Petite, bouche tes oreilles, ouvre grand les yeux et pars. Fuis et marche sans jamais te retourner, même si tu dois sentir l'asphalte sous tes pieds brûlants. Car cette chaleur sera ta force, ta lumière, l'amie du soleil qui éclairera ton chemin. N'oublie jamais ton passé, mais coupe les branches qui essaieront de te retenir. Tu ne diras rien avant d'avoir été validée par ta seule présence. Marche encore, ma petite moi, relève la tête et regarde. Observe l'amour qui se répand dans le coeur d'une jeune épouse, ta destinée si tu m'écoutes attentivement. Fais-toi confiance et continue d'avancer en prenant garde de ne pas trop trébucher. Car la route est longue et sinueuse, à certains endroits remplie de serpents dont tu devras te méfier comme de l'eau des sources. Car tes origines, c'est toi, et tu devras te battre contre toi-même aussi souvent que nécessaire. Sois forte et marche, sers-toi de la lucarne de la lune pour apprendre à te connaître. Car un jour tu seras enfin grande ma petite moi, et dans la grâce d'une décennie, tu seras enfin libre d'oublier chaque seconde obscure de ton passé dont tu te seras délivrée non sans amertume. Marche sans peur et sans crainte, je serai toujours là pour veiller sur toi : de toute façon tu n'as d'autre choix là, maintenant, tout de suite. Souris à la vie, pleure si t'en as envie, mais ne m'attends pas ! Pars !