49. Délicieux petit déjeuner
Joy
Je me love avec délice contre ce grand corps chaud qui m’enserre et soupire de contentement. Un réveil dans les bras d’Alken, je crois que je pourrais vite y prendre goût. Je regretterais presque, ou à coup sûr, d’être partie toutes les nuits lors de notre petite aventure d’été, si on peut l’appeler ainsi.
Je sens son souffle sur ma nuque, sa main posée juste sous mes seins et son pouce glissé entre eux, son torse qui bouge au rythme de sa respiration, sa jambe calée entre les miennes. Et je sens aussi son sexe qui, lui, ne semble plus endormi, pressé contre mes fesses. C’est un réveil complet pour moi, le corps, l’esprit, les hormones, tout est en branle et mon envie de lui a brusquement fait sa réapparition.
Je bouge doucement dans le lit et sens la prise d’Alken se resserrer autour de moi alors qu’il ronchonne.
— Tu ne comptes pas partir si tôt une fois de plus, rassure-moi ?
— Ce n’est pas au programme, tu es bien trop confortable pour ça.
Je frissonne en sentant ses lèvres se poser sur ma nuque et glisser dans mon cou. Alken soulève doucement ma jambe le temps de venir nicher son sexe contre le mien. Sa main vient empaumer l’un de mes seins et je comprends que nous avons, ce matin encore, la même envie, le même besoin de ne plus faire qu’un, comme durant cette courte nuit. J’ondule doucement contre lui alors qu’il bouge également et nous entamons un ballet sensuel qui finit de me préparer à accueillir son corps dans le mien.
Alken finit par me recouvrir de son corps le temps de récupérer un préservatif dans la table de chevet de mon côté, et il profite de ce moment pour me gratifier d’un baiser passionné que j’aimerais voir ne jamais s’arrêter. Il ne s’écarte de moi que le temps d’enfiler le morceau de latex, et me maintient sur le dos en remontant ma jambe de son côté, se donnant ainsi accès au centre de mon plaisir. Sa bouche se pose sur l’un de mes tétons alors qu’il me pénètre lentement. C’est d’ailleurs avec une douceur et une sensualité encore jamais expérimentée qu’il me fait l’amour, ce matin, bien loin de nos étreintes empressées d’hier soir ou de Paris. C’est pourtant tout aussi intense et délicieux. Il va et vient presque paresseusement en moi, sa bouche se promenant partout où il le peut, revenant goûter à mes lèvres de temps à autre. Je sens le plaisir monter lentement au creux de mes reins, inéluctablement, alors qu’il accélère la cadence, et il ne me faut que quelques secondes pour jouir quand ses doigts glissent sur mon ventre pour venir jouer avec mon clitoris gonflé et sensible. Alken étouffe mes gémissements de sa bouche et poursuit ses va-et-vient encore un petit moment avant de nicher son visage dans mon cou et de se déverser au creux de mon corps.
Nous restons immobiles un moment, savourant les sensations de plaisir qui traversent nos corps et s’apaisent peu à peu. Je ne peux réfréner le sourire sur mon visage jusqu’à ce qu’il quitte mon corps et se débarrasse du préservatif.
— J’ai du mal à croire que personne ne nous ait dérangés, souris-je en me lovant contre lui lorsqu’il se rallonge dans le lit.
— Il faut bien que l’on ait un peu de chance parfois, non ? Ça fait du bien d’aller au fond des choses, si tu vois ce que je veux dire, répond-il dans un sourire.
— Je crois que je vois oui, ris-je. Tu penses que ton fils va rentrer tard ou il ne faut pas que je traîne ?
— Je ne sais pas où il a dormi cette nuit, mais ce n’est pas un lève-tôt. Je pense que tu peux traîner un peu. C’est les vacances, il faut en profiter, me dit-il en déposant de petits baisers tout doux sur ma peau.
— Je pars chez mes parents demain, soupiré-je. Tu veux pas lui interdire l’accès à la maison pour la journée ? Histoire de vraiment en profiter.
— Ça va être compliqué, ça. Il est libre comme l’air, Kenzo. Si seulement il pouvait passer plus de temps avec sa mère…
— Je doute que ce soit au programme, ris-je avant de l’embrasser tendrement. J’ai faim, Prof, je dois absolument rester dans ce lit ou on peut prendre un petit-déjeuner si je te promets de ne pas fuir ?
— Tu n’as pas aimé la mise en bouche ? Qu’est-ce qu’il te faut de plus ? s’esclaffe-t-il en se levant. Bien sûr que tu peux prendre un petit-déjeuner ! Mais interdiction de s’habiller ! Sinon, il y aura une punition, c’est sûr !
— Et c’est quoi, cette punition ? Que je sache si je vais être une fille sage ou pas.
— Pour les jeunes filles pas sages mais mignonnes comme toi, c’est la fessée assurée, se moque-t-il gentiment.
Je me lève en riant et le suis hors de la chambre. Nos vêtements traînent partout et je prends le temps de les ramasser, lui laissant le doute sur le fait que je vais m’habiller ou non. Et franchement, j’hésite un peu.
Je le rejoins finalement à la cuisine et m’assieds sur le plan de travail alors qu’il prépare des bols de sportifs à mes côtés. Je le remercie lorsqu’il m’en tend un bien fourni en flocons d’avoine, yaourt grec et fruits ainsi qu’une tasse de café, et il s’installe contre le plan de travail face à moi en commençant à dévorer son petit déjeuner.
Nos regards ne se lâchent pas ou presque, et nos sourires s’appellent alors que nous petit-déjeunons dans un silence agréable et complice. Alken termine rapidement son bol et vient se glisser entre mes jambes, et finir mon repas devient bien compliqué. Ses mains se promènent sur mes cuisses, remontent sur mes fesses et dans mon dos alors que sa bouche dévore mon cou, me faisant frissonner et me tirant des gémissements.
— Alken, arrête, ris-je en le repoussant sans grande conviction. Laisse-moi au moins finir mon petit-déjeuner !
— Ça y est ? Tu préfères déjà manger à me faire l’amour ? s’amuse-t-il à me répondre.
— On est quand même sur le repas le plus important de la journée, Monsieur O'Brien. On ne plaisante pas avec le petit déj'. D'ailleurs, ce sont les vacances, je n'aurais pas dit non à des croissants, tu vois ? Tu es au courant pour la prochaine fois, le provoqué-je en déposant mon bol avant d'enlacer son cou et de caresser ses lèvres des miennes.
— C’est noté, Jeune Femme. Ils seront servis sur un plateau !
— Parfait. Maintenant, je te propose un dernier round avant que nous ne soyons obligés de retrouver nos vêtements et que je doive rentrer chez moi, murmuré-je à son oreille en empoignant son sexe déjà bandé pour le caresser.
Il ne répond pas mais grogne en se collant à moi. Alken aussi a encore envie et c’est formidable de pouvoir partager ainsi mes envies avec lui, librement.
— Tu vois, les fringues, c'est quand même bien pratique, parce que là il va falloir aller jusqu'à ta chambre pour pouvoir faire des bêtises alors qu'avec la magie des poches… Je serais déjà en train de te l'enfiler. À moins que tu en aies dans les tiroirs de ta cuisine ? souris-je en déposant des baisers dans son cou.
Alken m’attire dans ses bras et me soulève en me faisant taire d’un nouveau baiser enflammé, interrompu par la sonnerie de mon téléphone. Je soupire et repose mon front contre son épaule.
— C’est la sonnerie de Théo. Si je ne réponds pas rapidement, il va paniquer et appeler les flics, ris-je doucement.
Mon amant soupire à son tour et me relâche, me permettant d’aller chercher mon mobile dans mon sac. J’ai plusieurs sms de mon colocataire et la sonnerie qui s’était arrêtée reprend de plus belle avant que je ne décroche.
— Je suis en vie, tout va bien Théo, et je n’ai pas besoin d’un coup de fil pour pouvoir filer.
Je sens le torse d’Alken se presser dans mon dos et ses mains viennent empaumer ma poitrine, frottant délicieusement sur mes tétons tendus.
— Tu étais où ? Je me suis fait un sang d’encre ! T’es folle de pas me prévenir quand tu rentres pas, Princesse !
— Je t’ai dit que ce n’était pas au programme hier soir, pas besoin de t’inquiéter, mon Chou. Ta soirée a été bonne ? lui demandé-je alors que l’une des mains de mon amant descend dangereusement le long de mon ventre.
— Tu aurais pu m’envoyer un SMS avec marqué “la baise est bonne” tu vois, que je sois rassuré. Quant à moi, c’était agréable, oui. Mais on y va doucement, je ne veux pas brusquer mon petit Dieu.
— Nom de dieu, juré-je en sentant le doigt d’Alken glisser entre mes lèvres intimes. Oui, oui, tu as raison… Il est encore là ?
— Non, il est parti il y a dix minutes. Il a des trucs à récupérer chez son paternel. Tu es sûre que ça va, toi ? Tu as une petite voix.
— Y a dix minutes ? couiné-je en repoussant Alken. Je… Oui, je vais bien. Je vais partir, là, et repasser à la maison avant d’aller au bar… Je te laisse, à tout à l’heure !
Je ne lui laisse même pas le temps de répondre et raccroche en bougonnant.
— La fiesta est finie, ton fils rapplique, soupiré-je en récupérant mes vêtements pour me rhabiller. Je n’aurais jamais dû parler de non-interruption, ça nous a porté la poisse.
— Mon fils ? Il a passé la nuit chez Théo ?
Merde. En plus de devoir faire gaffe en ce qui concerne ma relation avec Alken, il faut que je sois vigilante à ce que je lui dis concernant Kenzo. Je ne vais pas m’en sortir avec tous ces secrets.
— Oui, ils ont dû rentrer dormir chez nous après la soirée, j’imagine, lui dis-je sans le regarder alors que j’enfile mes chaussures.
— On se revoit quand, nous ? demande-t-il, pas plus intéressé que ça par où a dormi son fils, à mon grand soulagement.
— Je ne sais pas… Tiens-moi au courant, si des fois ton fils est de soirée ce soir, peut-être qu’on pourrait se voir après mon boulot, parce que sinon… C’est pas pour tout de suite. Je pars demain à Paris et ne reviendrai que dans une semaine, je pense.
— Je te tiens au courant sur ce qu’il fait. Allez, file avant qu’il n’arrive. Mais avant, un dernier baiser, j’y tiens !
Je lève les yeux au ciel en souriant, masquant comme je peux le plaisir de le voir quémander un bisou. Et ce bisou n’a rien de sage. Sa langue vient jouer avec la mienne, ses mains agrippent mes fesses et me pressent contre lui, et je finis haletante et toute excitée, mais seule dans l’ascenseur. Vivement les prochaines retrouvailles, parce que je pense que je ne pourrais pas soulager cette envie toute seule.
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