Chapitre rédigé par moi, bonne lecture ;)

 J’étais paniquée, Hugin n’arrangeant la chose en se dandinant. Mais un aussi gros oiseau se dandinant était un peu plus encombrant que marrant.

« Hugin ! Calme toi, sifflais-je.

- Roooh c’est toi qui devrais te détendre, ce n’était qu’une p’tite piqûre… »

Un silence glacial tomba à la remarque de Morthi. Je pris le temps de me retourner lentement vers lui, histoire d’amplifier l’effet dramatique.

« Toi.

- Oui.

- CE N'EST QU'UNE PETITE PIQÛRE ?! TU LUI AS INJECTÉ UN PRODUIT HALLUCINOGÈNE QUI POURRAIT TUER UN ROI DÉMON !

- Peut-être, mais…

- IL N’Y A PAS DE MAIS ! ESPÈCE D'IMBÉCILE ! COMMENT SUIS-JE SENSÉE LA RÉVEILLER MAINTENANT ?! TU ES INCAPABLE DE PENSER AUX CONSÉQUENCES !

- Oï ! C’est faux, je …

- PUNAISE JE N’AURAIS JAMAIS DU FAIRE TON DONJON À DEUX NOISES ! UNE ÉPREUVE ! IL M’A FALLU UNE ÉPREUVE POUR COMPRENDRE LE FONCTIONNEMENT ! MÊME LE PREMIER DONJON QUE J’AI FAIT N'ÉTAIT PAS AUSSI MAL FOUTU !

- Une épreuve et demie…

- TU NE DEVRAIS MÊME PAS ME CORRIGER ! T’AS PAS HONTE UN PEU ?! UNE FILE D’ATTENTE ET UNE SORTIE DE SECOURS ?!

- Mais respecte-moi…

- UN GAMIN FAISAIT LA QUEUE POUR TE VOIR ! EST-CE QUE TU L'AURAIS BATTU ?

- …

- NON ! BIEN-SÛR QUE NON ! TU JETTES L'OPPROBRE SUR NOTRE FAMILLE ! »

Morthi s’était réduit en une petite souris noire qui couinait et pleurait à grosses larmes. Hugin le saisit délicatement pour le déposer dans ma main tendue. Je le mis au niveau de mon visage, contrôlant ma respiration pour me calmer.

« Morthi, je vais réveiller Az’ après que tu m’aies dit comment faire. Nous allons nous affronter en bonnes et dues formes. Plus jamais tu ne mettras un escalier de secours dans ton donjon et je te pardonnerai, peut-être, au nom de l’Esprit de Famille. »

La souris lâcha un autre petit couinement avant de sauter de ma paume. Morthi reprit sa forme initiale, quoiqu’un peu plus petit et tremblant.

« Il suffit de lui balancer d’un seau d’eau froide sur la tête. »

Je lâchais un soupir avant d’invoquer le matériel nécessaire. J’étais curieuse de savoir de quoi avait rêvé Az’, mais ce n’était pas le moment. Un gros SPLASH retentit et Azraëlle ouvrit brusquement les yeux. Je lui tendis ma main, pour l’aider à se relever. Nos regards se croisèrent. Elle méfiante, moi déterminée.

« Allons mettre une raclée à ce démon de pacotille, et je te raconterai tout après.

- Promis ?

- Yep !

- Alors mettons lui une rouste ! Qu’on puisse rajouter un couplet à notre épopée ! »

Et sur ces mots, elle saisit ma main.