Lu dans le Canard Enchaîné du 5 octobre

Vous avez certainement entendu parler de Masha Amini, jeune Kurde de 22 ans, arrêtée à Téhéran par la « police des mœurs » pour port inapproprié du voile islamique et qui a été rendue décédée à sa famille sans la moindre explication. Depuis, de nombreuses femmes se lèvent, en Iran et ailleurs pour protester contre ce voile et pour soutenir les femmes qui l’enlèvent et se promènent dans la rue tête nue, au risque de se faire arrêter par cette fameuse « police des mœurs ».

Ce qui est intéressant à noter, c’est qu’une bonne partie de l’extrême-gauche bien-pensante, jusqu’à récemment, disait que le voile était un embellissement de la femme et ne reconnaissait pas cet objet comme un moyen d’asservir les femmes dans les pays musulmans (et ailleurs). Ce n’était absolument pas pour récupérer les voix des électeurs de confession musulmans, mais non, voyons… quelle insinuation lamentable…

Il n’empêche que, comme par hasard toujours, lors de la manifestation parisienne aux femmes révoltées de Téhéran (et aux hommes qui soutiennent ces femmes là-bas aussi), une bonne partie des interventions des femmes de cette extrême–gauche a été sifflée… Sans doute qu’en France et en Iran, on n’a pas la même définition de l’embellissement des femmes…

Les femmes de Téhéran donnent raison aux laïques et universalistes pour qui le voile est bien un objet religieux d’asservissement des femmes. À l’inverse, les communautaristes, bien au chaud en France, continuent à dire que le voile est un ornement anodin.

Le combat des femmes en Iran leur prouve le contraire, chaque jour. Le voile n’est pas une question d’embellissement dans une dictature islamique. Cette question a fait plus de 90 morts dans les villes iraniennes, hommes et femmes confondus. Ce n’est pas une lutte pour l’embellissement féminin, mais pour la liberté, contre la dictature et contre l’asservissement des femmes !