N’étant plus inscrite sur des sites de rencontres, je me dis que la pause durera le temps de retrouver le modjo pour affronter toute cette faune affamée et sans scrupule.

Allo l’univers, c’est un taf que je veux pour l’instant. Eh bien voilà qu’on me contacte via LinkedIn.

Il se trouve que ce Monsieur est consultant en reconversion professionnelle. Hasard, coïncidence… On échange deux, trois mots par écrit. Pourquoi ne pas s’appeler ? Allez ! La curiosité l’emporte toujours. Cela dit, sans curiosité, pas d’expérience, pas d’histoire à raconter. On parle pendant une heure. Confirmation : mon CV ne l’intéresse pas même s’il me fait miroiter qu’il peut m’aider professionnellement. Bref, ça sent le plan drague à trois kilomètres. Il habite mon ancienne ville, là où je vais passer les fêtes de Noël. Un point de rencontre possible donc. De toute manière, je ne suis pas emballée, je laisse filer. Une semaine plus tard, il me relance pour qu’on se rappelle, car « c’était trop agréable la dernière fois ».

–Ah bon ? Mais pour parler de quoi ?

–De tout, de rien.

–Oh bah ce sera une autre fois alors.

Nouvelle relance début du mois de décembre. Je suis certes mieux lunée, mais je compte mettre les pieds dans le plat :

–Tu es en mode séduction ?

–Non, pas encore.

–Donc, tu es intéressé ?

–Oui, je m’intéresse à toi, envie de te comprendre…

–Et quel est l’intérêt d’apprendre à connaître une nana qui est à 500 bornes ?

–Je ne peux pas te dire, je suis mon intuition.

Quand on me parle d’intuition, je capitule, car ça me parle. Bref, on s’appelle. On se raconte nos vies sans s’envoyer de photos (pas besoin, je sens bien qu’il n’est pas mon genre). Il s’emballe grave. Je le lui dis. Rien à faire, il plane à mille.

Noël arrive. On se retrouve le 24 midi pour un apéro dans un café resto. Le voir en chair et en os me confirme ce que je pressentais, rien de bon. Lui, par contre, est ravi et m’a acheté un cadeau de Noël (un mug en céramique trop moche…) Il veut aussi me présenter son fils, sa famille et me demande si je ne passerai pas le probable futur confinement ici…

Allo !? Houston, we’ve got a problem.

Plus lourd tu meurs. Je suis encore sympa et réceptive avec un petit spritz dans le nez. Mais ça c’était avant le clou du spectacle : quand mon ex et sa nouvelle copine débarquent dans le café. Ouille, d’un seul coup, je dessaoule et deviens moins agréable. Sa gaucherie s’amplifie. M’en fous. Je n’ai qu’une préoccupation en tête : comment aborder mon ex à qui je n’ai pas parlé depuis 3 ans.

Plus de temps à perdre. Je suis garée sur une place bleue et les deux heures sont révolues. Je dois m’en aller (excuse à la con, je sais). Gentleman, il paye. Je le remercie. Je fais mine de trifouiller dans mon sac, je me retourne et tombe nez à nez avec mon ex qui s’est levé pour regarder la carte près du bar.

Ça par exemple ! Vous ici !?

S’ensuit une discussion de cinq bonnes minutes. Je suis plutôt contente. Je m’en faisais tout une montagne et en fait, ça me soulage de lui avoir parlé. Mon compagnon d’un jour, par contre, m’attend à la porte, la tronche défaite. Il vient de déchanter (enfin). Un poil à côté de la plaque, son intuition, non ? Silence radio depuis.

Conclusion : Mon intuition, elle, est décidément fiable, mais la curiosité est plus forte que moi.

Actions à mettre en place : Continuez à explorer ces pistes un peu foireuses, car cela me donne de la matière pour écrire.