4ème

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Le jeune et beau Pharaon était assit sur son trône d'or. La garde des objets millénaires était près de lui. Un long tapis rouge recouvrait le sol d'or. Les danseuses se déhanchaient devant un public séduit. Seul Pharaon ne semblait pas être sous le charme des belles danseuses. Un duo de magiciens était là pour assurer que leur roi soit diverti. Ils jouaient leur réputations et surtout leurs vies en ce moment-même. Alors le plus grand et le plus mince des magiciens eut une idée. Une danseuse n'était pas là et on raconte qu'elle envoûte n'importe qui. Le mage plus petit et plus rond réfléchit et trouva que c'était une bonne idée.

- Majesté, commença le plus grand des mages, nous voyons bien que vous ne vous amusez pas. Alors, permettez-nous de vous montrer une chose que vous avez rarement vue.

- Faites, faites, dit Pharaon, las.

Le Pharaon Atem était connu pour sa beauté et pour sa puissance. En revanche, il était cruel et sadique. Son peuple, pourtant, pensait qu’il était bon. Mais, ce n’était qu’un mirage. Les deux magiciens avaient vu l’évolution des sentiments de Pharaon puisqu’ils étaient ses professeurs. Le plus gros des deux magiciens usa de sa magie et fit apparaître une jeune femme. Elle ne possédait pas le grain de peau des égyptiennes. Elle était blanche, très blanche. Ses cheveux, aussi blonds que le blé, ondulaient et coulaient dans son dos. Ses yeux. Ses yeux étaient la partie de son corps qui était la plus mystérieuse, la plus séduisante. D’un savant mélange de bleu et de vert, jamais Pharaon n’avait vu d’yeux aussi beaux. A part les siens. Elle était vêtue d’un haut blanc court moulant ses formes sans décolleté, d’une jupe asymétrique rouge cachant le reste de son buste, d’une chemise fluide noire sans manches et arrivant jusqu’aux genoux. Elle était chaussée de spartiates. Son cou était orné d’un collier de menât, ses bras, poignets et chevilles étaient décorés de bracelets. Elle était magnifique mais le Pharaon en avait déjà des courtisanes séduisantes ainsi. Il demanda à ses magiciens ce qu’elle avait de plus que les autres danseuses. Les magiciens esquissèrent un sourire au coin et la jeune femme se mit à danser. Les yeux améthyste du beau Pharaon s’écarquillèrent. Elle dansait avec souplesse et avait réussi à le séduire. Il s’avançait un peu sur son trône et fit stopper la musique d’un geste de la main. La jeune femme se stoppa et s’inclina devant lui. Atem descendit les marches de son trône et marcha jusqu’à elle. Face à face, il pût mieux la contempler. Divine. Seule une déesse aurait pût lui faire ce qu’elle lui avait fait. Il sourit et fit un signe de tête en direction des grandes portes menant aux chambres. La jeune femme eut un sourire. Atem passa devant elle et elle marcha quelques pas derrière lui. Pharaon posa ses mains sur les portes et les ouvrit. Il les emmena aux chambres. Il ouvrit la première porte et laissa passer la jeune fille qui découvrit une chambre à la lumière sombre avec un grand lit avec des voiles de lin et aux couvertures de soie. Atem la poussa sur le lit et se mit sur elle. Elle semblait terrorisée. Pharaon posa ses mains sur ses cuisses et les monta jusqu’à ses hanches. De son autre main, il prit le visage de la danseuse et le contempla avant de lui demander son nom.

- Fedora. C’est mon nom.

- Fedora…

Atem se pencha un peu plus sur elle et s’apprêta à l’embrasser lorsqu’elle s’échappa de son emprise sur elle. Ils étaient debout l’un face à l’autre. Fedora l’avait trouvé séduisant et pensait qu’il était doux mais elle avait eu tort. Le venin de la haine s’insinua un peu plus dans ses veines. Pharaon commença à s’énerver. Il s’approcha encore plus d’elle, lui prit le visage par l’index et le pouce. Fedora voulut le mordre. Atem enleva sa main et la regarda. La blonde semblait furieuse. De son côté, Pharaon commençait à se lasser de l’attitude de la jeune femme. Cette dernière devait sortir de cette chambre. Elle recula de quelques pas et vit deux verres de vins. Elle en prit un alors que Pharaon se rapprocha d’elle. Elle lui lança le vin. Le liquide rouge impregna le tissu de sa tunique. Il regarda les dégâts avec horreur. Il prit le poignet de Fedora et serra sur sa prise. Elle avait tellement mal qu’elle lâcha le verre, le cassant ainsi. Pharaon la balança à terre. Elle le regarda, terrifiée et se demanda ce qu’il allait lui faire. Atem s’en alla, les portes s’ouvrirent.

- A partir de maintenant, considère toi comme mon esclave, Fedora, dit-il en se retournant vers elle. Tu resteras ici, continua-t-il en sortant de la pièce. Remercies-moi. Ou plutôt, remercies toi, dit-il en fermant les portes derrière lui.

La blonde se leva d’un bond et courut vers les portes. Elle tambourina dessus pour qu’on lui ouvre mais personne ne lui ouvrit. Elle plaqua ses mains et sa tête sur les portes et se laissa tomber. Elle pleura toutes les larmes qu’elle pouvait verser. Elle avait commencé à l’aimer. Mais, les événements avaient prit une tournure qu’elle n’avait pas prévu. Elle pensait, comme tout le monde, qu’il était tendre et doux. Mais, ce n’était pas le cas. Fedora sécha ses larmes. Elle avait sommeil mais elle avait peur de dormir. Ses paupières se fermèrent d’elles mêmes.

Quant à Atem, il était assis sur son trône. Il pensait à cette fille. Elle était si séduisante et envoutante. Il avait pensé qu’elle se serait offerte à lui mais elle ne l’avait pas fait. Au début, il trouvait que c’était un très bon jeu mais il s’était vite lassé. Son cœur tambourinait dans sa cage thoracique. Etait-il tombé amoureux d’elle ? Non ! Lui, Pharaon d’Egypte, tombé amoureux en amour d’une courtisane ? Du jamais vu ! Et pourtant, il pensa qu’il était bien en amour d’elle. Il ne pouvait pas supporter qu’elle soit proche de lui et pourtant si inaccessible… Il ordonna à ses soldats de venir auprès de lui. Il leur ordonna de placer la blonde dans une cellule. Les gardes obéissaient. Ils la trouvèrent endormie sur le sol. Ils la portèrent par les bras. Ils la placèrent dans la prison en la jetant au sol. Elle était sur le ventre, ses sourcils se froncèrent. Les muscles de sa mâchoire se contractèrent. Ses sourcils s’abaissèrent et elle se releva. Elle se tourna lorsqu’elle sentit un parfum familier. Elle faisait face à Pharaon. Il avait changé de tunique. L’autre étant tachée de vin, il en avait prit une autre, blanche aussi.

- Fedora… dit-il en secouant la tête. Si seulement, tu m’avais obéis.

- Jamais, je ne serais une esclave ! s’écria-t-elle en s’accrochant aux barreaux de sa cellule. Au moins, ici, vous ne me ferez plus de mal.

- Hahahaha ! rit Pharaon. Tu préfères rester dans une prison plutôt que d’être avec moi ?

- Nos désirs respectifs ne seront peut-être assouvis vu que chacun de nous désire être avec l’autre. Mais, ici, mon désir d’être avec l’homme le plus séduisant et le plus cruel disparaitra.

- Il disparaitra en même temps que ta jeunesse et ta beauté. Je m’enivre déjà du poison de la haine qui est en toi, informa-t-il en croisant les bras et en souriant d’une manière sombre. Tu me fascines et pourtant tu me déranges.

- C’est l’amour et la haine qui se mélangent, Majesté.

- Amuse toi bien dans ta prison.

Il sortit, sa cape volant dans chacun de ses pas envoutants. Fedora ragea, elle sera les barreaux de sa cellule jusqu’à avoir mal. Elle desserra sa prise et se laissa tomber, la tête contre les barreaux. Ses larmes coulèrent, sa gorge se noua et son cœur tambourina. Elle l’aime. Elle le hait. Elle se leva et donna un coup de pied dans chaque objet de sa prison. Elle devait sortir de cette cellule et se venger de Pharaon. Son cœur cri de le laisser l’aimer. Son cœur cri la paix. Son cœur implore le pardon et l’amour. Son corps réclame vengeance. Son corps demande la haine. Son corps supplie l’amertume et la guerre. Qui devait-elle écouter ? Son cœur qui la guide dans la bonne direction ou son corps qui permet les pas ? Qu’importe tant qu’elle sort de prison. Seul problème : elle n’avait pas la clé de la cellule. Brusquement, elle entendit un bruit venant de la porte d’entrée de la prison. Elle se coucha par terre mais ne ferma pas les yeux. Des bruits de pas se rapprochaient de sa cellule. La porte s’ouvrit.

- Elle dort… remarqua un soldat. Et si on en profitait…

- Pharaon nous a interdit de la toucher ! le réprimanda un autre soldat.

- On se demande bien pourquoi…

- Parce qu’il l’aime. Sinon, il ne nous aurait pas demandé de voir comment elle allait.

- Tu vas me faire croire que depuis qu’ils se sont rencontrés, il est tombé sous son charme et qu’il l’aime ?

- C’est ça. Il nous a demandé de vérifier si elle était toujours en vie.

Fedora n’en croyait pas ses oreilles. Pharaon l’aimait. Elle ferma les yeux, des larmes de joie coulèrent sur ses joues. Elle sourit. Alors qu’un des deux soldats s’approcha d’elle, elle effaça ses larmes et se leva. Ils étaient surpris et restaient plantés devant elle. Elle leur donna un coup de pieds dans les bijoux de famille. Ils se mirent à terre. Elle se mit derrière eux et les poussa vers le sol, prenant l’épée de l’un et l’uniforme de l’autre. La porte était ouverte et elle sortit de la prison. Mais, par pure coïncidence, Pharaon était là. Il savait qu’elle s’était évadée et ordonna à ses gardes de la retrouver. « Tu ne me retrouveras que lorsque je te l’aurais permit, Pharaon » pensa-t-elle. Elle se mit à courir vers la sortie quand, brusquement, deux mains masculines, douces et familières lui prirent les poignets. Elle leva la tête et vit Pharaon. Il ne pouvait pas être en train d’aboyer ses ordres et être face à lui.

- Bonjour Fedora.

La blonde se sépara de lu et dégaina son épée. Atem rit et fit de même. La blonde engagea le combat. Il esquiva chacune de ses attaques. Il se dirigea vers elle, fit tourner son épée et l’attaqua. Elle se baissa, esquivant l’attaque et se releva, face à lui. Atem tendit sa main, la regardant avec intensité. Fedora cria et l’attaqua. Il soupira et se mit en garde. Il l’attaqua encore alors que sa garde était orientée vers l’autre Atem, un peu moins séduisant que celui avec qui elle se battait. Il lui entailla le bras ainsi que la cuisse.

- Seto peut faire un très bon Pharaon avec mon apparence, dit-il alors que leurs épées s’étaient croisées. Tu aimes souffrir ? lui demanda-t-il alors qu’elle avait plaqué une de ses mains sur sa blessure au biceps, tenant toujours son épée.

- Seulement quand j’aime.

Elle enleva son épée et la mit à terre.

- Je ne veux plus me battre.

Pharaon reprit l’épée et la contempla. Fedora lui donna un coup de pieds dans le ventre. Le mettant à terre. Il la contempla en train de partir de lui.

- FEDORA ! cria-t-il. J’espère que tu succomberas au charme ! Bientôt, tu seras à moi alors soigne bien tes blessures !

La blonde soupira, se pinça les lèvres et abaissa les sourcils. Elle courut vers la sortie. Elle se retourna vers Atem. Il était secouru par ses soldats. Elle sourit tendrement en voyant son beau Pharaon. La nuit avait remplacé le jour. Elle partit se soigner. Elle se changea une fois chez elle. Elle était vêtue d’une chemise fluide, d’une jupe asymétrique blanche ornée d’une ceinture ressemblant à un collier plastron. Elle rajouta à sa ceinture deux fourreaux d’épée. A sa cheville, elle y mit un poignard. Elle laissa ses cheveux ondulés détachés, son cou, ses bras et ses poignets étaient ornés de bracelets. Un d’eux était plus large et était un disque de duel. Elle invoqua un monstre qui avait l’apparence d’une femme aux longs cheveux violets, aux yeux bleus, à la peau blanche et habillée d’une longue robe blanche. La créature avait de longues oreilles et avait des ailes.

- Ath, conduis-moi au palais.

La créature claqua des doigts et elle la téléporta en-dessous du balcon de Pharaon. Sa chambre était vide. Fedora remercia son monstre et la rappela. Une fois disparue, la blonde escalada et fut sur le balcon. Pharaon n’était pas là. Elle regarda la chambre et se souvint des magnifiques yeux améthystes du roi qui la contempla sévèrement. Leur désir l’un pour l’autre était devenu leur prison…

La blonde réfléchissait et entendit des bruits de pas venant vers la chambre du roi. Elle se cacha donc derrière la porte. Elle s’adossa contre le mur, les bras croisés sur sa poitrine, le pied sur le mur. La porte s’ouvrit et elle reconnut une silhouette masculine. Pharaon alluma la lumière. Il se débarrassa de sa longue cape bleue marine. Il était si beau… Fedora n’arrêta pas de le contempler lorsque sa blessure se mit à saigner. Elle avait enroulé des bandelettes de lin autour de sa cuisse, de ses mains, de ses avant-bras et de ses biceps. La porte était ouverte. Alors, d’un coup de pied, elle la ferma. Atem se retourna, il ne possédait plus son puzzle millénaire. Il l’admira, se tenant contre le mur. Elle s’y enleva et se dirigea vers lui.

- Tu ne vas quand même pas essayer de me tuer ?

- L’échec ne fait pas partie de mes habitudes, dit-elle en sortant son épée.

- J’ai adoré notre partie d’épée en l’air mais là, j’ai besoin d’une autre partie…

- Silence ! ordonna-t-elle en lui donnant un coup de pied dans le ventre, le projetant sur le lit.

Fedora se mit sur lui et dégaina son épée. La chemise avait un décolleté assez profond donnant sur sa poitrine. Le roi n’avait pas remarqué qu’entre ses seins se trouvait un tatouage ayant comme dessin la croix de vie égyptienne. Atem prit son poignet, le tordit. Il la fit basculer et se mit sur elle. Sa haine prit le plaisir. Il la domina et sans crier gare, elle l’embrassa. De violentes pulsions les avaient envahis. Atem se leva, Fedora aussi. Son épée était en possession de Pharaon. Il tourna autour d’elle et se mit contre elle. Il lui prit le poignet et lui fit une clé de bras. Il se colla encore plus contre elle, ses narines dans la chevelure dorée de sa prisonnière. Il s’enivra du parfum empoissonné et envoutant de sa belle. Il la lâcha en se rendant compte qu’il lui faisait mal.

- Je… Je suis désolé Fedora… Vraiment… Je comprends pourquoi tu ne veux pas être avec moi… dit-il en baissant la tête, balançant à terre l’épée.

- Atem… Je t’aime… confia-t-elle en plaquant ses mains sur le buste de Pharaon, s’accrochant à sa tunique.

- Je te…

- Chut…

Il mit ses mains sur ses joues et ils s’embrassèrent.

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