Cher Nathan,

Encore une lettre que je t’écris sans en comprendre la raison… J’ai simplement l’impression que je dois le faire. Peut-être regretterai-je un jour tous ces mots que je jette sur papier et que tu ne liras jamais.

Que te dire ? Que dire à une personne qui ne verra jamais tout ceci ? Suis-je en train de m’adresser à celui de mes souvenirs ou au fantôme que tu as laissé derrière toi ? Je ne devrais pas t’écrire…

Je suis arrivé à Lyon hier soir. Jack et Corinne avaient l’air très tristes que je parte… Je ne suis plus tout à fait sûr de vouloir passer des vacances loin d’eux. Mais faire une pause loin de tout ça me fera sans doute du bien.

Lucas et plusieurs autres de mes anciens amis sont venus m’accueillir. Ils m’hébergent chez un de leurs amis (que je trouve particulièrement stupide, soi-dit en passant) et ils ont visiblement prévu un programme surchargé : faire la fête, faire la fête et… faire la fête. Si j’ai bien compris, on est invités à une dizaine de soirée en à peine une semaine. Adieu paisibles nuits de sommeil !

Je doute te surprendre en t’annonçant ceci, mais Swan m’a harcelé avant mon départ pour obtenir mon numéro de téléphone. Il est collant, exaspérant, idiot… mais gentil. J’ai mis un long moment avant de comprendre comment tu pouvais le supporter, toi qui détestes tant les contacts sociaux. Surtout lorsqu'ils sont aussi exubérants... Mais maintenant j’ai compris. Il a quelque chose d’attachant, un peu comme ces héros de romans qu’on ne peut pas s’empêcher d’apprécier malgré toutes les stupidités qu’ils enchaînent et profèrent. Malgré tout, j’hésite déjà à le bloquer pour les quelques cinquantaines de SMS qu’il a réussi à m’envoyer en moins de 24 h. Il est vraiment humain ou il n’a simplement pas de vie ???

J’espère pouvoir revenir en un seul morceau chez moi. Si possible, sans avoir fait de coma éthylique avant. Ou m’être fait intoxiquer par la fumée des cigarettes et des drogues. Peut-être vais-je finir empoisonner… C’est réjouissant, n’est-ce pas ? J'ai hâte, si tu savais...

Tu manques à Braise.

Raphaël