur ces terres hostiles et peut-être que nous n’y répartirons pas tous vivants...

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