45. Déculottée et frustrée

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Joy

Découvrir Alken en dehors de l’école et de son rôle de Smith est bien agréable. Outre l’amant et le danseur formidable, c’est aussi un homme cultivé, plutôt drôle et intéressant. Et que dire du reste ? Le côté romantique, tactile, chaud comme la braise… Je fonds littéralement. Et ce n’est pas son corps pressé contre le mien dans ce foutu ascenseur qui m’aide à garder les idées claires. Je sens son érection contre mon ventre alors que ses mains me pressent contre lui et que sa bouche dévore la mienne, et je regrette l’hiver, ces foutus manteaux et couches de vêtements qui m’empêchent de réellement savourer le moment.

Le remake de la fin des vacances est en marche et je n’ai aucune envie de l’arrêter. Je serais bien folle, d’ailleurs, de nous faire stopper tout ça alors que tout mon corps est en éveil et n’attend que cela.

Lorsque nous entrons dans son appartement, je l’attire contre la porte qu’il vient de claquer, bien loin du mur contre lequel il s’amuse à plaquer ses conquêtes. Mauvais souvenir d’une soirée films où le dernier était à caractère pornographique non désiré avec pour acteurs principaux une secrétaire cochonne et un prof. Il me serre de tout son corps contre la porte et je sens ses mains passer sous mon legging pour venir caresser mes fesses.

— Attends, sourit-il en verrouillant la porte après avoir lutté pour enfoncer la clé dans la serrure.

Je n’ai pas le temps de dire “ouf” que je sens à nouveau son corps écraser le mien et sa bouche reprendre possession de la mienne. Je finis par le repousser gentiment pour enlever mon manteau, et Alken m’arrête alors que je commence à déboutonner ma chemise.

— Je croyais que tu préférais qu’on te déshabille ? me dit-il en enlevant lui-même sa veste avant de poser ses mains sur ma poitrine encore couverte.

Il masse délicatement mes seins, son regard plongé dans le mien, et déboutonne lentement ma chemise. Je ne sais pas comment il fait pour me faire languir de la sorte alors que je n’attends plus qu’une chose : que nos peaux se touchent et nos corps se retrouvent.

J’entreprends de déboutonner son pantalon mais il repousse mes mains et recule un peu, le sourire aux lèvres.

— J’adore quand tu me déshabilles, mais j’aime aussi les strip-teases, moi.

Merde, il est sérieux, là ? Je n’ai aucune envie de jouer, moi ! Pourtant, il attrape ma main et m’entraîne au salon, où il me fait asseoir sur le canapé avant de s’accroupir pour enlever mes cuissardes avec douceur. Comment peut-il être aussi calme alors que je me consume de l’intérieur ? Il prend le temps d’enlever mon legging et ses mains se promènent sur mes cuisses, remontant dangereusement vers mon intimité qui palpite déjà d’anticipation. Pourtant, il ne s’y est toujours pas aventuré lorsqu’il m’enlève mon sous-vêtement en dentelle noire, et il finit de m’enlever ma chemise avec délicatesse.

Mise à nue sous ses yeux, je savoure le spectacle qui suit alors que son regard détaille mon corps. Il passe son pull par-dessus sa tête et me le lance en pleine face en souriant avant de déboutonner son jean et de l’enlever d’une manière très sensuelle. Provocatrice, j’écarte les cuisses et y glisse ma main pour venir caresser le centre de mon plaisir sous son regard lubrique. Il se retrouve rapidement seulement vêtu de son tee-shirt, son sexe bandé tendu dans ma direction et, bon sang, je suis à deux doigts de le supplier de me prendre dans la seconde, d’autant plus qu’il joue le rôle de strip-teaseur à merveille.

Une fois entièrement dévêtu, Alken se met à genoux devant moi, entre mes cuisses qu’il caresse avec douceur. Ses mains remontent à nouveau lentement et il m’empêche d’arrêter de me caresser, m’enjoignant à continuer sous ses yeux. C’est à la fois terriblement excitant et frustrant, parce que je ne rêve plus que de son souffle chaud sur ma fente, que de sa bouche qui la câline, de ses doigts qui s’y activent. Encore une fois, il n’accède pas à mes demandes muettes, et ses mains remontent le long de mes flancs pour venir empaumer ma poitrine tendue et sensible, qu’il prend plaisir à masser.

— Alken, je t’en prie, je ne veux pas jouir seule.

Je ne reconnais plus ma voix, ni cette touche de désespoir qui perce dans le ton plein de désir. Il se penche et vient poser ses lèvres sur mon bas-ventre avant de se relever en m’entraînant dans ses bras. Il me soulève comme si je n’étais qu’une plume et mes jambes se nouent tout naturellement autour de ses hanches. Je sens sa queue nichée juste là où il faut, contre mon pubis, frottant délicieusement mon clitoris gonflé et sensible.

— Tu me rends fou, Joy, me dit-il d’une voix rauque, les yeux emplis d’un désir que nous partageons.

Pour toute réponse, je me jette sur ses lèvres et l’embrasse avidement. Ça y est, je sens sa peau échauffée contre la mienne, brûlante, alors qu’il répond à mon baiser avec la même ferveur que moi.

— Préservatif, Alken, préservatif, soufflé-je alors qu’il a empoigné son sexe et le presse contre mon intimité.

— Merde, marmonne-t-il en me déposant au sol. Bien joué, ma belle.

Je l’observe se diriger vers sa chambre, les fesses à l’air, et ne peux m’empêcher d’admirer le spectacle. Je ne sais pas comment j’ai pu avoir l’esprit assez clair pour y penser, d’autant plus que l’envie de le sentir s’enfoncer en moi sans barrière aucune est plutôt tentante.

Il brandit victorieusement le petit paquet en revenant, et s’arrête brusquement lorsqu’un bruit se fait entendre dans l’entrée. Ses yeux s’écarquillent, tout comme les miens, alors que le bruit d’une clé dans la serrure résonne dans l’appartement comme celui du gong à la fin d’un match de boxe.

— Merde, entend-on Kenzo bougonner de l’autre côté de la porte. Papa ? Papa, t’es là ? T’as laissé la clé dans la serrure, putain !

Jusqu’alors figés tous les deux, nous soupirons de soulagement en entendant son fils marmonner, avant que le téléphone de mon amant ne sonne dans la poche de son jean, resté au sol. Alken le récupère alors que je m’empresse de me rhabiller, galérant à retrouver mes vêtements et plus frustrée que jamais, mais refroidie par ce qu’il vient de se passer. Concrètement, si Alken n’avait pas verrouillé la porte, ou s’il n’avait pas laissé cette clé dans le barillet, nous nous serions fait griller comme des bleus.

— Allô ?

— Désolé de déranger, mais je suis devant la porte et je ne peux pas entrer, bougonne Kenzo que j’entends à travers la porte alors que je récupère mon manteau.

— J’arrive, soupire Alken avant de jeter son téléphone sur le canapé.

Il prend le temps de se rhabiller et me fait signe de le rejoindre. Je ne sais plus où me mettre, plus quoi faire, et j’avoue que j’ai perdu toute mon assurance, là.

— Cache-toi dans ma chambre, murmure-t-il avant de m’embrasser tendrement. J’arrive.

Je soupire et ne me fais pas prier, allant m’enfermer dans ce lieu déjà visité où j’ai connu bon nombre d’orgasmes. J’ai laissé la lumière éteinte et la porte entrouverte, curieuse de savoir ce qui va se dire dans la pièce où, il y a quelques instants, j’étais à deux doigts, ou à un préservatif, d’enfin sentir Alken s’enfoncer à nouveau en moi.

— Tu ne devais pas dormir chez Théo et Joy ?

— Si, mais je suis là, tu vois. Et toi, déjà terminé, ton rencard avec ta milf ?

Une milf ? Rien que ça ? Sympa les conversations chez les O’Brien ! Je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi Kenzo n’est pas resté à la maison avec Théo, et me demande ce qui a bien pu se passer.

— Disons qu’il a été un peu perturbé par des événements en dehors de ma volonté. Mais il était bien parti. Prometteur pour l’avenir, je dirais.

— Je vois ça, ricane Kenzo. Jolie petite culotte. Elle a bon goût en ce qui concerne la lingerie.

Alken s’agace et récupère mon sous-vêtement des mains de son fils qui s’amuse follement de la situation.

— Arrête ton sourire narquois, jeune Padawan. Un jour, toi aussi, tu auras la chance d’avoir une amie qui oublie sa culotte chez toi. Tu as mangé ou pas encore ?

— Non, et j'ai les crocs ! Qu'est-ce que tu me prépares de bon ?

— J’ai la flemme ce soir. Tu vas nous acheter des frites ? Et on se fait une soirée films ?

— Faut vraiment que je ressorte ? soupire-t-il. À ce tarif, ça vaut des frites et un burger, P'pa.

— Va pour un burger, et n’oublie pas les sauces Picadilly alors. Quitte à faire un extra, autant en faire un bon ! Tiens, voilà vingt euros pour ta peine !

J'entends Kenzo le remercier et la porte d'entrée claque rapidement. Un soupir de soulagement m'échappe alors qu'Alken pénètre dans sa chambre.

— Bien joué… On a combien de temps avant qu'il revienne ? Manquerait plus que je le croise dans le hall en partant…

— Oh, il en a bien pour dix minutes. Assez pour que tu partes, pas assez pour terminer ce que nous avons commencé. Le jacuzzi, ce sera pour une autre fois. Je suis désolé, Joy.

— Je m'en remettrai. C'est plus en adéquation avec mes valeurs. On n'est pas au quatrième rencard de toute façon, souris-je. Je peux récupérer ma culotte ?

— Tiens, je l’aurais bien gardée en souvenir, mais j’imagine que ça ne se fait pas, rit-il. Allez, file avant qu’il ne revienne. Joy, merci pour cette belle journée même si la fin tourne un peu court.

Je récupère mon bien et dépose mes lèvres au coin des siennes, ce qui ne semble pas lui suffire puisqu'il m’attrape par la taille et me gratifie d'un baiser plus approfondi, qui finit de planter bien profondément ce sentiment de frustration dans tout mon être.

Je ne traîne pas et sors de son appartement, un sourire aux lèvres que je suis incapable de calmer. Ces quelques heures passées en sa compagnie n'ont fait qu'accentuer mon attirance pour lui. Si je peine à oublier certaines choses qui, encore aujourd'hui, me freinent parfois, je peux dire que rencontrer Alken me fait peu à peu oublier Smith.

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