Je m'ausculte et je ne vois que le froid, le vide

Dans mon coeur de loup solitaire qui court,

Qui erre, les yeux trempés de larmes humides

Traînant de la patte sa douleur d'amour.

Le rouge bouillant et la neige tourbillonne

Se mêlent en une étrange folie,

La lune en haut des sapins lui pardonne

La faiblesse de son être transi.

Prisonnier de la boule à neige, le loup solitaire

Ne fait que se cogner, se blesser contre le verre ;

Et la lune brisée émet une lumière fracturée,

Comme un diamant au sol écrasé.