Vivian.
9 H 30.
Vivian est un garçon charmant. Et l'amant idéal. Le soleil est déjà haut dans le ciel mais nous sommes encore serrés l'un à l'autre dans ce grand lit. Mon nez dans sa nuque, je rêvasse. Cette fois, j'en suis certaine, je suis amoureuse...
— On devrait se lever tout de même, non ? T'as vu l'heure un peu... ?!
— ... Mais on s'en fiche de l'heure ! On est si bien, là, tous les deux !
Il se tourne et m'embrasse tendrement. Je caresse son beau visage.
— ...Vivian...
— ... Oui... quoi... ?
— ... Non... rien !
Il m'embrasse encore. Je l'aime...
11 H 30.
Je reviens du village. On n'avait absolument rien à manger. Tous les placards sont désespérément vides dans cette maison.
— Tu sais, depuis la mort de mes grands-parents, cette maison n'est plus la même. De temps en temps, je viens y passer un week-end... C'est quand même un peu tristounet ici... surtout seul...
— Seul... ? Mais tu n'es plus seul aujourd'hui mon chéri... Je suis là maintenant !
Vivian s'est mis en tête de mettre un peu d'ordre pendant mon absence. Ce garçon est parfait. Lorsque j'apparais dans l'encadrement de la porte d'entrée, il me sourit. Je frissonne un peu. Toutes les fenêtres de la maison sont grandes ouvertes.
— Tu as froid... ? J'ai aéré... cela sentait tellement le vieux ! Mais si le courant d'air te gêne, on va refermer maintenant ?
— Non, laisse donc... cela ira... dis, c'est incroyable ce que les gens du coin sont drôlement sympathiques... je me suis déjà fait plein de copines sur le marché ! Et puis quelques copains aussi !
— Ah bon... ? As-tu trouvé des fraises ? J'adore les fraises !
— Bien sûr ! Et puis de bons fromages de chèvre aussi... tu aimes le fromage de chèvre... ?!
15 H 30.
Je crois que je n'aurai pas dû boire autant de vin pendant le repas. Du garage, Vivian a sorti deux vieilles chiliennes sur lesquelles nous nous sommes allongés. Il fait si doux dans ce jardin. Et je crois que je n'ai jamais été aussi bien de toute ma vie. Je donnerai sans hésiter tout ce que je possède pour que ces instants merveilleux durent une éternité.
— ... Est-ce que tu as entendu parler de cette jeune femme habitant le village et qui aurait disparu depuis plus d'un mois maintenant... ?
— ... Non... je ne suis pas au courant de ça...
— Pourtant sa photographie est placardée un peu partout... Elle était vraiment très belle, cette fille...
Un nuage passe devant le soleil. Je frissonne encore. Nous ne sommes qu'au début de l'été.
— Et il paraît que ce n'est pas la première qui disparaît ainsi dans la région...
19 H 30.
Nous avons déjà faim. Et soif aussi. Vivre d'amour peut-être... mais certainement pas d'eau fraîche ! Apéritif sur la terrasse, j'abuse encore du rosé, et Vivian, un peu plus de moi. Mais je ne m'en lasse pas.
— Tu as pris de belles couleurs cet après-midi...
— Alors passe-moi donc un peu de crème dans le dos, si tu veux bien... mais n'en profite pas, hein... ?!
Pour le dîner, Vivian propose de nous faire un taboulé. J'adore ça. Il nous faut simplement un peu de menthe fraîche.
— Il y en a là-bas, tout au fond du jardin... !
Je file en ramasser. Quelque chose brille dans la terre et attire mon œil. Une chaîne en or, avec un petit pendentif en forme de cœur. Exactement le même que porte cette jeune femme sur ces affiches. Je frissonne encore...
— Tiens, je t'ai apporté un lainage... regarde... tu trembles, mon amour...
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