La nuit
La nuit, je rentre,
La nuit, je mens,
Je ne supporterai pas qu'elle puisse m'entendre
Alors que je suis de retour à la maison, n'importe comment;
J'ai un lourd secret à cacher,
Un jardin secret que je dois continuer de cultiver.
La nuit, je trébuche,
La nuit, je ne suis pas moi,
Je sais très bien que j'ai l'air louche,
Elle remarquera très vite qu'il y a quelque chose qui ne va pas;
Je n'ai aucune idée de ce que j'ai fait
Ni de quoi j'ai parlé, ou à qui j'ai parlé.
La nuit, je suis australopithèque,
La nuit, je perds toute notion de contrôle,
On me dit que je suis patraque
Et qu'à force, ce n'est plus drôle;
Demain, je me réveillerai péniblement,
Demain, la grasse matinée m'attend.
La nuit, je suis riche de promesses,
La nuit, je suis prêt à tout plaquer,
La vie rime avec petitesse,
Pas de quoi se faire remarquer;
Je fouillerai dans mes poches, et, il y aura bien sûr des petits morceaux de papier
Avec des numéros de téléphone griffonnés.
La nuit, je collectionne les femmes,
La nuit, j'abuse de tout,
Demain, tout reviendra calme
Et, je ne serai plus sûr de rien du tout;
Je me ferai, et me referai le film des dernières vingt-quatre heures,
Des bleus, et des poignards dans le cœur.
Le jour, je suis pitoyable,
Le jour, je suis l'ombre de moi-même,
Bientôt, je serai complètement méconnaissable,
Je serai une bête de foire, avec mon âme en peine
Puisque j'ai déjà du mal à masquer ma déchéance,
Si j'avais su... Je n'aurais pas dû ne rien écouter, et me faire du mal avec une rare violence.
Annotations
Versions