Il parait que j’insuffle de la distance naturellement. L’habitude de me retrouver seule face à moi-même sans doute… et une façon d’apprivoiser la présence de l’autre. Mes yeux scannent afin de comprendre à qui j’ai à faire. Sous cette protection pourtant se tapisse une douce folie insoupçonnée. Quelques mots suffisent parfois pour faire mouche et là, une lueur s’embrase dans le kaléidoscope des tons chauds de mes yeux, laissant entr’apercevoir, à ceux qui veulent, d’infinies possibilités de pirouette (cacahouète). Un monde de perspectives où la frénésie d’aventures côtoie une audace contenue. L’émotion à fleur de peau change alors ma carnation et mes pommettes rosissent furieusement. Vulnérabilité dévoilée. Ouverture des vannes et place à la surprise : simple dégoulinade ou hémorragie ? Allez savoir. Quand la flamme du haut attise le bas de mon visage, je dévoile enfin mes dents (sourire ravageur pour certains). « Belle à croquer », au sex appeal électrisant… Je n’ai pas conscience de l’effet que je peux provoquer. Jusque là, je me suis certes faufilée dans cette jungle de vie en creusant un sillon teinté de traces indélébiles. Et les autres, mes douches de chemin, tantôt froides, glaçantes, tièdes ou brûlantes ont participé et participeront encore à mon émancipation.