Prologue
Suis-je éveillé ? Mon cœur balance entre deux mondes. Réalité ou fiction ? Je ne songe qu'à me laisser au plaisir d'une vérité mensongère...
Un souvenir, un rêve réalisable ?
Un avenir dans cette société nuisible ?
Trop de questionnement pour une âme hypnotisée par l'étourdissant ciel, couleurs nuancées. Depuis quelques mois, je ne dors plus. Depuis quelques mois, j'observe, j'écoute, je fonde mon imagination sur des analyses...Comme à cet instant, couché, en admiration face au monde.
Nous sommes le vendredi, et comme chaque semaine à ce jour, le soir, j'entends ces mêmes pas, ceux de mon père. Suivie de la même habitude : une petite discussion de finance entre Monsieur Lefèvre et lui... Ces derniers temps, le quotidien ressemble à une scène de film d'horreur qui se répète encore et encore, inlassablement... Actions secrètement suspectes, chuchotis violemment calmes, menaces et réconforts, tout se mure dans des silences assassins.
Ici et là, une seule femme reste à la fois autant impassible qu'impénétrable tout en gardant tout de même la lueur du bonheur et de l'amour dans le fond de ses yeux. Une femme incroyablement forte, telle est le caractère colossal de notre mère.
Maman nous entraine à nos chambres respectives à l'heure fixe de 19h. De-là, personne ne doit venir déranger papa rentrant de sa « journée exténuante ». Cependant, maman ignore encore que je ne respecte jamais cette règle. Si les règles existent, alors les rébellions aussi, non?
Ma sœur, mon frère et moi, sommes toujours en contradiction sur nos avis... Consciencieux de ce qui nous entoure, nous savons que la vie est dure...
Jacob, du haut de ses 8 ans, agit avec maturité et refuse de s'aventurer dans l'inconnue. « Les adultes ont leurs problèmes à gérer, nous n'avons aucun droit de nous y mêler ». Intelligent et perspicace, je trouve. Marie, elle, est plus le stéréotype de l'adolescente qui ne préfère s'occuper que de ses amours et codes vestimentaires.... Quant à moi.... Je refuse de vivre dans l'ignorance... Ni dans la naïveté... Ma curiosité me perdra sûrement un jour, mais à cet instant, 20h06, je m'abandonne à mes pensées.
Je suis ici... Et là-bas à la fois... Je me construis des images... Je me remémore ces derniers-mois... Mes amis, la fille qui me fait vibrer. Des mots dits, des non-dits. La peur de ne pas retrouver une vie cohérente, avec ce que certains appellent le bonheur.
Vous y croyez vous ? A toutes ces vies parfaites ? Moi, ça me rend fou. COMPLETEMENT fou ! Je vis dans le secret, dans le déni, dans l'absence de réponse... Famille parfaite le jour, problèmes inconditionnels la nuit. Je ne sais même plus si j'ai peur, je ne vois plus quand je pleure. Est-ce normal ?
Les gens qui pensent me connaitre me nomment Jason. Moi, je vous dirai que je ne suis qu'un garçon aussi banal que les autres. Ce prénom ne me définissait pas.
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