H...asardeux
Après cette embûche, un peu de légèreté ne ferait pas de mal. Je tombe sur un rouquin (ça tombe bien, j’ai toujours eu une obsession rouquine*, voir à propos mon récit éponyme) de mon âge, mais qui fait très gamin et limite androgyne. Curieuse, je discute. Il a de la répartie et de l’humour.
Nous nous retrouvons près de la fontaine. Sa tenue vestimentaire me rebute d’entrée (ordinaire et sans raffinement) et contraste avec l’éclat de vitalité qui jaillit de son regard. Je fais abstraction et me laisse happer par sa conversation devant un verre de vin. Son univers tourne autour du jeu, de hasard, d’argent, de concours, d’achat et de revente. Un vrai spéculateur qui ne paye pas de mine. Il bosse au Casino, rayon machines à sous !
C’est véritablement son côté insolite qui m’incite à accepter un diner chez lui. Et patatras, son appart est à l’image de sa tenue vestimentaire : une garçonnière vieillotte à la décoration anachronique (une couverture Winnie the pooh, des céréales Chocapik), encombrée d’objets inutiles (une collection de briquets abandonnés par les clients du Casino/il ne fume pas), le tout baignant dans une odeur de renfermé. Le clou du spectacle est la cabine de sauna électrique pour un (ou deux, bien serrés) qui trône dans le salon. L’assiette de crudités et charcuterie, qu’il a pourtant soignée, n’est pas des plus appétissantes. J’ai du mal à finir. Le Sauternes est bon, mais j’arrête de boire. Tout concorde aux antipodes de mes goûts. Rien ne me plait. Pas à ma place, je m’esquive en fin de soirée prétextant un gros coup de barre (eh oui, en plus je rentre en vélo, à force de mollets, donc voilà). Il ne manquera pas de me dire, après coup, que j’ai loupé sa spécialité : le massage à l’huile du corps à l’issue duquel il ne répond plus de rien. Ma foi, je n’ai rien répondu.
Conclusion : Curiosité quand tu me titilles… je fais n’importe quoi.
Actions à mettre en place : rester sur ma première impression !
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