La vraie fausse histoire de la fuite de Varennes
Tout le monde connait la fuite de Varenne ou "La fuite manquée des 20 et 21 juin 1791", cet épisode important de la Révolution française, au cours duquel le roi de France Louis XVI, sa femme Marie-Antoinette, et leur famille immédiate tentèrent de rejoindre le bastion royaliste de Montmédy, à partir duquel le roi espérait lancer une contre-révolution, et furent arrêtés en route à Varennes-en-Argonne (Meuse, Lorraine).
En gros : tacot-bistrot-dodo-échafaud.
Et si l'histoire avait été différente ? Le cours des choses aurait été tout autre…
Laissons à Louis XVI et sa famille, une deuxième chance. On en laisse bien à son ex…
[…]
Nous sommes le lundi 20 juin 1791, il est 22h30. Tout est fin prêt pour l'expédition. La citadine est garée rue des Échelles et doit emmener toute notre petite troupe à la barrière de la Villette où les attendra une berline pour les conduire à Montmédy.
Louis XVI reçoit alors une lettre de cachet écrite de main de Jacques Necker, son ancien ministre principal. Il lui conseille de décaler son voyage, du soltice d'été au solstice d'hiver, soit le 21 décembre prochain. La nuit sera ainsi la plus longue de l'année, réduisant quasiment à néant les risques de se faire surprendre.
Après un conseil royaliste, il est convenu de partir quatre jours avant Noël. Avec cette répartie (presque) légendaire de Marie-Antoinette :
- Au moins, comme ça, le 24 décembre, nous serons à Montmédy et nous pourrons fêter la veille de naissance de Monsieur Christ, avec votre tante allemande, la Grosse Bertha…
Mercredi 21 décembre 1791, à 23h00, il est de coutûme de procéder au coucher du Roi, comme le veut la tradition. Mais il faut rapidement connaître les mouvements des sentinelles.
Il n'y a plus une minute à perdre.
Heureusement, tout ce petit monde arrive sans encombre au lieu d'embarquement à l'heure dite. Avec cette remarque royaliste, devenu culte :
- J'adore quand un plan se déroule sans accroc !
Une fois les voyageurs installés, la Berline prend la direction de la Lorraine et parvient sans mal à Sainte-Menehould. Mais à l'embranchement, la route menant à Varennes-en-Argonne est barrée. Aucun véhicule ne passe. Une déviation est mise en place vers Neuvilly-en-Argonne puis Béthincourt et permet de rejoindre la route de Montmédy à hauteur de…Dannevoux. Ce pour quoi opte le cortège royal.
Puis Louis XVI ordonne une halte dans un café de Brandeville mais, alors qu'il s'apprête à passer commande, il entend que le Roi s'étant évadé des Tuileries, des commissaires se seraient lancés à sa recherche afin de le ramener à Paris et le juger avec, comme peine probable : la guillotine !!!
Louis XVI n'en demande pas plus et remonte dans la berline qui démarre à tout berzingue pour quitter le bourg au plus vite, mais fut suivi par Jean-Louis Moineau, l'aubergiste. En voyant la Berline qui s'éloignait, il comprit. Il avait reconnu le Roi.
Au petit matin, ils rejoignirent Montmédy d'où Louis XVI put préparer sa contre-offensive.
Et l'aubergiste, qui entre-temps fut interrogé par la Police, ne moucha pas. Il ne voulait aucun mal au Roi.
C'est ainsi que Louis XVI sauva sa tête ainsi que celles de ses proches…
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