Là où se termine l’aventure

2 minutes de lecture

 Elle se tenait debout, la bouche ouverte, encore essoufflée d'une course qui avait dû être longue et éprouvante. L'émotion l'emportant, elle était stupéfaite, incapable de bouger, sans voix. La clairière où elle se trouvait alors la ravissait si bien qu'elle en avait oublié le danger, son point de départ, sa destination, et sa propre existence.

 Ses yeux grands ouverts s'évertuaient à ne rien manquer de l’incroyable tableau qui se dessinait devant eux. La clairière était bordée d’immenses arbres aux troncs blancs comme le marbre. Leurs imposantes branches aux mouvements élégants portaient de magnifiques et fines feuilles qui semblaient faites de cristal, à travers lesquelles passait une lumière presque rosée. Au sol, le tapis d’herbe d’un vert incomparable était parsemé de fleurs, de couleurs bleu saphir, rouge rubis et or comme si pierres et métal précieux pouvaient ainsi simplement pousser. Un peu plus loin, à la lisière de la clairière coulait paisiblement un petit ruisseau scintillant dans lequel se reflétait le ciel bleu décoré de quelques nuages blancs et argent dessinés à la perfection. L’écoulement de l’eau offrait au décor une mélodie calme, régulière et paisible, qui pouvait être agrémentée parfois du carillon des feuilles de cristal qu’une légère brise venait agiter.

 Avec le vent, une charmante odeur sucrée vint réveiller narines et corps. Elle prit alors de nouveau conscience de son être et, curieuse, elle s’avança sur le tapis verdoyant pour suivre ce parfum enchanteur. Pieds nus, bien qu’elle fût incapable de se souvenir pourquoi, elle s’émerveilla de la douceur de l’herbe qui lui caressait la peau et qui rappelait le pelage d’un chat. Elle fit quelques pas les yeux fermés pour mieux l’apprécier, accompagnée du murmure du ruisseau.

 En s’approchant d’un arbre, elle découvrit que sur les branches, entre les feuilles, poussaient quelques fruits orange, rouges, roses et violets. Elle en cueillit un, sur une branche assez basse pour qu’elle puisse l’atteindre et l’approcha de son nez. Elle inspira profondément et le parfum sucré envahit ses narines.

 Elle revient sur ses pas pour s’asseoir dans l’herbe douce et s’apprêtait à croquer dans le fruit lorsqu’elle perçut un mouvement dans la forêt. D’abord inquiète, elle se figea. C’est alors qu’une splendide panthère d’une étonnante couleur bleu nuit fit son apparition. Leurs regards se croisèrent un moment, puis l’animal s’éloigna nonchalamment pour s’installer au bord du ruisseau, se rouler dans l’herbe et profiter de l’agréable chaleur pour s’endormir sous le soleil.

 Rassurée, elle mordit enfin dans le fruit qui se révéla être délicieusement juteux et acidulé puis soupira de satisfaction. Tout en mangeant, elle observait et admirait de loin le majestueux félin qui ne lui inspirait étrangement aucune peur, et alors elle réalisa qu’elle était ici enfin en sécurité, qu’elle avait cherché ce lieu toute sa vie sans le savoir, et que rien ne l’obligerait jamais à le quitter. Elle sourit, s’allongea en étoile dans l’herbe fraîche et se laissa cajoler par la chaleur du soleil, comblée.

 Elle était chez elle, enfin.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Ar’histoires ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0