1er mars.
Nous voulons forger pour devenir des forgerons. Depuis trois jours, nous forgeons donc dans la sueur, à coup de machettes. Pendant que Guido, perché dans les oliviers, les élague à la cisaille tel Edward aux mains d’argent, nous ramassons les branches fraîchement coupées puis les débitons façon Charles Ingalls. A la fin, satisfaction du travail accompli, nous obtenons de belles bûches et du petit bois qui devront sécher de longs mois au soleil. Vers treize heures, il fait déjà trop chaud ; c’est l’heure que choisit Guido tous les jours pour nous lancer son fameux, si délectable à nos oreilles : « And now guys, time to eat. » Et nous mangeons comme quatre.
A la fin de l’un de ces repas, nous regardons par la fenêtre afin de nous repaître un peu mieux de la variété de ce beau paysage, ses grandes étendues de polyculture. Pour nous autres Français, mordus de monoculture, une telle richesse est une réelle curiosité ; pour Valeria et Guido, cela n’a rien de très original, c’est simplement la norme en Toscane. Arbres fruitiers, champs de céréales, prés, vignobles ou maraîchages, exploités selon le relief et le terrain, souvent côte-à-côte ou dans une parcelle attenante… Conséquence à cela : les insectes et les oiseaux pullulent, et les sols sont prodigieusement riches.
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