Chapitre 4
J'avais le souffle court, mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Et pour la première fois de ma vie, je tremblais de tout mon être. Anahi me regardait avec cette même lueur indéchiffrable dans le regard. Je la voulais, je la désirais, mais est-ce que c'était réciproque. Car elle ne disait rien, elle suivait juste mon rythme comme si c'était une obligation pour elle. Mais ses caresses n'étaient pourtant pas forcées, car je me sentais brûler à chacun de ses touchers. Nos lèvres se cherchaient, mais serais-je capable d'aller plus loin ?
Je voulais plus, mais la réalité me rattrapa bien vite que je l'espérais et je me détache à contrecœur des lèvres d'Anahi, collant mon front au sien pour reprendre mon souffle. Elle avait les yeux fermés, comme si elle analysait aussi à son tour la situation. Mais était-ce vraiment le cas ? Je me demande soudain à quoi, elle pouvait bien penser ? Je lui caresse la joue, sa peau était douce et je la sens frissonner dans mes bras. Et quand elle ouvre enfin les yeux, c'était comme si rien d'autre n'existait à part elle.
- Tu as peur ? Me demanda-t-elle.
- Non
- Alors pourquoi tu hésites ?
- Car tu mérites mieux et parce que je ne veux pas mentir.
- Mais tu le fais déjà, tu viens déjà de mentir à cette fille. Et là elle marquait un point, je mentais à Allison. Car j'étais incapable de lui dire en face que je ne l'aime plus.
- Je sais, mais...
- N'en dit pas plus me coupa-t-elle, je ne veux pas que tu m'en dises plus continue-t-elle en se détachant de moi. Je crois que je devrais m'en aller.
- Pourquoi ? Fis-je soudain paniqué
- Car c'est comme ça en plus je me suis absenté trop longtemps fit-elle en enfilant son short, et son blouson si rapidement que je ne trouvais rien à redire. Tu me déposes s'il te plaît ? Me demanda-t-elle avant de franchir l'embrasure de ma porte.
Anahi était difficile à comprendre, je n'arrivais jamais à la cerner, à savoir ce qu'elle voulait. Je hoche la tête avant de la suivre. Elle attacha ses cheveux et je découvre un autre tatouage une lettre A accroché a une autre A puis elle se tourne vers moi toute en se pinçant les lèvres.
- Je peux emmener de la soupe ? Me demanda-t-elle gêné, je lui souris, elle était belle.
- Bien sûr je te prépare ça de suite, et les gestes à la parole, je me dirige vers la cuisine. En revenant au salon, je la découvre assise sur le divan, le regard ailleurs, et les larmes aux yeux. Anahi pleurait encore. Anahi pleurait toujours quand elle était toute seule.
- Anahi, l'appelai-je, elle se lève illico avant d'essuyer rapidement ses larmes. Tu vas bien ? Osais-je demander, elle ne me répond pas, mais s'avance juste dans ma direction .
- Oui , répond-elle arrivant à ma hauteur
- Tu en es sûr ?
- Parfaitement, fit-elle en se dirigeant vers la sortie, on y va ?
- Oui
*****
Le trajet avait été silencieux, Anahi avait regardé par sa fenêtre, comme si elle découvrait la ville pour la première fois. Elle m'avait demandé de la déposer à la gare. Et on y était depuis plus d'une demi-heure. Elle n'était pas sortie précipitamment comme la dernière, et elle ne disait rien non plus. Elle était juste là à fixer devant elle, comme si je n'étais pas là. Et je ne disais rien non plus, pas parce que j'avais peur, mais parce que je ne trouvais rien à lui dire. Anahi était quelqu'un qui ne parlait pas beaucoup, et je respectais son silence.
Au bout de plusieurs minutes interminables, elle se tourne enfin vers moi. Me regardant avec cette même lueur dans les yeux. Cette lueur dont je n'arrivais toujours pas à déchiffrer. Je la vois sortir et j'en fais de même, elle ne semblait pas vouloir me fuir. Et ça me réchauffait le cœur. Je m'avance vers elle et m'arrête net en face d'elle, elle avait la tête baissée fixant le sol. Je voulais la toucher à nouveau, sentir la douceur de sa peau, m'imprégner de sa chaleur et c'est ce que je fis, je lui prends sa main libre avant de lui remonter le menton.
- Tu vas revenir ?
- Oui souffla-t-elle
- Quand ? Demandai-je avec une nuance d'espoir dans la voix .
- Bientôt, fit-elle en reculant d'un pas, laissant ma main tomber dans le vide. Je fais un pas pour réduire la distance qu'elle venait de mettre entre nous, et la prend de suite dans mes bras. Je n'attendais pas à ce qu'elle réagisse, mais je ne voulais pas qu'elle parte comme si de rien n'était.
Je la lâche un peu avant de me pencher, elle ne recule pas, mais n'ose pas non plus donc je prends l'initiative de déposer mes lèvres sur les siennes toute en passant l'une de mes mains dans son dos. Le baiser était comme triste, comme Anahi en ce moment même. À bout de souffle, on se détache l'une de l'autre. Et je restai là à la regarder partir sans rien dire, comme si le baiser valait tous les mots qu'on n'osait pas prononcer.
Elle marchait tranquillement, avant de se retourner. Putain, je détestais ce genre de situation. Et d'un dernier signe de main, elle part. Je reste là, à la fixer au loin. Avant de souffler, ce soir plusieurs sentiments qui m'étaient encore inconnus ont fait surface. C'était nouveau, effrayant et attrayant et seul Anahi m'avait fait ressentir de telles sensations. Je me retourne dans la direction qu'elle avait prise avant d'entrer pour de bons dans ma voiture. Ce soir, j'étais confus mais heureux. Avant de démarrer, je sens un regard perçant sur ma personne, je regarde aux alentours, mais ne vois rien avant de prendre la direction de chez ma sœur, je devais lui parler elle aura des réponses à mes questions et ça j'en étais sûr.
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