19 Savannah

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Depuis une bonne vingtaine de minutes, je danse sur la piste en compagnie de Sarah et Stacey sous la voix ensorcelante du chanteur. Ashton a raison sur toute la ligne, ce groupe est sensationnel. Les Gasthly Ride déchirent tout. C’est le genre de musique que je pourrais écouter sans me lasser pendant des heures et des heures.

Mes yeux sont braqués dans la direction du beau ténébreux qui m’a fait décoller deux fois à la suite. Mes hanches bougent sensuellement au rythme de la musique tandis que mes deux mains remontent mes cheveux pour dégager ma nuque. Le temps est lourd, il va certainement tourner à l’orage durant la nuit. Cependant la chaleur qui se répand dans tout mon organisme n’est pas liée à cette météo caniculaire. Non, c’est juste lui et les coups d’œil qu'il me lance à la dérobée entre deux assiettes qu’il sert. Lui et sa façon de sortir le bout de sa langue comme s’il se retenait de venir se jeter sur moi. Lui et ce qu’il m’a fait ressentir alors que nous ne faisions plus qu’un au-dessus des chevaux. Rien que d’y penser, j’en frissonne encore et je ne demande qu’à recommencer. Il sait exactement comment me faire perdre la tête. Jamais je n’ai connu quelque chose d’aussi intense. C’est bien plus fort que tout ce que j’ai pu éprouver avec les deux autres mecs avec lesquels j’ai couché.

Liam est un excellent coup, je dois l’admettre. Aaron aussi, même si c’était différent dans le sens où j’étais sa première et lui mon premier. On a appris ensemble au fil de l’eau sans vraiment sortir des sentiers dans lesquels on se complaisait. Je pensais que ce qu’il y avait entre nous sous une couette était exceptionnel, je me suis vite rendu compte que ce n’était pas le cas quand j’ai commencé à coucher avec mon sexfriend. Maintenant que j’ai découvert le véritable orgasme entre les bras du plus beau mec de Californie,  je peux carrément  dire que c’était complètement nul.

— Tu m’expliques ? 

Je me tourne vers Stacey qui vient de crier pour se faire entendre par-dessus la musique. Une ride se creuse sur mon front. Je ne comprends pas trop le sens de sa question. Que veut-elle que je lui explique exactement ? Je suis juste en train de danser. Bon d’accord, je ne suis pas forcément dans le bon sens par rapport à mon groupe d’amies. Du moins, si je peux appeler les deux filles qui sont avec moi ainsi. Pour Sarah, c’est le cas, mais Stacey, elle est juste ma cousine. En plus, je ne m’entends pas forcément bien avec elle.

— Quoi ?

— Dis-moi que Harper a tort, que ce n’est pas à cause de toi qu’Ash à rompu avec elle ! 

Ses traits se tendent tandis qu’elle me lance un sale regard. Je ne l’ai jamais vue aussi en colère qu’à cet instant. Mais, qu’est-ce que ça peut lui foutre s’il a rompu avec sa meilleure amie ? 

— Je ne vois pas de quoi tu parles, feinté-je en me retournant pour échapper à son regard inquisiteur. 

Je reprends aussitôt mes mouvements de déhanchés jusqu’à ce qu’elle pose sa main sur mon bras et me traîne à l’écart, suffisamment loin pour qu’elle n’ait plus à hurler pour couvrir la musique de sa voix. 

— Tu n’as jamais fait de malaise ! m'assène-t-elle pour commencer.

Première nouvelle, j’ignorais totalement que j’avais fait un malaise. Toutefois, je ne relève pas, préférant me dire que c’est peut-être l’excuse qu’a donné Kyle pour expliquer l’absence d’Ashton et la mienne. 

— Qu’est-ce que t’en sais ? T’étais pas avec moi au début de la soirée, sinon, tel que je te connais, t’aurais couru vers Nills pour lui dire que Sam m’emmerdait. T’as toujours détesté qu’on harcèle les autres.

Parce que c’est exactement ce qui s’est passé. Sans l’intervention de Kyle, j’ignore totalement ce qui se serait produit ensuite. Sam m’a bien fait comprendre qu’il avait bel et bien l’intention de me faire tenir la promesse que je lui ai lancé lors de la soirée où il m’a embrassée. Que m’a-t-il pris aussi de lui proposer une nuit de folie ? En même temps, ce n’est pas vraiment de ma faute. Après les multiples accrochages avec Ashton, je n’avais qu’une envie, m’oublier dans les bras d’un mec. N’importe lequel et c’est tombé sur lui. Bon, ce n’était pas très compliqué que je le choisisse, puisqu’il a été le seul à venir me draguer. Prise d’un coup de folie, je lui ai promis qu’on allait s’éclater tous les deux. Puis, il y a eu Ashton et ce désir que j’ai ressenti pour lui, même si je lui ai placé un bon coup de genoux dans ses bijoux de famille. Perturbée, j’ai demandé à Sam de me ramener dès que je suis redescendue. Une fois devant le chalet, je lui ai dit que je me sentais très mal et je me suis excusée en le laissant en plan. Il n’a pas dû tout apprécié et depuis, chaque fois qu'on se croise, il tente de me faire craquer. Ce soir, je ne sais pas pourquoi, sûrement à cause de tout l’alcool qu'il a ingurgité, il s’est montré beaucoup plus entreprenant. Un peu trop même. J’avais beau tenter de lui faire comprendre que ça n’arriverait pas, il ne voulait pas lâcher l’affaire.

— Non, mais tu ne m’écoutes même pas ! explose ma cousine.

Elle a totalement raison. Perdue dans mes souvenirs, je n’ai pas entendu un traître mot de ce qu’elle vient de prononcer. 

— Oui et alors ?

Hors d’elle, elle plante ses poings sur ses hanches et me fusille du regard.

— Je t’ai dit que je le sais parce que je n’ai pas lâché Kyle du regard. Quand il est allé te parler, tu me paraissais aller très bien. Et bizarrement quand il est revenu au barbecue, Ashton avait aussi disparu.

— Depuis quand tu ne lâches pas Kyle des yeux ?

Le rouge lui monte aussitôt aux joues. Je n’ai pas besoin de plus pour comprendre qu’elle en pince pour lui.

— C’est pas ton problème ! grogne-t-elle à présent sur la défensive.

— Dans ce cas, occupe-toi de ton cul plutôt que de t’occuper de ce qui n’existe pas entre Ashton et moi ! Pour ta gouverne, il n’y a rien du tout entre nous. Je ne sais pas qui t’a dit que j’avais fait un malaise, mais c’est exactement ce qui s’est passé. Quand Kyle est venu me parler, je me sentais déjà pas bien et Sam ne voulait pas me foutre la paix ! Il m’a entraînée à l’écart, Ashton fumait une clope. Il s’est chargé de rester avec moi le temps que j’aille mieux.

À cet instant, je ressens le besoin de lui mentir. Son attitude me dit qu’elle n’apprécierait pas du tout d’apprendre la vérité.

De plus en plus énervée par cette discussion, je lui tourne le dos pour repartir en direction de la fête.

— Et tu m’expliques pourquoi tu ne danses que pour lui ? Et la façon dont il te regarde, je me fais peut-être des films aussi ?

J’y crois pas, putain ! Elle nous a observés durant tout ce temps ?

Sous le choc, je m’arrête net et attends. Pas très longtemps, puisqu’elle enchaîne aussitôt.

— Entre lui et Harper, tout allait bien jusqu’à ce que tu débarques au ranch. Ils s’aiment et tu ne pourras rien y changer.

Certes, entre Ashton et moi, ce n’est que physique, du moins, j’essaie de m’en convaincre, car à cet instant, mon ventre se tord. De toute façon, ce n’est pas à cause de moi qu’il a rompu, il s’est juste rendu compte que son ex était une garce, voilà tout. Mais si Stacey avait raison ? S’il avait vraiment rompu par ma faute ? Suis-je prête à en encaisser les conséquences ? À me réveiller chaque matin en me disant que je suis responsable de leur rupture ? À avoir du mal à me regarder dans une glace en me sentant coupable de tout ça ? À être ce qui me débecte le plus, une briseuse de couple ? Je déglutis avec peine, avant de me retourner vers elle.

— Je t’assure qu’il n’y a rien entre nous. S’il a rompu avec elle, ce n’est certainement pas de ma faute ! Maintenant, fous-moi la paix et va baiser, parce que j’ai l’impression que t’en as vraiment besoin  pour te détendre un peu du string !

— Et moi, je crois que t’as vraiment besoin de te souvenir de la douleur que t’as ressenti quand Aaron t’a larguée pour se mettre avec ta meilleu…

— Ferme-la ! explosé-je en m’avançant vers elle, menaçante.

Utiliser mon histoire est un coup bas que je ne peux pas encaisser, surtout avec toutes les questions qui se bousculent dans ma tête.

— Toi et moi, on n’a jamais été proche, alors tu peux éviter de m’adresser la parole pour le mois restant.

Sur ce, je tourne les talons pour ne pas avoir à l'affronter plus longtemps. D’autant plus que mes yeux se sont à nouveau humidifier comme à chaque fois que je pense à mon ex. Mais cette fois, pas seulement. Je pense aussi au mal que j’ai pu faire à Harper sans vraiment le vouloir. Je me deteste d’exister et d’avoir foutu la merde dans son couple.

Je suis en train d’avancer quand je l’entends m’interpeller. Je m’arrête net pour écouter ce qu’elle a à ajouter. Sur la défensive, je serre les poings tout en attendant qu’elle prenne la parole.

— Harper va tout faire pour le récupérer. Elle est même prête à coucher avec lui. Ces derniers temps, il n’arrêtait pas de la presser et elle  pense que c’est à cause de ça qu’il a rompu. J’espère que ça ne te gêne pas ?

Je hausse les épaules comme si je m’en fichais, seulement je me sens mal face à l'idée qu’elle puisse y parvenir. Je me rappelle qu’il m’a dit ne pas avoir couché avec une fille depuis dix-huit mois. Cette fois, la panique me gagne carrément. Et s’il n’avait couché avec moi que pour… NON, STOP !  Je refuse de croire que ce qu’on a fait ne comptait pas pour lui. 

Je voulais te sortir de ma tête, maintenant c’est fait.

Je ne bande que pour toi.

Ses mots me reviennent en tête et me rassurent. Il ne m’aurait jamais sorti tout ça s’il avait voulu seulement jouer avec moi. Entre nous, il y a cette attirance irréfutable. Même si je refuse de tomber amoureuse de lui, je ne peux pas le nier. Convaincue, mes poumons semblent à nouveau remplir leur rôle.

— Dernière question, me lance-t-elle alors que je reprends à peine mes esprits.

Je ferme les yeux, cette fois totalement exaspérée. Je ne la reconnais plus. Que cherche-t-elle à la,fin ? 

— Si Aaron te suppliait de lui pardonner, qui de lui ou Ashton choisirais-tu ?

— Aaron, réponds-je sans même réfléchir.

En vrai, je n’en ai aucune idée. Aaron est mon premier amour, mais il m’a fait beaucoup trop de mal. Et Ashton… ben, c’est Ashton, quoi ! Et ce qu’il me fait ressentir est loin d’être anodin. J’ai beau lutter contre ses papillons qui battent des ailes dans mon ventre, ils reviennent chaque fois à la charge dès qu’il se trouve dans les parages.

— On rentre ! 

La voix d’Ashton vient de retentir dans mon dos. Dure et glaciale. Je ferme encore plus fort les yeux et inspire un long coup, afin de puiser le courage dont j’ai besoin pour l’affronter. Je suis certaine qu’il a entendu mon choix. Comme si toutes les questions qui s’étaient bousculées dans ma tête n’étaient pas suffisantes pour ternir ma soirée, il va falloir que je l’affronte à présent.

Quand je me retourne, son regard est voilé. Il a l’air tout à la fois,  triste et en colère. Je m’en veux aussitôt de l’avoir blessé. Je me rappelle que pour lui nous sommes ensemble et je viens de dire clairement que sa copine choisirait son ex plutôt que lui. 

— Je…commencé-je.

— Garde ta salive pour toi, t’en auras sûrement besoin quand ton connard d’ex viendra te supplier ou que tu voudras sucer ton plan cul. 

Il m’aurait giflée, je n’aurais certainement pas eu plus mal. Je ferme les yeux pour l’encaisser. Quand je les rouvre, je les porte sur ma cousine. Elle sourit, satisfaite de ce qu’elle vient de faire. Alors, c’était pour ça sa question ? Elle savait qu’il était là ? Qu’a-t-il entendu d’autre ? 

Sans un mot, je me dirige vers lui et le suis jusqu’à  sa bécane. Lui, non plus ne parle pas. Il se tient même à une certaine distance de moi. Distance qui me fait mal. Bien plus que j’aurais pu l’imaginer. Je voudrais qu’il dise quelque chose, n’importe quoi, même qu’il m’insulte même si ça lui chante, au lieu de se renfermer comme il le fait. 

Arrivé devant sa moto, il plaque son deuxième casque, celui qu’il m’a acheté, avec force contre ma poitrine. Je le pose sur ma tête, le boucle et enfourche son engin. Dès qu’il démarre, je glisse mes bras autour de sa taille pour m’agripper à lui. Il passe la tête par-dessus son épaule tout en relevant sa visière. 

— Accroche-toi à la moto. Je n’ai aucune envie de sentir tes mains sur moi ! 

Je ravale le nœud qui m’enserre la gorge avant de détacher très lentement mes mains de sa taille. Je voudrais qu’il les retienne, mais il n’en fait rien. Au contraire, il semble vraiment s’impatienter. Alors pour ne pas envenimer la situation, je finis par les dégager le plus rapidement possible et agripper les deux poignées sur les côtés. Ashton conduit très vite. Même plus que ça, il est carrément imprudent. Il freine à peine dans les virages et la moto penche méchamment. S’il continue comme ça, on risque de finir dans le décor. J’ai vraiment, vraiment, la trouille. 

Nous arrivons, malgré tout, en un seul morceau.

— Tu voulais notre mort ? lancé- je, excédée, plantée entre la porte du chalet et lui.

Sans même me répondre, il me contourne en me donnant un coup d’épaule.

Ok, il veut se la jouer comme ça ? Très bien, moi aussi, je peux lui montrer que son attitude ne me plaît pas du tout. Par sa faute, j’ai eu la frousse de ma vie et ce n’est pas la première fois. Exaspérée, je le suis à  l’intérieur et claque la porte derrière moi.

— C’est quoi ton problème, Ashton ?

Dos à moi, il laisse échapper un rire acide qui me glace les sang, avant de se retourner. Dans son regard, il n’y a plus rien de chaleureux, très loin de ce que j’ai pu y voir quand nous étions dans l'écurie. Pire, je crois le dégoûter. Et ça me fait mal. J’ignore pourquoi, mais c’est vraiment le cas.

— T’es pas en train de te foutre un peu de ma gueule, princesse ?

Sa manière de m’appeler ainsi m’indique clairement que je le répugne. Malgré ce que je vois dans ses yeux, je fais tout pour garder la face devant lui. Hors de question qu’il puisse voir que ça me touche bien plus que ça ne devrait. L’air menaçant, il avance, se place à seulement quelques centimètres de moi pour me jauger avec un regard dur.

— Ma…Rien, laisse tomber, se ravise-t-il aussitôt en se reculant.

Pourquoi ce changement aussi brusque ? J’ai besoin de comprendre. 

— Non. Je veux savoir pourquoi ma réponse t’a fait aussi mal.

Il glisse une main dans ses cheveux et tente de se reprendre. La tension m’indique toutefois qu’il n’y parvient pas. Plusieurs secondes s’écoulent dans un silence total. Il me cherche, me fuit, me cherche à nouveau. J’ai l’impression qu’il mène un combat intense comme tout à l’heure.

— Tu le choisirais vraiment ?… Tu choisirais vraiment ce connard plus que moi ?

Il n’a pas besoin de prononcer son nom pour savoir qu’il me parle d’Aaron. 

— Je ne crois pas, avoué-je d’une toute petite voix. Aaron est mon premier amour, mais il m’a fait trop de mal pour que je puisse lui pardonner. Je l’ai vraiment aimé, tu sais. On est resté ensemble deux ans.

Lui dire tout ça n’est pas forcément une bonne chose, mais je ressens la nécessité de le faire pour qu’il capte pour quelles raisons je lutte autant contre ce qu’il me fait ressentir.

— Je ne peux malheureusement pas lui foutre un pain, mais je peux te promettre de te le faire oublier. Je suis désolé d’avoir agi comme un connard, entendre que ma copine en choisirait un autre m’a fait mal et je n’ai pas su réagir. J’ai la trouille que ce qu'il y a entre toi et moi soit trop beau pour être vrai. C’est tellement fort.

Je hoche la tête, je comprends exactement ce qu’il veut dire, car moi aussi, je le ressens. Toutefois, sa réponse me ramène quelques minutes en arrière, à ma discussion avec Stacey. Et si elle avait raison ? Si tout était de ma faute ? Encore les mêmes questions qui tournent en boucle dans ma tête. 

— Qu’est-ce qu’il y a, Savannah ?

Il se rapproche à nouveau de moi et pose ses mains en coupe sur mon visage pour plonger son regard dans le ,mien. Le vent tourne, cette fois, c’est moi qui le fuit. Je ne sais pas ce que je souhaite vivre avec lui, mais nos démons,  à tous les deux,  risquent de nous détruire avant même qu’on essaie quoi que ce soit. Alors pour ne pas les laisser gagner, du moins en ce qui concerne les miens, je prends mon courage à deux mains pour lui poser la question qui me brûle les lèvres.

— Est-ce à cause de moi si t’as rompu avec Harper ?

Il se recule de plusieurs pas et glisse sa main sur sa nuque.

— Un peu, mais pas vraiment.

Je ne comprends rien. J’ai besoin de plus, beaucoup plus, pour être rassurée. Il doit sûrement s’en rendre compte, puisqu’il ,enchaîne aussitôt :

— Je ne vais pas te mentir, tu me plais grave depuis que t’as débarqué ici. Mais, ce n’est pas à cause de ça que j’ai rompu avec elle. Je n’ai jamais été amoureux d’elle, je voulais juste oublier la condition merdique dans laquelle je suis. Je pensais que c’était une fille bien, qu’elle pourrait m’y aider. J’ai toujours cru que c’était une fille sympa et tout,  jusqu’au coup qu’elle t’a fait. Je n’ai pas supporté de voir son masque tomber et de me rendre compte qu’elle avait sûrement dû jouer la comédie avec moi depuis le départ. Sortir avec un taulard devait l’exciter.

Ses derniers mots sont hargneux comme s’il ne supportait pas que son ex ait pu se foutre de lui. 

— Tu n’es pas fautive. Notre histoire n’a rien à voir avec les deux connards qui t’ont trahie. Je n’ai pas trompé Harper, même si j’ai joué avec notre attirance. Je ne lui aurais jamais fait ça,  et à toi non plus. Tromper n’est pas jouer, princesse. J’ai des principes.

Poussée par l’adrénaline qui coule dans mes veines, je cours vers lui et saute dans ses bras. Tout ce que je veux à cet instant précis, c’est oublier sous ses caresses et ses baisers que le reste du monde existe. Que j’ai terriblement souffert après ces trois deuils qui m’ont marquée au fer rouge. Que je panique rien qu’à l’idée de retomber amoureuse. Que Harper est malheureuse et que, même s’il vient de tout faire pour me rassurer, je suis peut-être en partie fautive de tout ça. Alors, je plaque ma bouche à la sienne pour lui faire comprendre qu’à présent les mots deviennent inutiles.

— Tu vas vraiment me faire perdre la tête, rouquine, me souffle-t-il entre deux baisers.

Et sur ce, il m’embrasse à nouveau comme lui seul sait le faire. La nuit promet d’être chaude bouillante et j’ai bien l’intention de lui montrer qu’il n’est pas le seul à pouvoir mener le jeu où bon lui semble. Moi aussi, je suis capable de lui faire toucher les étoiles.

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