3.
Quel exercice ingrat que celui de se confesser. Et cela afin de rompre d’une vie toute bâtie sur une escroquerie littéraire car en rien vous ne décèlerez en moi un homme intègre. Évidemment, je vais éclairer de ma lanterne que la partie sombre de ma vie d’écrivain afin d’éclairer les millions de lanternes de lecteurs à qui j’ai obscurcie la vie par mes romans débilitants. Car, j’avoue, se confesser n’est en rien d’une simplicité extrême surtout dans le maelstrom dans lequel je me suis fourré, pourtant j’ai décidé de ne point déroger à la règle. Devant vous, je vais me mettre à nu, sacrifiant ma pudeur à la toute puissante vérité.
De mon écriture simpliste, roman après roman, dans un élan de créativité très contrôlé, je n’ai, à vrai dire, jamais exploré avec justesse et minutie chacune parcelle de ma vie. C’est sur cette vie que je crache mon venin en me sevrant des débilités que j’ai écrit pendant de trop longues années. Si je pouvais les dégueuler devant vous, je le ferais volontiers sans même me fourrer deux doigts dans la bouche. Tout viendrait naturellement. Oui, j’ai l’écriture alerte, libre et jouissive. Sans détours, sans majuscule, ni point, ni trait d’union. Oh, mon Dieu que c’est bon d’écrire sans concessions ! Enfin, j’en ai fini avec mon paradigme d’écrivain foireux.
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