« Il vous reste de la layette ? »

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Le premier jour du reste de ma vie où je ne serai plus jamais seule

De cette révélation, allez donc savoir pourquoi, dans le mois qui a suivi j’ai enchaîné les crises de tétanie. Par chance à chaque fois (ou presque), j’étais déjà entre de bonnes mains : celles des infirmières déjà, puis celles des pompiers dans leur camion puis celles des voyageurs du métro qui ont eu les gestes rassurants avant l’arrivée des secours. Je n’en ai plus jamais fait de ma vie. Le choc était absorbé mais la vengeance pas vraiment mûrie.

Inconsciemment d’abord elle a finalement mûri en me maquant avec un homme qui n’avait pas de jumeau mais des frères qui se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. On s’est installé ensemble comme l’accord parental car il n’était pas assez bien pour moi, intellectuellement et socialement. J’ai combattu ces idées loufoques d’abord mais aussi dans le but d’avoir des enfants semblables du même père.

Ce que personne ne m’avait vraiment dit dans tout ça c’est qu’avoir un enfant … mais ça change une vie ! On est en responsabilité permanente d’un microbe qui s’en choppe pleins en plus. On adapte sa propre vie à la sienne. Dans la limite du raisonnable hein quand même. Il a appris à dormir au son de l’aspirateur ou des copains ici ou en sortie. Il s’est calé sur notre vie dès ses premiers mois et l’enfant roi n’existait pas. Il suivait nos pas. Il a grandi. Il a suivi. Il est devenu speed comme ses parents qui ne se posent pas souvent mais au moins il n’est pas un enfant bulle. Et depuis le premier instant de sa création, ma vie a pris une autre allure malgré tout car j’étais bien contrainte par les horaires de crèche - école - sport and co.

Mais j’étais mère et prête à le devenir une deuxième fois, du même père.

Cette seconde grossesse, voulue et consentie, ne se passe pas comme la première. Chaque semaine des prises de sang, des résultats jamais alarmants mais incompréhensibles. Jusqu’au jour où je comprends que mes origines sanguines me rattrapent. J’ai le groupe de mon père biologique (jusque là logique me direz-vous ! Tiens d’ailleurs quel rapport entre la bio et la logique ?!) comme celui de mon mari et de mon premier enfant. La nature est super bien faite à vrai dire comme un et un font deux. Mais nous n’avons pas les mêmes phénotypes et le schtroumpf qui s’éveille en moi peut finalement décider de décéder ou de faire une jaunisse. La palette des possibles est vaste et je garde cette crainte au fond de moi : le mari va stresser et me stresser, la mère va me dire que j’aurais dû l’écouter et lui choisir un autre gendre. Finalement 10 ans jour pour jour après la révélation en terrasse, le schtroumpf nait ni bleu ni jaune mais sosie de son aîné. Ma mission est accomplie avec succès même si, faut bien l’avouer, j’en ai bavé et chialé pendant de longs mois.

Et alors là le truc que personne n’avait encore osé dire c’est que parents de deux mioches mais c’est encore plus de sport. Personne en maternité n’a encore l’idée de greffer des bras aux mamans pendant les accouchements ? Car franchement du jour au lendemain, vu qu’en plus on est éjecté de la chambre de la maternité au bout de deux nuits, on se transforme en shiva.

Je ne sais combien de bras imaginaires me poussent mais j’assure et j’assume sur tous les front au fil des jours qui passent et que ces schtroumpfs passent de grognons à dormeurs, de rieurs à bosseurs, de bébés à ados.

Je ne les ai plus sur le dos à partir de la période ado et pourtant mes bras ont continué de pousser et de s’activer. En refaire un troisième ? Non ça ne sera pas la solution retenue finalement optant pour un investissement différent auprès des autres.

jFA

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