Il neige aujourd'hui, enfin ce sont à peine les premiers flocons qui tombent sur la ville. Un mois est passé sans que je ne puisse revoir Mademoiselle Courbet. Un mois à contempler mon cellulaire et à me demander si je ne devrais pas la contacter. Toujours cet espoir idiot de la voir surgir derrière un buisson du parc si je faisais l'effort de venir tout les jours de la semaine, à la même heure, au banc habituel.

Ce matin, il neige et je vous attends toujours. Vous m'avez accrochée plus que je ne voudrais l'admettre.

« Quel était votre vœu ?
- Alice ? C'est bien vous ?
- Bonjour Diane.

Elle est là, debout face à moi. Elle n'a pas changé, juste habillée plus chaudement munie d'une écharpe et d'un bonnet assortis. Je ne peux m'empêcher de me lever de lui attraper les mains. Je veux être sûre de sa présence.

- Vous... Je lui répond enfin.
- Moi ?
- C'était vous mon vœu. »

Un mois sans vous voir, vous entendre alors que je vous connais à peine. Oh ce sourire ! Comme j'en ai rêvé.

« Sourire vous va si bien, c'est le meilleur habit que vous puissiez portez Diane !
- Et que dire de vous Alice ? Vous m'avez manqué.
- Je vous trouve bien sentimentale aujourd'hui. Me taquine-t-elle, un malicieux sourire aux lèvres.
- L'hiver a cet effet là sur moi. Où étiez-vous ? Vous m'avez manqué.
- Chez mes parents, en campagne.
- Pourquoi ne pas me l'avoir dit ? Vous m'avez vraiment manqué.
- Et vous ? Vous ne m'avez jamais appelée ! Je vous ai attendu un mois ! S'emporte-t-elle.
- Et moi donc ?! Tout les jours par beau temps et par averse je suis venue chaque jours pendant ce long mois ! »

Mon cœur bat.

Il bat si fort. C'est à cause de vous Alice Courbet, écoutez-le nom de dieu ! Ce mélange trop fort de joie, d'euphorie, de colère et de sentiments alcoolisés qui me font tourner la tête. Et ce regard qui me ramène sur terre, sur mer prise d'un frisson glacial.

Nous sommes essoufflées, c'est amusant.

« Ma beauté vous a donc envoûté à ce point ?
- Ne dîtes pas n'importe quoi, votre charme en prend un coup. »