Chapitre 31 - Fin

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Agoraphobie : Peur des lieux avec beaucoup de monde où il serait difficile de s'échapper.
Phobie social : Peur psychologique du regard et de la présence d'autrui.
Timidité : Manque d'assurance ou d'audace dans la réalisation d'une action ou dans l'interaction avec d'autres personnes.

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Dans leur chambre d'hôtel, Shi Ji et Yüna n'osaient plus rien se dire. Il la regardait observer la bague qui brillait à son doigt.

Allait-elle la lui rendre en disant que c'était une folie ? Allait-elle lui dire de la rendre à la boutique ? Allait-elle-

— J'ose à peine y croire... murmura-t-elle, les larmes aux yeux. Tu es vraiment fou,
Shi Ji.

— De toi, oui, dit-il.

Il lui prit les mains dans les siennes, caressant du pouce l'alliance.

— Je n'ai jamais été aussi sûr de toute ma vie. Tu es ce que je désire le plus, lui avoua-t-il.

Shi Ji baissa son regard sur cette bague qui semblait le hanter. Yüna voyait l'étendue de la peur qu'il ressentait et se sentit fautive.

— Je ne vais pas retourner ma veste, regarde-moi, souffla-t-elle.

Il releva le visage et planta son regard émeraude dans le sien.

— Je t'aime et je n'ai aucunement l'envie de te la rendre. Cependant, j'ai une annonce à te faire et je t'avoue que ça m'effraie.

Yüna se laissa tomber sur le lit et Shi Ji l'y rejoignit, inquiet, gardant ses mains dans les siennes pour lui apporter du courage.

— Qu'est-ce qu'il y a ? De quoi tu as peur ? lui demanda-t-il.

— De toi et de ta réaction...

— Dis-moi. Nous verrons bien après.

— Ne te mets pas en colère, par pitié, le supplia la jeune femme.

— Promis.

Il la vit fermer les yeux, prendre une grande inspiration, puis elle se tourna face à lui et avoua d'un coup :

— Tu te souviens de ce que je t'ai demandé sur scène ?

— D'être le père de tes enfants ?

Shi Ji se figea.

Avait-il mal comprit le sous-entendu ? Elle était enceinte ? Quand ? Depuis combien de temps ? L'avait-il mise en dangers durant la tournée ?

— Depuis quand ? demanda-t-il d'une voix blanche.

— Trois mois.

— Tu... Durant la tournée, tu étais...

Elle se ferma et ne répondit que par un hochement de tête.

Son cœur le lâcha.

Non seulement elle avait accepté de devenir sa femme, mais en plus de ça, elle lui offrait un cadeau dont il avait rêvé.

Elle portait SON enfant. Elle était enceinte de SON enfant, à lui ! Il n'en revenait pas.

Son regard la percuta et il se rendit compte que son attitude la mettait en stress et la blessait. Il crocheta ses joues entre ses mains et posséda sa bouche.

Il était fou de joie... Oui, ce bonheur longtemps cherché, voilà que tout lui était accordé. Cette femme était une bénédiction du ciel, son miracle de la vie. C'était une battante qui avait bravé bien des choses pour rester avec lui et maintenant, leur vie allait être chamboulée par un petit être qu'il aimait déjà à en mourir.

— Je t'aime, je t'aime, je t'aime, Yüna ! Si tu savais comme je t'aime ! s'exclama-t-il.

— Tu...

— Non, je ne suis pas fâché. Je suis plus qu'heureux ! Tu me donnes tellement de choses, si tu savais comme je suis heureux.

— Je t'aime aussi, dit-elle, soulagée.

Il la souleva dans ses bras, l'installa sur le bureau de la chambre et vint coller sa joue contre son ventre pour dire :

— Coucou, toi, c'est ton papa. J'ai hâte de te voir. Ne rends pas les choses trop compliquées pour ta maman. Sache qu'on t'aime tous les deux. Grandis bien, mon ange. Dans quelques mois, je pourrai te voir et t'aider à avancer dans ce monde.

Yüna pleura de joie.

Shi Ji se redressa pour l'embrasser. Elle lui entoura les épaules, s'accrochant à lui pour s'en rapprocher et approfondir leur baiser.

Il se débarrassa de son pull, puis de son t-shirt qu'il laissa tomber sur le sol de la chambre d'hôtel, faisant apparaître son torse musclé barré de cette cicatrice qui faisait de lui un battant, au même titre qu'elle.

Le désir, l'amour et la passion qui les dévoraient flamboyaient dans ses yeux émeraude, brillants dangereusement.

Yüna le dévisagea, le cœur battant et les lèvres sèches. Il était si beau. L'aura bestiale qui l'entourait lui conférait un aspect de guerrier impitoyable.

Ses grognements augmentèrent l'excitation de la jeune femme dont le corps ne réagissait plus qu'à lui, son seul Maître.

— Yüna... Kang Yüna... gronda-t-il.

— Kang Shi Ji... soupira-t-elle.

Quelque chose de sombre lâcha en lui et il plongea sur ses lèvres pour les dévorer. Plus rien ne pourrait l'arrêter, à présent. Elle venait de lui dire implicitement tout ce qu'il avait espéré.

Elle était sienne !

Shi Ji la fit descendre du bureau, prenant soin de la déshabiller avec attention, quittant le reste de ses propres vêtements pour la soulever. Il plaça ses mains sous ses fesses, la maintenant contre lui jusqu'à la salle de bain. Ils s'embrassèrent comme si c'était la première fois. L'eau ruisselant sur leurs corps échauffés rendit l'instant encore plus érotique.

Le jeune homme ne put s'empêcher de poser ses mains sur le ventre de sa belle et d'espérer qu'il saura apporter à cet enfant tout l'amour et le soutien dont il était capable.

Yüna sentit son cœur battre fort et les larmes coulèrent d'elles-mêmes, balayées par l'eau de la douche. Ils s'échauffèrent dans ce jeu érotique du chat et de la souris qu'ils aimaient particulièrement, avant de rejoindre la chambre. Shi Ji put à loisir posséder sa future femme comme il l'entendait, laissant cette dernière combler le silence de l'hôtel par des cris étouffés. Mais le démon coréen voulait à tout prix les entendre. Il s'amusa donc à la torturer en poussant leurs ébats à un niveau supérieur. Ses coups devinrent puissants, plus approfondis, comme si la bête cherchait à la marquer de l'intérieur. Fou d'amour, Shi Ji lui fit connaître une nouvelle étape de ce périple bestial, de cette danse passionnée dont le maître mot était l'Amour.

Ils s'endormirent essoufflés, se disant des « je t'aime » encore vibrants.

[...]

Ce fut à leur retour sur le sol coréen que Shi Ji annonça son mariage imminent avec la bretonne.

Il se garda tout de même de parler de sa grossesse au monde entier, ne partageant cette heureuse nouvelle qu'avec sa famille. Le moyen pour Yüna d'enfin rencontrer sa belle-famille qui l'accueillit à bras ouverts, bien qu'elle préférât se contenter d'un hochement de tête timide et d'un sourire.

Le mariage fut célébré deux mois plus tard, en toute discrétion. Seuls furent invités le CEO de l'agence, Ho Ly, le groupe de garçons, ainsi que leurs familles. Bien sûr, Mika et Mathis furent de la partie, ainsi que la psy qui s'occupait de Yüna en Corée. Et pour compléter la liste, le couple du sauna que Yüna aimait beaucoup.

La jeune femme eut le mariage qu'elle avait voulu, même si jamais elle ne se serait attendue à épouser son idole. Le mariage en lui-même se passa sans accroc et le repas, ainsi que la fête se déroulèrent dans l'une des salles de l'agence.

Comme cadeau, Shi Ji offrit à sa femme un voyage. Il voulait découvrir la région dont elle était originaire. La jeune femme en pleura de joie, elle n'aurait pu rêver mieux.

[...]

Ce fut dans la confidentialité la plus totale que naquit Kang Ra Min, leur fille.

Le couple était aux anges et ils n'étaient pas les seuls. Le groupe, devenu tontons, les français, l'agence et les familles. Tous étaient en adoration devant cette adorable Princesse. Shin Ya et Mika furent choisis pour être le parrain et la marraine de la petite.

Yüna ne guérira jamais vraiment, pourtant elle continuera d'y travailler pour offrir à sa fille une vie emplie d'amour et de joie. Elle sourit pourtant bien plus qu'avant et Shi Ji passera sa vie à entretenir ce sourire et la vie qui pétille dans ce regard azur.

Bon, conte de fée mis à part, on peut tous, avec de la volonté et un entourage soudé, trouver la bonne manière d'avancer pas à pas vers une potentielle libération. On ne s'en défait jamais totalement, mais on progresse.

Notre peur nous parasite l'esprit et nous donne cette impression de paranoïa constante. On se déteste, on s'humilie, on s'isole et on s'attache un peu trop à un confort nocif. L'agoraphobie et la phobie sociale ne sont pas des maladies comme une petite toux. Elles peuvent être dangereuses pour nous comme pour vous. Voire elles peuvent être fatales si une main n'est pas tendue à temps.

Prenons soin de nous et des autres, soyons attentifs et peut-être que certains d'entre nous s'en sortiront, comme Yüna.

Fin.

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