Invisible
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Je suis un gens de peu, Jean sans terre et boiteux,
Pas le prix d’éloquence et pas même verbeux.
Je vis dans un taudis et dans mon maigre espace
Je n’ai pour compagnie qu’une triste limace.
Je porte un feutre mou, des godillots percés,
Pour aller à la ville et faire mon tiercé.
Je bois mon petit blanc au café de la place
Le menton tout tremblant, gris dans ma carapace.
La journée se finit dans la beauté du car
Quand je guette attendri à l’heure du rancard
La femme du facteur qui hèle le chauffeur.
Je n’ai pas les bons mots mais une fière audace
Pour lui prendre le bras et l’asseoir à ma place,
Les yeux sur son poitrail à deviner son cœur.
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