Chapitre 5
Quand Meryl s’était réveillée, une fille qu’elle ne connaissait pas était à côté d’elle, sa couverture abaissée et son haut relevé, dévoilant les blessures sur son ventre. Meryl avait alors crié aussi fort qu’elle avait pu en reculant brusquement au fond de la pièce. Alerté par ses cris, Andrew avait débarqué suivi d’un garçon qu’elle n’avait jamais vu. Sa respiration s’était accélérée et elle était terrifiée. L’adolescente se roula en boule et fondit en larmes. Elle revoyait le soldat prendre un malin plaisir à la blesser et Nic’ se débattre pour lui venir en aide. Andrew se précipita près d’elle et la serra dans ses bras.
- Tout va bien, Meryl. Je suis là, tu n’as rien à craindre, on est loin du palais maintenant. Je te promets que tu n’auras plus jamais à y retourner, d’accord, la rassura-t-il.
La jeune fille hocha la tête et sécha ses larmes.
- C’est qui eux ? demanda-t-elle.
- Je te présente Samara et Colhin, je les ai rencontrés tout à l’heure, ils vont nous conduire à une auberge. Il faut que tu laisses Samara t’examiner, Meryl. Tu as perdu pas mal de sang, laisse-la te soigner, déclara Andrew.
- Ok, c’est bon, je veux bien.
- Allez, ça va aller, je suis pas loin.
- Oui.
Andrew et Colhin ressortirent et ils reprirent la route. Samara se tourna en souriant vers Meryl.
- T’inquiètes pas, c’est pas très grave. Tu sais où sont les bandages ?
- Y’en a pas. Déchire ma tunique, de toute façon, elle est bonne à jeter, assura Meryl en retirant son haut.
- Ok, je vais t’en prendre une autre, c’est où ?
- Oh, il doit y’en avoir une qui traîne près du sac noir, là, indiqua-t-elle.
- Super... Bon, Il faut que tu t’allonges pour que je nettoie les plaies, ordonna Samara.
Meryl s’exécuta et Samara attrapa une gourde métallique et un bout de tissu qu’elle imbiba d’eau.
- Ça risque de piquer un peu, la prévint-elle.
- T’inquiètes, je gère.
Samara commença à nettoyer les blessures, Meryl grimaça.
- Alors, pourquoi tu voyages avec Andrew ? demanda Samara.
- C’est lui qui m’a recueilli quand mes parents et mon frère ont été assassinés, depuis il m’apprend son métier.
- Oh…, nos parents aussi sont morts, il y a deux ans, et notre petite sœur a été enlevée.
- On va la retrouver, t’en fais pas. Au fait, t’as quel âge ?
- 15 ans, et toi ?
- 16 ans, 17 dans trois mois.
- J’ai fini, tu peux te redresser pour que je fasse les bandages ?
- Ouais, lui répondit Meryl en se redressant.
Quelques minutes plus tard, Meryl enfilait une tunique propre, pendant que sa soigneuse prévenait les garçons.
- Samara ?
- Oui ?
- Vous vivez dans cette auberge ?
- Le patron est mon parrain, il nous a recueillis en quelques sortes.
- Est-ce que ça va ? T’as pas l’air bien, s’inquiéta Meryl en la voyant pâlir.
- Oui, c’est juste de mauvais souvenirs qui remontent.
- Tu devrais venir t’allonger, y’a largement assez de place pour deux, ici, lui sourit Meryl en l’invitant à s’installer.
- Merci.
- T’as pas dormi depuis combien de temps ? T’as des cernes énormes.
- Je dors pas beaucoup en général, mais depuis la disparition de Liana, c’est pire, expliqua Samara.
- T’en fais pas, Sammy, on va la retrouver ta frangine, lui promit Meryl en souriant.
- Merci Meryl. Sammy, vraiment ? rigola-t-elle.
- Bah, je me suis dit que ton frère t’appelait sûrement Sam, alors fallait que je te trouve un surnom rien qu’à moi, répliqua l’adolescente.
- T’es vraiment une gamine, en fait.
Meryl lui tira la langue et Samara leva les yeux au ciel en riant. Dehors, Colhin sourit, ça faisait bien longtemps qu’il n’avait pas entendu sa sœur rire franchement, Andrew ne put que se réjouir d’avoir rencontré les deux adolescents, il était évident que côtoyer des gens de son âge faisait du bien à Meryl. Environ un quart d’heure plus tard, ils arrivèrent devant un bâtiment en pierres, Colhin et Andrew descendirent, mais personne ne les suivit. Lorsqu’ils passèrent la tête dans l’ouverture du tissu, ils aperçurent les deux adolescentes endormies.
- Viens, rentrons régler les points importants avec le patron, on les réveillera après, décida Andrew en faisant un signe de tête vers la porte.
Ils entrèrent dans l’auberge et se dirigèrent directement vers le bar. Un homme robuste, un torchon sur l’épaule et un verre à la main, les interpella.
- Eh Colhin ! Où est ta sœur ?
- Oh, Max’ ! Je te présente Andrew, c’est le détective qui va enquêter sur les disparitions.
- Oh, enchanté. Je suis Maxton, le gérant de l’auberge.
- Moi de même. Dîtes-moi, serait-il possible d’avoir une chambre ?
- Eh bien, nous sommes au complet. Je ne vois pas comment vous logez et croyez-moi, je serais ravi de vous héberger, expliqua l’homme en se grattant nerveusement l’arrière du crâne.
- Max’, ils pourraient dormir dans nos chambres, j’irai sur le canapé, Andrew prendra mon lit et Meryl s’incrustera avec les filles ! s’exclama l’adolescent.
- Bonne idée, Colhin, qui est Meryl ?
- Mon apprentie, elle voyage avec moi, répondit le détective.
Soudain un petit garçon, d’une dizaine d’années aux cheveux blonds foncés, passa en courant entre eux, riant aux éclats.
- Dax ! Je vais t’étrangler ! s’écria une voix un peu plus loin.
L’enfant se cachait en riant derrière le bar, tandis qu’une jeune femme arrivait, ses vêtements tâchés d’encre bleu. Andrew regardait la scène d’un air rieur, Colhin était lui, déjà en train de rigoler, tandis que Maxton semblait désespéré mais plutôt habitué à ce genre d’incident.
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