Chapitre 2
Seulement, je ne peux pas me laisser entraîner dans son projet sans au moins essayer, quoi qu'elle est prévu.
— Et si je ne veux pas moi, me changer ? Tu sais, c'est plutôt gentil d'être passée, mais je vais bien, et je suis encore assez grande pour savoir quand aller m'occuper de moi.
— Excuse-moi, je n'ai pas bien entendu, tu disais quoi ? Dit-elle avec sarcasme. Non, tu ne vas pas bien. Arrête de te mentir, tu veux. Tu restes dans ta maison comme une lionne dans une cage depuis des semaines. Ne me dis pas que ce n'est pas vrai, je ne te croirais pas. Tu réponds à peine à mes appels, je vois toujours de la lumière chez toi quand je vais bosser et il n'y a pas un vêtement humide dans ton placard... Je jure, que si tu ne rentres pas dans cette baignoire de toi-même, j'appelle Ice pour qu'il te porte et t'y mette de force. Débrouille-toi avec ta conscience s'il te voit à poil.
— Tu ne ferais pas ça !
— Oh que si !
J'ai bien du mal à croire ce que j'entends, mais plus rien ne m'étonne avec elle. C'est complètement son genre d'utiliser les grands moyens pour arriver à ses fins quand elle pense que sa force de persuasion n'est pas suffisante. Qu'elle songe à demander de l'aide à un type que je ne connais que par procuration ne déroge pas à cette règle.
— Je ne veux pas que ton nouveau mec me voie nu, merci. Ni aucun autre d'ailleurs. Je suis peut-être handicapée de la patte, mais je suis capable d'y parvenir comme une grande.
— Oh, Voyez-vous ça ! Vu que c'est toi qui le dis, alors qu'est-ce tu attends pour me le montrer ! Arrête donc de chipoter, tu veux bien ? Réplique-t-elle en ramassant la tenue tomber au sol et en se dirigeant vers la porte de la salle de bain avant de disparaître derrière.
En l'espace d'un instant, elle m'a cloué le bec et m'a laissé seule avec ma conscience. J'ai l'air bête bloqué sur mes béquilles au milieu de mon salon à cogiter pour trouver une issue, mais je réalise que je n'ai d'autre choix que de la rejoindre. Si je n'y vais pas, elle va faire appel à ce type et se sera la fin de ma dignité. Déjà qu'il ne m'en reste plus beaucoup, je ne peux pas me le permettre. D'ici, j'entends légèrement l'eau couler et je me prépare psychologiquement à me prendre la claque de soulagement qu'elle va m'envoyer dans la figure en me voyant, avant de m'avancer vers elle. C'est dur de lui mentir. Très dur. C'est une lutte de tous les instants, surtout quand on aime aussi puissamment une amie et qu'elle est si proche. Je n'ai d'autre choix que de me faire à l'idée tout de suite que ça puisse continuer un certain temps. Cela me rend triste, sauf que je dois garder la tête haute, pour elle. Lili ne doit pas savoir que je souffre de la situation dans laquelle je suis. Qu'ai-je fait au bon dieu pour mériter ça ? Aucune idée, mais si je le croise un jour, j'aurai deux ou trois causement à lui dire. Je prends une profonde inspiration et souffle avant de progresser vers la pièce.
Je pousse la porte à l'aide de ma béquille droite puis continue à avancer comme je peux. Je la surprends assise sur le rebord de la baignoire pleine d'eau avec son smartphone en main.
— Tu sais que s'il tombe dans l'eau, il sera foutu.
Elle lève les yeux de son téléphone et le range entre ses seins avec un sourire qui en dit long. Elle lisse sa robe et se relève avant de me dévisager.
— Tant mieux que tu sois là. J'étais à deux doigts de revenir te botter les fesses !
— Pas la peine de te donner cette peine. Tu vois ?
— Génial, parce que ton bain est près. Ta juste à te glisser dedans et à m'appeler pour que je t'aide à en sortir.
— Tu sais, je ne suis toujours pas décidée à te suivre. Je venais juste voir ce que tu fabriquais. Ce n'est pas vraiment vrai comme affirmation cependant, ce n'est pas vraiment faux non plus. Pour rappel, tu es un peu chez moi, lui dis-je en feignant un léger sourire pour ne pas la blesser.
— Merci pour cette grande annonce, je ne m'en serais pas douté ! Je me disait bien que quelque chose était bizarre. J'avais du mal à mettre le doigt dessus.
Nouveau sarcasme qui me fait froncer les sourcils.
— Fais pas cette tête, OK ? Je plaisante. Je me fais juste un cent d'encre pour toi. Tu sais ce que je pense ? Je pense que tu as besoin de te vider l'esprit. C'est pour ça que je choisis de t'aider sans te demander ton avis. Une soirée de plus ici me montre-t-elle en faisant deux cercles avec son doigt et ta chatte va sentir le renfermé, j'en suis sûre. Ce n'est ni bon pour elle, ni pour toi. Fais-moi le plaisir l'espace de cette soirée de me laisser te gérer, et rentre-là dedans.
J'ai encore envie de lui dire non pour la défier, mais je n'ai pas le temps de réagir que c'est un oui sort de mes lèvres. J'ai un cœur de guimauve avec elle, ça me perdra. Quelque chose me dit que je vais à coup sur le regretter, mais tan pis, je me sens obligé de faire ce qu'elle souhaite. C'est mon seul rayon de soleil aujourd'hui.
La voilà qui tape des mains et sautille partout. Ravie d'avoir gagné, encore une fois.
Son petit bonheur est contagieux, je souris en la voyant faire. Je pose mes béquilles contre le lavabo et m'appuie dessus pour me stabiliser. Je jette un œil au miroir. J'ai l'air fatiguée. Finalement, ce moment de détente sera peut-être bienvenu.
À travers le reflet, je la vois qui m'analyse. Que peut-elle bien penser de mon comportement ? Se pose-t-elle des questions qu'elle n'ose pas me révéler ? J'ai le sentiment qu'elle cherche à m'analyser comme pour chercher la solution à un problème complexe. Je ferme un court instant les yeux, ennuyée par mes tourments, puis me retourne face à elle.
Elle se calme. Elle croise sûrement tout ce qu'elle peux pour ne pas que je change d'avis.
— Tu devras m'aider aussi pour...y rentrer dis-je avec une petite gêne et une petite grimace.
— Pas de soucis glousse-t-elle. De toute façon, j'ai déjà vu tes belles petites fesses et tes nichons avant alors ce n'est pas un problème.
Je lève les yeux au ciel et continu d'afficher mon sourire avant d'essayer d'enlever mon pull sans retomber. J'imagine qu'elle s'aperçoit que je galère un peu alors je sens qu'elle m'aide au moment où j'ai la tête dans le vêtement et les bras levés pour m'en débarrasser. Elle le jette dans le panier, toute heureuse.
— Merci.
— Normal. Maintenant ton short.
Je n'avais pas mis de tee-shirt sous mon pull parce que je ne pensais pas avoir de la visite. J'arrive à faire glisser mon bas en me tenant d'une main et me retrouve alors en sous-vêtement. Petite gêne grandit au fond de moi, je me tais pourtant. Elle le ramasse et il rejoint son compagnon.
— Tu peux me rapprocher du bord s'il te plaît ?
— Bien sûr.
Elle me tient fermement et je fais de petits bonds pour y arriver. Les petites bougies et l'odeur dégagées par le bain créées une jolie ambiance cocooning. Ses attentions sont si mignonnes que j'ai envie de pleurer.
A nouveau, elle m'assiste pour me dénuder dès que je suis bloquée contre le bac.
— Une fleur tout à fait jolie !
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