Chapitre 13

2 minutes de lecture

Le soleil lance des rayons entre les rideaux de la chambre et caresse la joue du garçon encore endormi. Aucun rêve n’a troublé de Silvio durant la nuit et il sort doucement du confort duveteux du sommeil.

Sa mère travaille sans doute et Silvio ne souhaite pas la déranger. D’un pas encore hésitant, il se rend à la cuisine et constate à la pendule qu’il est déjà neuf heures.

Silvio aime regarder les gens le matin, les compter, les reconnaître à leur démarche ou à leur allure, aussi se rapproche-t-il de la fenêtre pour les observer. Après avoir essuyé la buée de la vitre, il s’aperçoit que la neige est à nouveau tombée et recouvre les bâtiments d’un édredon dodu. Surpris, mais ravi, le garçon se dirige vers le salon qui sert d’atelier à sa mère. Elle travaille comme couturière à domicile et préserve le sommeil de ses enfants en n’utilisant sa machine à coudre qu’après leur réveil.

— Maman, tu as vu qu’il a neigé ?

— Bonjour, mon chaton répond sa mère.

— Bonjour, Maman, se repent le garçon pris en flagrant délit d’impolitesse.

— Je termine ce travail et je viens faire chauffer ton lait, va dans la cuisine.

De retour à table, Silvio se demande comment il a pu tant neiger en si peu de temps. La neige est si rare à Venise qu’il n’en avait jamais vu de toute sa vie, alors deux chutes en trois jours et en de telles quantités lui semblent curieuses.

Après le petit déjeuner, il retourne devant la vitre de la cuisine et regarde en direction de la chambre d’Agostino de l’autre côté de la rue. Les deux garçons ont mis au point un moyen de communication à partir de signaux placés aux fenêtres. Silvio constate que son ami est prêt à sortir.

Après un rapide déjeuné, il s’habille chaudement et descend les escaliers.

Devant la porte, au milieu de la neige, il trouve Agostino et Livia. L’un est en train de discuter avec un gros bonhomme vêtu de rouge et dont la grande barbe l’éblouit tellement elle est blanche. La petite fille quant à elle, ne s’occupe pas de la conversation, elle distribue des carottes à une troupe de huit rennes derrière lesquels un traîneau bloque la ruelle.

Silvio se frotte les yeux. Aucun doute, il doit être en train de rêver !

Une main se pose sur son épaule, Silvio sursaute et se retourne, un homme grand, barbu, lui aussi se tient devant lui. Habillé d’une houppelande rouge, il porte une crosse et une coiffe d’évêque, son visage arrive à concilier bienveillance et rigueur. Plus loin derrière lui, Silvio discerne un âne de couleur sombre.

— Tu nous as appelés mon garçon, il semblerait que tu aies besoin d’aide pour retrouver la Befana.

La voix chaude et grave de l’homme rassure tout de suite le garçon, il sent que les secours sont là.

***

À l’autre bout de la rue, à l’abri des regards, Gandolfo Giotto baisse les yeux sur le gros chat roux, assis à ses côtés. Ce dernier l’observe un instant, puis cligne lentement.

— Tu as sans doute raison, ils sont en de bonnes mains, notre mission s’arrête là.

— Miarr, répond le chat.

— Oui je m’inquiète un peu, mais je pense que ces enfants sont pleins de qualités qui seront bien plus utiles que les nôtres.

— Mia !

— Tu as raison, rentrons.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire GEO ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0