Chapitre 19
— Elle est bien là, attachée, une autre vieille dame est avec elle, déclare Silvio en arrivant près de ses amis.
— D’où tu sors cette épée ? demande Agostino, envieux.
— Elle était plantée dans un arbre. Je l’ai ramenée pour toi, je ne suis pas assez fort pour la tenir, répond Silvio en lui tendant l’arme.
Agostino s’en saisit et la fait tournoyer devant lui.
— Non ! Elle n’est pas lourde du tout, elle est parfaite, affirme-t-il en se fendant en avant.
— Super ! Allons tuer la méchante sorcière et libérer la Befana, déclame Livia, sarcastique.
Elle s’interrompt, des jappements rompent la tranquillité des lieux. Ils proviennent de la bâtisse et semblent se disperser autour la porte d’entrée.
— Aïe ! des chiens de guerre, glapit Agostino en serrant la poignée de son épée.
En effet, trois molosses se tiennent devant la maison, ils hument l’air, à la recherche d’intrus. La nuit tombera bientôt et les bêtes noires deviendront rapidement invisibles.
Les garçons restent figés. Livia s’approche, elle évite la neige profonde et passe par le sentier qui mène à la bâtisse. Avant que ses deux amis n’aient le temps d’esquisser le moindre geste, elle a déjà parcouru une quinzaine de mètres.
Silvio tente de la rappeler, mais n’ose pas hausser la voix et n’arrive pas à se faire entendre.
Les chiens ont vu la petite fille et reniflent, l’un d’eux gratte le sol comme un taureau qui s’apprête à charger. Les deux autres avancent, le regard dirigé vers Livia.
Sous leurs yeux, elle poursuit son chemin, sûre d’elle, et tend la main vers le molosse qui lui fait face.
Derrière, les deux garçons ont perdu leurs moyens. Ils restent là, incapables de réagir. Ils aimeraient porter secours à leur amie, mais n’arrivent pas à trouver comment.
Devant eux, Livia avance, sans faillir.
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