#Me Too
A toi mon bourreau des grands soirs
S’engouffrant dans mon lit sans un bruit
Venant violer mon intimité, assassinant mon innocence
Révélant ma fragilité et ne donnant plus de sens
A la vie, mais qu’est-ce donc ?
Quand l’on a connu que la prison et l’abandon
Enfance violée, mémoire fracturée
Tentant d’oublier mon passé, dénigrant mon futur
Cachée derrière un sourire fade, un regard sans âme
Rejetant la faute, trouvant des excuses
Continuant de faire semblant pour vivre
Le silence est le plus cruel des mensonges
Surtout ne rien dire, car ce serait bien pire
Ce que je tentais de me faire croire
Blessée et tétanisée face à mon miroir
Bien sûr une plainte a été déposée, attendant la peine
Ne fut pas grande ma surprise
Lorsqu’en pleurs le soir ta décision fut prise
Manipulation perverse, intimidation malsaine
Retour au commissariat pour retirer mes bêtises
Désormais seule et incomprise
En proie à la haine et la soumission
Moi qui avait peur du rejet et de l’abandon
Je dus me repentir sans me morfondre
A force de mensonges et de honte
M’accablant de toute la peine du monde
A tous ces bienpensants qui dans leurs heures de gloire
Comptant avec véhémence mes déboires
Rejetant la faute et m’accablant de regrets
Pointant du doigt mes failles et mes méfaits
Médisant mes propos, injuriant mes actes
Tous placés autour, regardant le spectacle
Mais qui au moment venu se terrent dans leur confort
Omniscients mais premiers aveugles
Des barbares, acteurs passifs d’un meurtre
Imagine le courage qu’il m’a fallu
Pour qu’enfin j’ose parler et te dénoncer
Que plus d’une fois tu as attenté à ma pudeur
Racontant, vomissant les faits en proie à la terreur
Car je prenais enfin conscience de ce que tu étais
Mais également de ce que tu m’avais fait
Il n’est pas aisé de s’en sortir lorsque l’esprit est embrumé
Que l’on ne sait plus différencier le faux du vrai
Assaillie par des cauchemars, m’engouffrant dans le noir
Me réveillant en sueur, suffocante et en pleurs
Mémoire avide de souvenirs assassins
Ouvrant la boite de pandore, déferlant mes chagrins
M’abandonnant à la limite de la folie
Combien de fois ai-je pensé à attenter à ma vie
Alors oui j’ai peur, mais pas de toi
Plutôt de ce qui est capable de sortir de moi
J’ai peur de la folie tapie dans le noir
Menaçant cette liberté dérisoire
Le ciel peut s’effondrer, le sol se dérober
Rien ne pourra jamais me rassurer
Pas même mon amant endormi à mes côtés
Lui qui sait tous les maux, toute la peine
Et qui tente de me soigner à coup de je t’aime
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