mitard
Il existe dans tous les établissements pénitentiaires, un endroit qu’on appelle le mitard. il s’agit d’un lieu, où l’on conduit les personnes détenues qui ne respectent pas le règlement intérieur. Ces personnes qui perturbent le bon fonctionnement de l’institution ou refuse de se soumettre aux mesures prévues à leur encontre.
Parfois aussi, il sert à désencombrer les bâtiments, car souvent les chefs de bâtiments qui ont fait plusieurs propositions de cellule a un individu et qui se retrouvent sans solution, expédie le gêneur vers le mitard en prétextant un refus de rentrer dans sa cellule. On les reconnaît facilement car les individus viennent de leur plein gré au mitard trop content d’avoir une cellule individuelle et de ne pas retourner dans celle proposé par le chef déjà occupée par deux afghans qui pue la mort et sont agressifs.
concrètement, le quartier est constitué de huit cellules qui sont adaptées pour convenir à des récalcitrants. Elles sont renforcées, au niveau sécurité, puisqu’elles sont dotées d’une porte et ensuite d’une grille qui nécessite la présence d’un chef pour son ouverture. Le surveillant n’a que la clef pour ouvrir la première porte. il est obligé d’appeler un Chef pour tous les mouvements. Promenades, Douches, Parloirs, etc.
Parfois les détenus sont amenés manu-militaris par le personnel.
Cette pratique est appelé, une mise en prévention. l’administration et son personnel constitué d’un chef de bâtiment et des surveillants d’étage, accompagnent par la contrainte d’une paire de menotte, la personne détenue concernée par un acte interdit.
Une autre possibilité d’aller au mitard, est à l’issue d’une commission de discipline, le directeur sanctionne la personne détenue d’une peine de cellule disciplinaire.
la personne détenue, une fois sur place, sera fouillée intégralement, puis lui sera remis son paquetage mitard, deux draps, une couverture.
Un nouveau règlement plus stricte sur ce secteur est également remis.
Celui-ci informe des horaires de promenade individuelle une heure au matin et une heure l’après midi. la douche et les repas sont les seuls moments ou la personne aura un contact humain. Sur vingt quatre heures, le surveillant procède au contrôle de la cellule. propose la douche à partir de 8h00, celle-ci peut être refusée, car la cellule est munie d’un bloc sanitaire en zinc, qui comprend un sanitaire et un lavabo.
le confort de la cellule est réduit à l’essentiel, une table, un tabouret, un lit, tout est vissé au sol et en acier.
Le temps a alors un autre rythme, sur ce secteur, ou il n'y a pas grand chose à faire ici qu’à ruminer, gémir, ou dormir.
Ici pas de téléviseur, pas de co-cellulaire, on parle aux murs. on crie à son voisin pour lui réclamer une galot(une cigarette).
Le personnel qui agit sur ce secteur est volontaire et est choisi par la hiérarchie par rapport à son sens strict de l’application des règles. Bref, des gars avec qui on ne discute pas trente six heures pour savoir si c’est oui ou c’est non. avec eux c’est toujours non ! c’est plus facile.
Le personnel parfois, a du mal à faire parvenir les paquetages des détenus du bâtiment au quartier disciplinaire, ce qui rend le quotidien compliqué. Lorsqu’un détenus n ‘a rien pour prendre sa douche ou pour changer ses vêtements.
En fait, mauvaise volonté ou manque d’organisation mais le type courageux qui transporte tout le bardas d’un bâtiment à l’autre, si ce n’est pas un détenu classé auxiliaire(travailleur pour l’AP), il ne faut pas compter sur un surveillant pour effectuer la tâche.
Cela peut durer quelques jours avant de faire avancer la mule.
Dans ce lieux, ou il n’y a pas grand chose à faire parfois, les esprits s’échauffent. Soit coté détenus, alors dans l’étroitesse de ces 9 mètres carré, ils utilisent l’allume-cigare dont est doté la cellule pour allumer un feu. ou alors ils utilisent le bloc sanitaire pour provoquer une inondation. C’est rigolo ! c’est dangereux mais cà met de la vie à tout cà !
il y a également le bruit, qui peut parfois être matérialisé par des cris, ou des chocs dans la grille ou le mobilier.
Cela agace le personnel et le résultat ne se fait pas longtemps attendre. pour calmer la personne, ils interviennent avec le chef pour quelques bourre pif en tout bien tout honneur.
Et puis le dernier moyen d’attirer l’attention du personnel est de s’automutiler ou de faire une tentative de pendaison.
Il faut dire qu'à l’issue d’une tentative de pendaison, un petit tour vers le médical, et si le médecin délivre un certificat d’incompatibilité avec le régime disciplinaire alors c’est le sésame pour la sortie du mitard.
il s’agit que d’une recommandation mais l’administration ne prendra jamais la responsabilité de ne pas suivre une décision médicale.
Tout cela est un jeu de dupe qui a fait ces preuves et bon nombre de détenus connaissent ce principe.
Mais la pendaison, n’est pas une science exacte…..
Le personnel a force de subir ces tristes scènes malheureusement se blinde pour ne plus avoir sur eux un seul échantillon d’émotion. Donc face, à un homme qui se pend, ou fait une tentative, il n’éprouve que du mépris, ou cache derrière le masque de l’homme fort ses sentiments.
heureusement qu’il existe du personnel qui ont du bon sens et qui parfois déroge aux directives pour donner quelques avantages qui peuvent prendre tout leur sens. à savoir : Donner une cigarette, à un détenu qui ne va pas bien.
je faisais parti de ceux là, et j'étais très mal vu par mes collègues
leur réplique : tu lui as donné du tabac, donc demain il recommencera pour en avoir !
En conclusion : C’est un lieu dont le turnover est important et qui nécessite un nombre important de personnel pour fonctionner. ajoute des contraintes à la privation de liberté, puisqu’il réduit l’être humain à l’état animal sauvage. que l’on veut sage et obéissant. Et pour atteindre ce résultat, tout les moyens sont bons, privation de nourritures, tabac, respect et oubli.
il faut être très fort pour s’y adapter, j’ai vu des détenus bloquer le mitard pour obtenir leur transfert dans un autre établissement. C’est à dire qu’à la fin de leur sanction, le détenu refuse de quitter la cellule, et ca l’administration n'aime pas.
En fonction du dossier et du profil de l’individu en accord avec un établissement d’accueil, celui-ci était transferé dans une zone éloignée de sa famille.
Voici comment gérent les directeurs.
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