J...ouissif
Les faux profils me renvoient ma sexy solitude en pleine face et me font douter un peu plus de la légitimité de tout ce cirque. Je deviens méfiante.
C’est alors que surgit Monsieur « évasion » (de par les clichés de notre belle terre qu’il m’envoie en prologue). Il se présente en poète zen et s’interroge sur comment m’aborder érotiquement parlant. Je suis certaine qu’il est un fake. Je demande une photo à l’instant T. Je reste persuadée qu’il se fout de moi. Posé, il m’affirme que je ne devrais pas douter.
Concentré sur son objectif, il commence sa cavalcade libidineuse tel un pur-sang en rut au milieu du désert. Il m’hypnotise peu à peu, me convainc puis m’excite terriblement. Dans mon lit, sur la plage ou encore en conduisant sur l’autoroute. Je deviens folle. Lui vient l’idée d’élaborer un scénario érotique dans lequel je le dominerais lors de notre première entrevue.
Euh… Maitresse Anaïs, ça te dit ? Je ne suis pas à un challenge près. J’accepte. Je me retrouve donc dans un sexshop à faire l’acquisition de dessous affriolants et d’accessoires explicites. Je tourne et vire dans la boutique, à l’affût. Un monde de sensations insoupçonnées me fait de l’œil. Envie subite de devenir une collectionneuse. Je me contiens et dépense néanmoins une fortune. Ma tenue est prête et bigrement sexy. Par contre, moi, je suis dans un état second. Je bois plus d’un litre de tisane au chanvre. Beaucoup trop de pression pour un premier rancard. J’attends avec impatience et stress le moment où mon jouet va franchir la porte. Quand son regard croisera le mien, allons-nous nous plaire surtout ? C’est là ma plus grande crainte. Le jeu d’acteur en lui-même, on verra bien.
Soudain, il est là. Je lui ordonne de passer, moi assise les jambes croisées. Ses yeux dans les miens, il s’approche. Mon autorité vacille dès qu’il m’effleure. Je fais face à un esclave rebelle qui ne suit pas du tout le script. Le naturel revient alors au galop et la sensualité prend le dessus. Un peu de Champagne détend. L’arroseur est cependant arrosé. Son arme fatale ne déploie pas son ardeur habituelle, trop impressionnée (je peux comprendre, j’ai mis le paquet). Trois pelotages de burnes plus tard, pas d’amélioration. Je me contente de la volupté qui, elle, est au rendez-vous. Je me sens sexy est c’est vraiment l’atout gagnant de cette expérience. De belles photos en noir et blanc (un autre artiste) immortalisent d’ailleurs ce moment de quoi prendre conscience de mon aura enivrante et de l’effet que je peux provoquer. Savoureusement instructif. Une idée en moi a germé : l’envie de performer un numéro d’effeuillage burlesque, un jour.
Fin de l’expérience et retour au calme, étonnamment plat. Le feu ardent s’éteint donc violemment dans la semaine qui suit. Monsieur est perché et occupé à écrire un roman (qui finira sur la pile dans son tiroir). Déroutant docteur Jekyll et Mr Hyde : obnubilé par ma chatte, mon cul et le désir de me culbuter pour de vrai, mais distant en même temps. Que cache-t-il exactement ?
Enfin, des braises se reformeront plus tard. Nous nous reverrons, c'est sûr. En effet, comme un goût d’inachevé.
Conclusion : Trop de pression tue la passion.
Actions à mettre en place : Le revoir, oui, mmmmm...dans quel contexte ?
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