5 Ashton
Dix minutes que j’attends que la rouquine sorte de sa piaule, adossé au mur entre sa chambre et la mienne. Je repense à la dernière phrase que je lui ai balancée avant qu’elle se réfugie derrière la porte. J’ai adoré la voir perdre ses moyens. Un point dans le camp Davis. Faut avouer que la petite princesse, qui se défend bec et ongles de ne pas en être une, a un sacré répondant. Dire que ça me déplaît serait mentir, néanmoins je n’oublie pas qu’elle a évoqué le nom de cet enfoiré que je déteste par-dessus tout et si c’est son mec… Ouais, on oublie tout de suite cette idée, sinon je risque de la faire chier encore plus. Sauf que j’aimerais bien en savoir un peu plus sur leur relation. J’admets, ça m’intrigue. Qu’est-ce qu’une nana comme elle peut foutre avec mon frangin ? Ils ne sont pas du même monde, ça se voit direct. Même bahut ? J’en doute aussi. Puis, Liam n’est pas du genre à se coltiner une gonzesse sur une longue durée. Je ne lui ai jamais connu une relation sérieuse. Sur ce point-là, on s’accorde parfaitement. La faute à notre mère qui s’est barrée sans un mot, laissant notre vieux dans un désespoir sans nom. Il n’a jamais refait sa vie après, se contentant seulement de ramener ses plans cul à l’appart, sans se soucier des conséquences des feulements bien sonores de ses conquêtes sur ses gosses. Comme exemple pour les deux gamins que nous étions, il y a bien mieux, d’autant plus que lorsqu’il ne baisait pas, il passait sa nuit à se soûler la gueule. On a dû devenir des hommes sans figure paternelle. Heureusement que j’ai rencontré Greg, il m’a pas mal aidé à me façonner. Liam, lui, n’a pas eu le même bol, même si j’ai essayé de jouer mon rôle de frère aîné à la perfection, prenant même les coups du paternel pour sa putain de gueule. Et tout ça pour quel résultat ? Pour qu’il me tourne le dos au moment où j’ai eu le plus besoin de lui ! Je hais ma famille, ils ne valent pas mieux les uns que les autres. Dix-huit mois que je tente de rayer cette partie de ma vie pour pouvoir avancer et il suffit que cette rouquine débarque ici pour qu’on me rappelle d’où je viens.
Ça suffit ! Je n’ai aucune envie de revenir en arrière.
Nerveux, je glisse mes mains sur ma gueule pour essayer de me calmer, mais le résultat n’est pas le bon. La rage dans mes veines circulent toujours avec autant de force. Faut que je me bouge, que je retourne au ranch. M’occuper des chevaux m’aidera à effacer ce putain de passé de ma mémoire.
Je toque à la porte de la chambre de la rousse pour lui rappeler que je n’ai pas toute la journée. Je veux bien qu’elle prenne son temps pour choisir sa tenue, mais il y a des limites à ma patience. Quand le battant s’ouvre sur elle, je reste sans voix. Elle n’a plus rien à voir avec la poupée barbie qui a débarqué quelques heures plus tôt. Mes yeux descendent pour se régaler de chacune de ses courbes. Dans son débardeur blanc à fines bretelles qui laisse apercevoir ses taches de rousseurs et le début d’un tatouage qui part de son épaule et descend vers sa poitrine, elle est terriblement bandante. Son jeans déchiré ne fait que confirmer ce que je pense. Ma queue se met à frétiller sous mon futal. Putain, faut que j’arrête mes conneries ! Hors de question de me retrouver avec une gaule devant cette nana. Pourtant, je reste les yeux plantés sur son décolleté à me délecter de la forme parfaite de ses seins, en jouant avec mon piercing sur ma langue. Si jamais ses yeux se posent sur ma bouche, elle risque de se rendre compte de l’effet qu’elle me fait. Fais chier ! En même temps, si je baisais un peu plus, je ne serais peut-être pas là à tirer la langue comme un clebs devant la première nana super bien roulée que je croise.
— C’est bon, t’as fini de te rincer l’œil ? Non pas que ça me dérange, mais je ne crois pas que ta copine apprécierait ton petit jeu avec moi.
Pour sûr. Si Harper l’apprend, elle risque de m'émasculer. Au moins, je ne risquerai plus de bander comme maintenant devant cette rousse aux formes un peu trop délicieuses.
Quoi ? Qu’est-ce que je viens de dire ? Putain, non, mais quel con !
Rappelle-toi, ducon, c’est peut-être la meuf de Liam.
Cette voix me ramène direct dans la réalité et rien que de savoir qu’elle s’envoie peut-être en l’air avec lui me calme instantanément. Je relève la tête et plante mon regard dans ses putains d'yeux verts. J’ignore ce qui lui traverse le crâne à cet instant, mais elle n’a pas l’air de vouloir détourner le regard la première.
— Et si tu me laissais passer pour qu’on retourne au ranch ?
Les bras croisés sur sa poitrine, elle arque un sourcil dans l’attente de ma réponse. Depuis quand je reste sans voix, moi, devant une nana et devant celle-ci plus que les autres ?
— Prête à te péter un ongle, princesse ?
Enfin, j’ai retrouvé l’usage de ma langue. Face à mon ton railleur, elle hausse ses deux sourcils. Puis, sans se démonter, elle s’appuie sur mon épaule pour venir chuchoter sa réponse contre mon oreille. Son doux parfum, mélange d’agrumes et de son odeur personnelle, me vrille le cerveau. Face à cette putain de bombe, mes neurones semblent vouloir disjoncter les unes après les autres.
— Tu pourrais être surpris de tout ce qu’une princesse peut faire avec ses mains, manant.
Et pour appuyer ses dires, elle laisse glisser ses doigts le long de mes pectoraux. Putain, elle joue à quoi ? Je me raidis un instant, avant de m’éloigner rapidement en laissant un rire gras s’échapper de ma gorge.
— Y a quoi de drôle ? grogne-t-elle dans mon dos.
La tête par-dessus mon épaule, je me contente de l’observer un instant, puis je dévale les escaliers sans même lui avoir répondu.
Seul à l’extérieur, j’attends une nouvelle fois, assis sur le capot de la camionnette que la rouquine se pointe. Elle ne met pas longtemps à me rejoindre, mais bien assez pour me laisser le temps de me reprendre. Dès que j’arrive au ranch, je file voir Harper. Ce soir, on baise, pas moyen autrement. Faut que j’oublie ce que cette meuf me fait ressentir et pour ça, je dois absolument passer aux choses sérieuses avec ma copine. Parce que je suis certain que c’est lié. Si je prenais mon pied avec elle, c’est sûr que je ne fantasmerais pas sur une autre.
Dès qu’elle s’assoit dans la caisse, je me glisse derrière le volant. Le trajet de retour se fait dans le plus grand des silences. Pour tout dire, je n’allume même pas la musique. Tout à l’heure, j’ai déconné à fond, je déteste rouler en musique, mais je voulais voir ce que la gamine avait dans le bide et j’avoue qu’elle en a. Si c’était un mec, je dirais même qu’il a une sacré paire de couilles pour avoir réussi à me défier alors que je me suis montré le pire des connards. Au fond d’elle, je suis certain qu’elle a dû me prendre pour un taré, un truc du genre. Elle a peut-être même cru que j’allais lui faire du mal.
Arrivés au ranch, je sors sans même attendre qu’elle en fasse de même. J’ai une priorité, je m’occuperai d’elle après. Je scanne mon environnement à la recherche de ma blonde jusqu’à ce que je constate que sa caisse a disparu. Merde, c’est vrai, elle devait aller voir Sam pour une raison qui m’échappe. Ce gars, je ne l’aime pas trop. Je ne suis pas con, je sais qu’il a des vues sur ma nana depuis un bail. Mais si je ne l’apprécie pas, ce n’est absolument pas pour cette raison. Je ne suis pas du tout un gars jaloux, il m’est même arrivé d’être partageur avec mes potes par le passé. Non, ce qui me déplaît chez lui c’est sa façon de me rappeler en permanence ma condition de délinquant. Et alors ? Tout le monde ne peut pas crouler sous l’oseille comme lui.
Quand je me retourne pour voir ce que fout la rousse, je la découvre en train de discuter avec Nills. À la tronche qu’elle tire, ce qu’il lui dit ne doit pas lui plaire.
Je m’approche un peu afin de pouvoir suivre leur conversation.
— Tu tombes bien, Ashton. Comme convenu, Savannah va te prêter un coup de main, j’aimerais que tu lui montres ce qu’elle devra faire.
— Je vous l’ai dit, je refuse de bosser dans les écuries. J’étais plutôt douée en cuisine, je peux peut-être vous préparer le repas du soir. Je vous assure que vous ne serez pas déçu.
Nills secoue la tête et pose sa main sur son épaule. Mes yeux se fixent sur ses doigts et je ne parviens plus à m’en détacher. Un sentiment étrange me tord l’estomac. Tout ce que je voudrais à cet instant, c’est être à sa place.
— Je suis moi aussi très doué en cuisine, je n’ai donc pas besoin d’aide de ce côté-ci. Mais, Ashton est submergé de travail et un coup de main lui serait d’une grande utilité. Alors, je ne te laisse pas le choix, sauf si tu préfères que je rappelle ta mère pour lui dire que tu refuses de m’obéir. Elle m’a parlé de son autre idée pour te remettre sur le droit chemin et je ne crois pas que tu aies envie de passer une année entière dans un camp militaire.
Remettre sur le droit chemin ? Camp militaire ? Putain, mais c’est qui cette fille ? Est-ce que Liam l’aurait entraîné dans ses conneries ? Dix-huit mois que je n’ai pas vu mon frangin et j’ai, d’un coup, la trouille de ce qu’il est devenu depuis mon départ, même si ça n’enlève en rien la haine que j’éprouve à son égard.
Une ride en travers du front, je mate la rousse comme si cette simple observation pouvait me fournir les réponses à mes questions. Sous la force de mon regard, elle finit par tourner la tête dans ma direction. Son air interrogateur doit certainement me demander ce que je lui veux.
Je cherche juste à savoir qui tu es, princesse. Tu m’intrigues.
Et c’est bien la première fois qu’une fille retient autant mon intérêt.
— Alors, Savannah, j’attends ta réponse, la rappelle à l'ordre Nills.
Elle se tourne vers lui et à l’abaissement de ses épaules, je comprends qu’elle se résigne.
— De toute façon, je n’ai pas le choix. Alors, allons dans cette écurie avec cet ours mal léché.
Surpris par mon nouveau surnom, je hausse les sourcils. Toutefois, elle ne s’en rend pas compte, puisqu’elle ne me regarde même pas.
— Tu prends la bonne décision, je suis certain que tu vas adorer t’occuper de nos chevaux.
— Mouais.
Visiblement, elle n’en a pas l’air convaincu. Et mes pensées ne font que se confirmer quand elle se dirige vers les box d’un pas traînant. Il ne me faut pas longtemps pour la rattraper. Je ralentis ma cadence pour rester à sa hauteur et me retourne afin de pouvoir observer ses réactions. Marchant à reculons, je fixe mon regard sur elle.
— Quoi ? demande-t-elle, désabusée.
Mon piercing entre mes dents, je me contente de la dévisager encore quelques secondes jusqu’à ce qu’elle lève les yeux au ciel et pousse un long soupir d’exaspération.
— Tu sais que tu peux aussi me lâcher la grappe, bouseux !
De mieux en mieux.
— Tu penses vraiment que je suis mal léché ?
Face à mon allusion au sexe, ses joues deviennent aussi rouge que le tracteur de Nills. La voir perdre ses moyens m’amusent.
— Comment veux-tu que je sache ? Je connais à peine Harper.
— Et Liam, c’est aussi un ours mal léché ?
Putain, qu’est-ce qui me prend de lui balancer une telle question ? Au vu de sa grimace, je viens de me faire griller en beauté. Non, mais quel con ! Je dois rattraper cette connerie dare-dare.
— Après ce que tu nous a dit, je suppose que ton mec s’appelle Liam, je me goure ?
— J’ai dit que j’avais ce qu’il me fallait, pas que j’avais un mec. Et ce qu’il y a entre lui et moi ne te regarde absolument pas ! Quant à son nom, je ne vois pas pourquoi je te le donnerai.
Vu son énervement, j’ai visiblement touché une corde sensible. Serait-elle amoureuse de mon frangin ? Si c’est le cas, je lui souhaite bon courage, jamais il ne s’attachera à une fille.
— Calme, princesse, pas la peine de sortir les griffes.
J’imite le miaulement d’un chat en colère tout en feintant des coups de griffes avec ma main droite. Les bras croisés sur sa poitrine, elle souffle, totalement excédée.
— C’est bon, t’énerve pas, chaton. J’essayais juste de détendre l’atmosphère, puisqu’on va devoir se supporter H24.
Elle secoue sa tignasse qu’elle a attachée dans une couette haute.
— Depuis quand les princesses traînent avec les bouseux ?
Putain, là, elle me cherche avec ce surnom à la con ! Les nerfs à vif, j’effectue la courte distance qui nous sépare pour l’empêcher de faire un pas de plus en lui faisant barrage de mon corps.
— Je ne suis pas un bouseux ! Ce monde n’est pas le mien. Tu ne sais pas qui je suis, ni ce que j’ai fait pour être ici, alors tu devrais cesser de me donner ce genre de surnom ! À moins que tu souhaites que je m’énerve, mais je te promets que ce ne sera pas beau à voir !
Je la sens frissonner contre moi, mais j’ignore si c’est lié à notre proximité ou à ma menace. Pour ma part, je crois que je suis dans la merde, sentir son corps si près du mien me fait bander à nouveau. Putain, c’est quoi mon problème avec cette nana ?
Elle profite de mes quelques secondes de réflexion pour se redresser et planter un regard noir dans le mien, avant de lâcher :
— Liam est très bien léché, je m’en charge personnellement.
Putain. De. bordel. De. Merde !
Mon frangin est bien son mec.
— Et quelque chose me dit qu’ici, je ne suis pas la seule à le connaître, ajoute-t-elle en me toisant.
Ma bouche se tord dans un drôle de rictus alors qu’elle s'éloigne de moi.
Cette fois, je la dépasse et rejoins les écuries à grand pas. Je vérifie que tous les chevaux ont bien de l’eau. Vu la chaleur qu’il fait, ils ont besoin de s’hydrater. Pour ceux qui n’en ont plus, je me charge de leur en donner à nouveau. Puis, je pars panser Iron, mon cheval. M’occuper de lui m’aide à oublier ce qu’il vient de se passer.
Les minutes s’écoulent sans que je n’entende la rouquine entrer dans les écuries. Quand je jette un coup d’œil sur ma montre, je réalise que ça fait plus de dix minutes que je suis ici et elle, elle n’a toujours pas ramené son joli petit cul. Petit cul dont je pourrais m’occuper sans problème. Enfin, presque, parce qu’il reste l’histoire de mon frangin et surtout Harper.
Oublie, vieux. Elle n’est pas pour toi, même pour une seule baise.
C’est pas faux. En attendant, faut que j’aille vérifier ce qu’elle fout. Elle devrait déjà être là.
Lorsque je sors, je la trouve plantée à l’endroit où je l’ai vu la dernière fois. Elle triture ses doigts tout en shootant dans des petits cailloux.
— Oh, princesse, t’as l’intention de rester sous le cagnard toute l’aprèm ?
Elle lève un regard noir vers moi et me lance un doigt d’honneur.
Ok, je vois. Si elle veut jouer, jouons.
Sans perdre de temps, je la rejoins et la hisse sur mon épaule. Elle se débat, me donne des coups dans la rotule et dans le dos, cependant elle rêve si elle croit que je vais la lâcher.
— Putain, tu vas me lâcher, Ash !
— Y a du progrès, princesse, mais je t’ai déjà dit que pour toi, c’est Ashton.
— Je m’en tape de ton nom tant que tu me poses !
— Encore deux secondes et tes désirs seront exaucés.
— Va te faire foutre !
Je claque ma main sur son joli petit cul bandant, avant de répliquer :
— Désolé, princesse, de te décevoir, mais je ne suis pas gay. C’est donc moi qui fourre, pas l’inverse. Et si t’es sage, je pourrais te donner un aperçu de ce que je vaux.
— T’es qu’un gros con !
Totalement amusé, j’éclate de rire, le genre de rire franc qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps.
— Voilà, princesse, t’es à bon port, lui déclaré-je en la reposant au sol. Je vais aller chercher le matos et tu vas enlever le crottin que je n’ai pas eu le temps de faire ce matin.
Son air outrée la rend adorable.
Oh, stop ! Stop ! Stop ! Impossible d’avoir ce genre de pensées pour elle.
Elle n’est pas adorable, juste une putain de gamine de la haute qui se la pète en venant passer son été ici.
— Non, mais tu crois vraiment que je vais me salir les mains ? N’oublie pas que je suis une princesse.
— Ouais, je le crois vraiment. On m’a dit que t’étais là pour me filer un coup de main, donc tu vas le faire. Je te laisse pas le choix, chaton. Même si tu sors tes griffes, tu t’y colleras !
Elle grogne entre ses dents un je ne sais quoi totalement incompréhensible. La seule chose qui me frappe, c’est son regard qui pourrait me tuer si c’était une arme létale.
Plutôt que de lui rentrer à nouveau dans le lard, je pars chercher une pelle. Lorsque je reviens, j’ai l’impression de faire face à une statue tant elle est figée. Ses yeux semblent être brouillés de larmes. Qu’est-ce qui lui arrive encore ?
Sans ménagement, histoire de la sortir de son état comateux, je plaque la pelle contre sa poitrine. Elle réagit à peine.
— Tu vois, ça, c’est une pelle ! Tu la chopes et tu vas nettoyer ces box-là !
Je lui désigne de l’index, mais elle ne bouge toujours pas. Sa respiration se fait par contre de plus en plus rapide. Putain, ne me dites pas qu’elle est en train de me faire une crise de tétanie.
— Eh, tout va bien ?
Elle lève un regard totalement perdu dans ma direction. Ses yeux plantés dans les miens, elle tente de se reprendre. Au moment où sa respiration se fait plus apaisée, elle attrape la pelle et part d’un pas déterminé vers le premier box désigné. J’en profite pour retourner vaquer à mes occupations. Alors que je panse un autre étalon, j’entends un bruit assourdissant. Surpris, je pars voir ce qui se passe. Star montre ses dents à la rouquine qui recule, visiblement apeurée par le cheval le plus calme du ranch.
— Sérieux ? Star te fait peur ?
Quand elle se tourne vers moi, le regard hagard, j’éclate de rire. Ouais, je suis con, mais à cet instant, je suis incapable de faire autrement. Ses joues prennent feu, sûrement de honte cette fois, avant qu’elle me mitraille du regard.
— J’aurais dû choisir le camp militaire, sort-elle comme si elle se parlait à elle-même avant de se ruer vers l’extérieur.
Je la regarde s’éloigner, sans même chercher à la suivre. De toute façon, elle ne connaît pas cet endroit, ça m’étonnerait qu’elle aille bien loin. Je suis certain que dès que Harper reviendra, elle sortira de sa cachette.
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