Chômage technique
« Dès demain midi et pour quinze jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits. » Même si la formule du Président était vague, je savais ce qu’elle signifiait : un confinement de la population française jusqu’à fin-mars. Si les gens ne sortaient plus de chez eux, comment j’allais pouvoir travailler ?
Les jours passaient et les rues restaient quasiment désertes. En passant devant des maisons ou des appartements au rez-de-chaussée, je voyais des silhouettes à chaque fenêtre. Enfin presque : certains logements étaient vides, mais leurs occupants les rejoindraient bientôt, directement après le travail. Finies les soirées qui se prolongent et les escapades du week-end !
Mon activité est itinérante donc j’ai décidé de m’installer dans un quartier stratégique. La deuxième semaine du confinement, je me suis rapproché de l’hôpital car les soignants continuaient à sortir, pour aller travailler. Je me suis très vite rendu compte qu’avec leurs horaires décalés, il était impossible pour moi de savoir quand il y aurait affluence. Ensuite, je me suis souvenu avoir lu sur Internet que de nombreuses usines tournaient encore. Je me suis alors déplacé dans un quartier ouvrier mais, vu leur pouvoir d’achat, ça ne m’a pas rapporté grand-chose…
Je commençais à désespérer. Le Président a annoncé le prolongement du confinement pour encore un mois. Je n’allais jamais tenir jusqu’au bout, c’était maintenant que j’avais besoin d’argent. Il ne me restait qu’une seule solution. Je connaissais la cible idéale, celle dont j’étais sûr qu’elle n’était pas en télétravail car je la croisais tous les soirs en bas de ma tour : la police. Bien sûr, je n’étais pas certain que les policiers apprécient ce que je propose. Un soir, je me suis lancé : j’en ai suivi un à la fin de son service, j’ai repéré où il habitait et j’y suis retourné le lendemain pour le cambrioler.
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