Le grand bain
L'étendue bleue tremblotante prospérait à l'intérieur de mes iris. Rien ne semblait pouvoir venir entraver l'immense infinité transparente absorbé de luminosités ayant sidéré la dévotion de mon champ de vision. Lentement, les bouts de mes doigts survolèrent l'eau, sans pour autant oser s'y aventurer. La quiétude couvrant le liquide était charmante voir déconcertante. À travers le pelage de grains beige, je longeai le bord de l'océan, sans risquer à entrevoir la rencontre entre la surface de ma peau et celle de l’eau. Puis finalement, je m'assis, les genoux serrés contre mon torse, mes pieds s'interposant à la limite du sable et de l'océan. Le chant irréel des vagues ne soulève en moi que l’harmonie irrépressible de l'âme agitée. La voix de l'océan, l'unique à m'offrir les verves insoupçonnées de la liberté. Fermant les yeux, mes poumons s'engouffrent d’un bol d'air empli de sel. À mon humble avis, il est l'heure du grand bain. Doucement et avec précaution, je commence par immerger le bout de mes doigts de pieds dans l'eau. Cette dernière ne manque de me procurer une multitude de frissons, quant à sa température elle est basse pour ne pas dire glaciale. Chacun plonge et tente de ne se raidir face au froid. Peu à peu c'est l'entier de mon corps qui goutte à l'engouffrement fatal. Tremblotant à la surface, je me propulse du rivage, avalant malgré moi des tasses amères, pour atteindre les profondeurs abyssales. Il devenait inconcevable de les faire attendre davantage.
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