Je ne me souviens plus de ce pourquoi, dans ce livre, les humains ont plus tendance à se rappeler du négatif. Alors j'ai décidé de me rappeler les bons souvenirs. Rares mais bien présents. J'ai fait la liste une fois croyant mourir, ça marche à tous les coups.

Dans le train pour le Sud. Il n'y a presque personne à bord, vu que c'est le moyen le plus sûr de s'arrêter à toutes les gares faisant ce trajet depuis Auxerre.

Je me laisse bercer un moment par le va-et-vient continu du bruit ambiant, et somnole.

Puis me lève d'un coup pour me sortir de ma torpeur. J'ai besoin de prendre l'air. Je suis seule dans le couloir. J'ouvre cette petite fenêtre qui m'appelle à me divertir au gré du paysage qui défile.

Je respire enfin. L'air de la jeunesse, de la liberté, qui n'a pas de prix.

En me rappelant qu'on a qu'une vie et qu'il faut la vivre intensément, quoi qu'il en coûte, je me brûle les ailes en rageant mon incompréhension.

Pourquoi on me regarde sans parler ? Est-ce de l'envie, de la jalousie, un désir ?

Contrairement à aujourd'hui, je parviens à me concentrer sur l'instant présent.

J'ignore les autres sans oublier qui je suis.