CHAPITRE 3 Retour au Bercail

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CHAPITRE 3

Retour au Bercail





Tandis que je sors de l’aéroport je songeais à cette histoire qui est marquée en moi, tout comme les éclairs sur mon ventre. Je hélais un taxi, puis monte dedans.

Au fond cette histoire m’a servi de leçon. Je ne revis ni Alexander, ni Dimitri. Mais j’avais compris qu’il ne fallait plus que je fasse confiance comme ça. Et que dorénavant mes paiements se feraient par virement vers un paradis fiscal. Après, j’ai toujours eu quelques accords avec certains clients qui me payent en espèce. Mais je préfère les virements. Non pas qu’on pourrait me doubler, je vois mal un client doubler un tueur à gages ou dans ce cas-là c’est un abruti. Et je ne fréquente pas cette espèce-là. Mon entourage est constitué uniquement de maniaques, sadiques et de pervers en tout genre. Mais pas d’abrutis.

Cette histoire m’a vraiment laissé un gout amer. Je n’étais pas prête à commettre les mêmes erreurs. Tandis que mon esprit, fait un voyage dans le temps, j’ai une sensation très étrange… Celle d’être suivie. Je ne sais pas par qui, mais quelqu’un me suit. J’ai encore plus cette conviction quand je sors de mon taxi pour entrer dans l’hôtel, la même Berline qui était derrière moi à l’aéroport est garée deux voitures plus loin et ça me parait très bizarre. Je viens à peine de revenir, qu’on me prend déjà en chasse. Un peu de savoir-vivre tout de même ! Que ces personnes me laissent au moins le temps de poser mes valises. Après cette réflexion, je ris dans ma tête. Je suis une sacré parano…Mais j’avais des raisons de l’être…Et pour ma survie, il vaut mieux que je le reste…

Je me dirigeai vers l’accueil, je prends ma clé et en montant dans ma chambre je sens une présence. Je n’ai pas peur, mais une très mauvaise sensation. Je suis dans le couloir face à ma porte. Je tourne la tête. L’ascenseur s’ouvre, l’homme qui en sort me fixe.

Il sait que je l’ai reconnue, tout comme lui ma reconnue…

Que dois-je faire ?!

Je décide de l’attendre sans bouger.

Il s’avance vers moi. Je le détaille de haut en bas. Il est très grand, habillé tout en noir, il porte un costard, sa chemise blanche est entrouverte. Il a des mocassins noirs. Il porte une arme dans son dos.

Et la question qui m’obsède : Est-il venu pour me descendre ?

La véritable question serait même pourquoi ?

- Bonjour…

Son salut me fait trembler, sa voix n’a pas changé et je le désire tout autant que la première fois que je l’ai vu.

Je tremble, ma bouche est pâteuse. Et je ne sais pas même pas si c’est la peur ou le désir qui me mets dans cet état-là. Il continue de s’avancer :

- Je présume que je dois t’appeler Roxanne ?! Vu que c’est le nom sous lequel tu as effectué ta réservation…

Je n’arrive toujours pas à répondre :

- On t’a coupé la langue pendant ton séjour en Australie ? Ça fait presque deux ans que j’attends ton retour en France…

- Pourquoi ?

Alléluia !!! Un mot a réussi à s’échapper de ma bouche, c’est un bon début !

- Pourquoi ?! Voyons jolie demoiselle, je pense que tu connais la réponse… Tu sais que tu t’es embellie, par rapport à notre première rencontre…

Il passa sa main dans mes cheveux. Je le repousse.

- Tu m’invites à entrer Roxanne ?

- Je t’en prie Alexander entre !

- Merci…

Il entre dans ma chambre, se dirigea vers le fauteuil qui est placé sous la fenêtre. Prit place, il croise ses jambes, et se mit à me fixer. Je vois qu’il me détaille de haut en bas. Il n’avait pas tort j’ai beaucoup changée depuis notre première rencontre. Mes cheveux sont désormais mi- longs et raides. Je porte des mèches miel, je me suis affinée, mais pas totalement j’ai encore mes rondeurs. Mes sourcils sont un peu plus épais et noir. Ma façon de me vêtir ne change en rien vu que je m’accommode en fonction du rôle que je joue…

Mais apparemment j’avais marqué l’esprit d’Alexander, et ça c’était le plus intriguant justement. Je me dirige vers le minibar en évitant de me pencher, je me retourne et je lui dis :

- Veux-tu boire quelque chose ?

- Une boisson sucrée, style coca à la cerise.

- Désolée, il n’y a que du coca vanille !

- Alors ça fera l’affaire !

Après avoir posé la canette près de lui, je m’assieds sur le bord du lit tout en croisant également les jambes. En essayant de lui démontrer qu’il ne m’impressionne nullement. Mais bien sûr, je suis si nerveuse que ça saute aux yeux.

Je suis habillée d’un chemisier blanc et d’une jupe en cuir qui arrive en bas du genou. Je porte des collants noirs et d’une paire de talons aiguille. Mes cheveux sont raides et j’ai une frange droite.

Il me détaille en souriant. Mais moi, je ne souris pas, je suis bien trop stressée !!!

Après cinq bonnes minutes de silence, il se lève, se dirige vers moi et m’envoie un crochet du droit. Il ne me touche pas, le temps que son poing ne soit lancé, j’ai roulé sur le lit. Je me retrouve alors derrière lui. Je lui assène un coup dans le dos, mais il se retourne avant et mon coup n’atteint que l’air.


Il tente une seconde droite que j’arrête d’un mouvement, et j’en profite pour plonger sur lui, il se retrouve allongé sur le lit et moi, sur lui je lui maintiens les poignets au-dessus de sa tête, mais Alexander est beaucoup plus musclé que moi. Il soutient mon regard, me souris et avant que je ne puisse comprendre est au-dessus de moi. Il se penche et rapproche de plus en plus son visage du mien. Je sens son souffle sur ma nuque. Je lui mets un coup au niveau du thorax, ce qui lui bloque le souffle. Je le pousse sur le côté, puis je me relève. Je me mets en position de combat, j’attends. Il se relève, reprend son souffle puis retourne s’asseoir. Il boit une longue rasade. Puis me dit :

- Tu as de bons réflexes, mon erreur fut de ne pas bloquer tes mains, comme tu as bloqué les miennes.

- Que veux-tu Alexander ?

- Oh beaucoup de choses, voyons… La paix dans le monde, qu’on cesse de maltraiter les animaux et…toi !!!

- Pardon ?

- Je n’ai jamais oublié notre première rencontre…Et depuis, je te cherche…

- Pourquoi ?

- Parce qu’on n’oublie pas une femme qui tient tête à Dimitri Vujicic !

Une foule de souvenir frappe mon esprit, et mon ventre se mit à me faire mal. Je le touche instinctivement.

- Maintenant Miss Roxanne à toi de jouer.

Et avant que je comprenne ce qui se passe dix hommes entrent dans ma chambre.

Je ne suis pas prête mais une bagarre débute, je vis les scènes aux ralenti. Le premier me met une droite qui me sonne, après avoir repris mes esprits je lui casse le nez avec la paume de ma main. Un second tente de m’empoigner par la taille, Un coup de coude, il me lâche s’en suit un coup de pied retourné bien servi, et cinq dents en moins. Un troisième arrive et veut me mettre un coup de tête, il bascule en avant suite à mon esquive, et percute la fenêtre. J’empoigne le quatrième lui met une droite sous le menton. Au même moment, je décide de déchirer ma jupe pour être plus souple dans mes mouvements et pouvoir envoyer mon talon dans le ventre du cinquième. Je suis remontée, haineuse, je chope messieurs six et sept et cogne leurs têtes l’une contre l’autre, une fontaine de sang jaillit. Monsieur huit se protège le visage tandis que j’approche mon genou mais de son entrejambe… Le neuvième fonce tête baissée vers moi. On se retrouve au sol, à côté du troisième qui reprend ses esprits, j’enfonce la paume de ma main sur sa moelle épinière, puis par une pression bien placée. Je sais qu’il restera paralysé au moins quinze minutes ! Le neuvième a sa tête dans mon intimité ! J’encercle mes cuisses autour de sa tête en attendant le dixième. Je vis Alexander lui faire signe de la main.

- Stop, j’en ai assez vu sors et prends cette équipe de bras cassés avec toi.

Je suis en sang, mes vêtements sont déchirés. Je me dirigeai en furie vers Alexander et je l’empoigne à la gorge en serrant de plus en plus forte et en hurlant !

- POURQUOI ?

Il retire ma main et me retourne le bras derrière le dos. Je suis penchée sur le fauteuil et lui est collé à mon dos. Sans le vouloir je sens son corps tout contre moi. Il me susurre dans l’oreille :

- Quel mauvaise façon de parler à son employeur !

Je meurs alors d’envie de lui cracher à la figure, mais c’est indigne d’une femme. Et je déteste cracher !

- Lâche-moi Alexander !

- Bien.

Il se décolle de moi, recule de quelques pas, puis met sa main sous son menton. Et me dit :

- Prend une douche, je t’invite à diner. Je t’attendrais au bar de l’hôtel.

- Et si je refuse ?!

- On ne refuse pas un repas avec son employeur ! Arrête avec tes questions, je t’attends en bas !

Avant que je ne puisse répondre, il claque la porte de ma suite. Je cours la verrouiller et mets une chaise pour bloquer l’accès à ma chambre.

Je cours sous la douche. Pendant que je me brule la peau sous l’eau chaude, je réfléchis au mot « employeur ». En général, dans ce business de l’assassinat, on ne cite jamais de nom quand on accepte les contrats. Les fonds sont retenus sur un compte dont on possède les données mais on ne sait que rarement pour qui on travaille réellement.

Moi par contre, je travaille souvent avec les mêmes personnes. Mais j’ai toujours effectué les vérifications nécessaires, sauf que là, on m’a eu puisque mon but numéro un était de ne plus jamais avoir de contact avec la bande de Dimitri. Quelle idiote ! Je sors de la douche, après avoir sécher mes cheveux, j’ouvre ma valise puis je me mets à chercher des vêtements. Je sélectionne un pantalon à pince noir très évasé, une petite chemise noire et une paire de bretelles. Ensuite, j’attaque mon maquillage, du noir sur les paupières, un coup de crayon noir et peu de mascara. Je mets du gloss transparent et un peu de blush sur mes pommettes. J’ai bouclé mes cheveux et lisser ma frange. Et je me dis que demain j’irais bien m’acheter une coloration noire corbeau. On m’a un peu trop vue avec cette tête.

J’attache un étui à chacune de mes chevilles. Sur la première, j’y glisse un semi-automatique et sur la deuxième un poignard à lame tranchante. Ce soir, on ne déchirera plus mes vêtements ça c’est sûr !!!

Je me regarde une dernière fois dans le miroir et je suis délicieuse !!!

En prenant l’ascenseur tous les hommes ont les yeux rivés sur moi et moi sur leurs femmes ! Je ne laisse personne indiffèrent. Et j’aime ça !

Arrivée dans le hall de l’hôtel, je demande à la jolie réceptionniste où se trouve le bar, elle me regarde en rougissant et me donne la direction. Je lui fis un clin d’œil, accompagné d’un petit sourire carnassier avant de disparaitre.

Je trouve Alexander au bar de l’hôtel. Il sirote quelque chose qui ressemble à du champagne, mais je suis sûre et certaine que ça n’en est pas !


Je m’approche de lui :

- Tu as pris ton temps.

- Oui mon chirurgien a eu un problème avec son jet privé !

Et toc, dans les dents à Alexander. Il ne prend même pas la peine de relever le petit pique et me dis :

- Assieds-toi je t’en prie.

Je m’approche, plantant mon regard dans le sien tout en lui répliquant :

- Ça dépend !

Alexander me regarde interloqué :

- Ça dépend de quoi ?

- Combien vas-tu envoyer de mecs pour me tomber dessus cette fois ci ?!

- Oh, tu m’en veux encore ?

- Non …. Ça s’est passé il y a tout juste une heure, mais je pense que dans dix minutes je ne me souviendrai plus de rien, t’inquiète.

- Tu sais que tu es très agaçante, avec toutes ces phrases que tu te sens obligée de sortir !

- Je sais ! Mais ça s’appelle être ironique ou cynique !

- Ou bien avoir l’esprit critique…

- Enfin bref, que me vaut l’honneur de me faire agresser... Oups pardon, ma langue à fourcher, je voulais dire inviter, par Alexander en personne sans ses sbires ! Enfin « sans » je me comprends.

Alexander me dévisage, un sourire aux lèvres. Je me sens de plus en plus attirée par lui…

- D’abord, on va diner. Ensuite je t’explique tout.

- Bien.

Il se lève, et nous nous dirigeons vers la table qu’il avait réservée dans le restaurant de l’hôtel. Un serveur vient et nous passons commande.

- Je t’en prie jolie demoiselle, à toi l’honneur.

Je regardais la carte, et je vis mon plat préféré :

- Alors, moi je vais vous prendre un saumon grillé avec sa sauce citron et en accompagnement des haricots et des frites s’il vous plait.


Alexander me regardait en souriant, je sais qu’il me désire. Je l’ai lu dans son regard à la seconde ou j’ai pénétré dans le bar. Il tend le menu au serveur sans l’ouvrir et sans le regarder, ces yeux sont rivés dans les miens.

- La même chose qu’elle, ramenez une bouteille de ce que j’ai commandé tout à l’heure.

- Bien monsieur


Le serveur part, il n’a pas l’air d’avoir envie de s’attarder. Comme je veux avoir certaines réponses, je pense que des questions s’imposent.

- Bien, maintenant Alexander peux-tu m’expliquer ce que tu me veux ?!

Alexander se penche en avant en joignant ses mains sous son menton et me dit :

- Le soir où Dimitri t’a marquée, je t’ai raccompagnée jusqu’à ton appartement. Dès le lendemain je suis revenu mais tu n’étais pas là.

Je souris :

- Quelque chose de marrant Roxanne ?

- Règle numéro un, quand un truand repère ou connait ta planque tu le laisse repartir, et tu disparais !

- Humm, bonne élève !

- Très bonne même !

- Dommage que je n’ai pas été ton professeur…

Il me lança un regard plein de sous-entendus. Cette petite bagarre m’avait requinquée. Je laisse le loisir à ma bouche de s’exprimer autant qu’elle le veut :

- Je n’étais pas très attentive.

- Ah bon ?!

- Non, j’avais souvent la tête dans les nuages.

- Oh, tu devais souvent être punie ?

- Oui, ça ne me dérangeait pas…J’aimais les punitions !


Alexander resta bouche bée. Alors profitant de sa surprise, je me penche un peu plus sur la table, assez pour me rapprocher de son oreille et pour qu’il puisse avoir une vue directe sur mes seins, et je lui susurre :

- J’ai toujours aimée prendre des fessées…


Je pense que l’érection d’Alexander a fait déplacer la table. Je souris, très fière de moi ! J’appelle le serveur et lui commande un « Virgin mojito ». Moins de trois minutes après, ma boisson est entre mes mains. Alexander ne parle toujours pas. Je sens la chaleur embraser son regard, dire qu’au début c’est moi qui ne parlais pas…

- Je te gêne Alexander ?

- Il en faut beaucoup plus pour me gêner ma jolie, mais te désirer ça oui…

Si vous pensez que cette simple phrase aurait suffi à me faire rougir, vous vous trompez totalement sur moi. Je suis une garce qui aime le sexe. M’envoyer en l’air avec Alexander est la meilleure chose qui pourrait arriver ce soir !

- Tu me désires ? Comme c’est marrant parce que moi aussi je te désire …

Je pense que le sang qui irrigue actuellement la verge de Alexander s’est concentré uniquement sur cette partie de son anatomie, il est incapable de me répondre.

Le serveur choisit ce moment-là pour arriver avec nos plats. Et je sens que je vais m’amuser ce soir. Je n’en doute pas une seule seconde.

Après avoir déposé nos plats, le serveur part tout aussi vite. Je souhaite un bon appétit à Alexander qui est adossé à sa chaise. Ses deux mains étaient jointes sous son menton, il songe à la manière dont il va procéder pour me mettre dans son lit. Ma bouche me démangeait je n’avais qu’une envie, c’était de hurler : « Sers-toi mon grand ! »

Je me délectais de mon saumon tout en continuant à le lorgner.

- J’aime beaucoup le saumon c’est tendre et fondant… Et tellement agréable en bouche…

- Effectivement jolie demoiselle, le saumon fait partie de ces rares choses que j’aime avoir en bouche…

- Ah bon Alexander ?! Qu’aimes-tu donc avoir en bouche ?!

Alexander sourit.

- La curiosité est un vilain défaut Roxanne.

- Peut-être mais c’est très vague ce que tu dis la… Si tu m’expliquais un peu plus. Ou si nous parlions de la raison de ma présence ici à tes côtés ?

Je pensais le troubler en passant du coq à l’âne, mais que nenni son ton ne changea pas d’un seul millimètre. Et ça, ça m’énerve !!!!

- Des choses… Diverses et variées… Concernant mes mises en bouche. Ensuite la raison pour laquelle tu es là, c’est que tu m’as manqué… Je voulais faire ta connaissance et tu t’es sauvée comme une voleuse.

- Donc tu m’as engagée, pour un meurtre ou pour me revoir ?

- Eh bien… Pour être tout à fait franc avec toi… Il y a un peu des deux… J’ai pris comme excuse, un meurtre. Mais ce n’est pas le gros bonnet que tu attends, c’est un ancien de chez nous qui est allé directement traiter avec les services secrets ! Et ça, ce n’est pas trop notre truc.

Je m’essuyai les coins de ma bouche avec la serviette. Puis je recule. Je lève la main pour appeler le serveur pour une boisson spéciale. Un champagne sans alcool (si si ça existe) tout le gout du champagne sans le côté traitre ou le mal de tête du lendemain.

Je prends une gorgée de mon breuvage, puis je fixe Alexander, droit dans les yeux :

- Je ne fais pas dans les règlements de compte entre mafieux. Et tu le sais, je ne lave pas le linge sale des autres. D’ailleurs, tu sais que dans ma branche il est déconseillé de se mêler des affaires des autres. Je ne suis qu’une tueuse, au service de personne ! Je refuse un contrat quand l’envie m’en prend.

- Tu es sûre de vouloir refuser ce contrat ?

Bizarrement sa phrase ne sonne pas du tout comme une menace. Mais je sens une pointe d’ironie. Il a l’air de savoir la réponse, bien avant de me poser la question.

- Oui, je suis sûre. Car malgré tout, cette personne doit avoir des alliées. Et quand ils voudront le venger, ils rechercheront d’abord le tueur à gage qui l’a tué pour remonter jusqu’au commanditaire du meurtre !

- Très bien, je n’insisterais pas. Donc la mission est annulée et tu peux aller voguer où bon te semble.

Sa condescendance me pique au vif ! Je déteste qu’on me parle sur ce ton. Malgré ma colère, j’essaye de poser mon verre le plus calmement possible. Le calme ne fait pas partie de mes qualités premières…

Je me penche en rassemblant mes mains sous mon menton :


- Alexander, sache que personne ne me donne d’ordre. Je travaille à mon compte et je n’aime pas qu’on me dise que je peux « aller voguer où bon me semble »

Alexander ne trouve même pas nécessaire de me répondre. Il claque des doigts et la femme assise à la table d’à côté se lève et lui dépose un dossier sur notre table.

Il aime se la jouer celui-là. Je finis mon verre, et je quitte la table. Il ne se donne même pas la peine de me retenir et je pense que c’est ce qui m’énerve le plus. Je pensais que je lui faisais tellement d’effet qu’il aurait couru après moi. Aussi, fonçais-je droit vers la sortie. Faire un tour ne me ferait vraiment pas de mal. La salle de sport ce sera pour plus tard…

Se balader dans les rues de Paris n’est pas chose aisée surtout quand on est une femme et qu’on est seule. Alors je partis vers les quais de Seine, histoire de respirer un peu. Plusieurs terrasses étaient encore ouvertes. Devant un cappuccino, je regarderais les eaux sales de Paris et je trouverai surement le calme intérieur auquel j’aspire.

Une heure avait suffi, avec le temps j’apprenais à ne plus trop m’emporter. Surtout que dans ma branche, c’est quelque chose d’éliminatoire. Un coup de nerfs et on loupe un travail accompli sur plusieurs mois.

Après ma petite escapade, je prends un taxi pour rentrer à l’hôtel. En passant par la réception, je revois ma jolie hôtesse, qui m’arrête en chemin. Elle me dit que j’avais eu un message pendant mon absence. Je la vois regarder mes seins pendant que j’ouvre mon message. La mettre dans mon pieu serait bon pour mon moral. Et je serais surement plus apte à travailler après m’être envoyée en l’air !

Le message n’est pas signé mais il y a marqué en gras :

NE FAITE CONFIANCE A PERSONNE

Ce genre de message a toujours eu le don de me faire rire. Comme si j’attendais qu’un inconnu m’explique ça !!! J’ai toujours pris ces mots aux sérieux. Vu mon allure et les hôtels dans lesquelles je descends… Ma présence parait toujours louche, lorsqu’il n’y a aucune convention ni rendez-vous. Donc une femme de ma classe n’a rien à faire de ce genre d’avertissement, je ne suis jamais considérée comme une étrangère car je présente toujours les papiers du pays même ou je suis. Avec une adresse domiciliée à Paris, effectivement que si on se penche dessus ça peut paraître très louche. Déjà que je me méfie de tout le monde, là, ça ne fait que resserrer l’étau un peu plus. Mais ça faisait un bail que je n’avais pas reçue ce genre de petit mot doux. Et mon petit doigt (ou plutôt mon majeur et mon index) me susurre à l’oreille que la réceptionniste en sait beaucoup… Plan d’attaque. Je me penche vers elle assez pour qu’elle puisse voir mes seins se poser sur le comptoir.

- Vous terminez votre service à quelle heure jolie demoiselle.

La lueur qui illumine son œil, en dit long. Peu de personnes y aurait vu ce que mes yeux de tueuse décèlent en un quart de seconde. Je lui plais, ça c’est sûr, mais celui qui l’a embauchée me connaît très mal, ce n’est donc pas Alexander. Je sais que lui, ça doit faire à peu près trois ans qu’il buche sur mon cas et qu’il cherche à connaitre mon passé…

Elle a été surement embauchée par quelqu’un qui a peur mais qui veut des infos. Cette fille n’arriverait même pas à me planter un couteau en dormant. Elle est lesbienne. Ça, c’est certifié. Mais je pense à une tueuse tout fraichement sortie de sa formation et qui n’a encore tuée personne. Eh bien cette soirée risque d’être prometteuse.

- Euh… (Elle toussote) dans une heure.

Je souris. Elle essaye de la jouer comme moi, c'est-à-dire femme fatale…Mais qu’elle serait plus âgée qu’elle n’y arriverait pas… Cette classe-là ne s’apprend pas ! Ou on l’a ou on ne l’a pas ! Etre une femme fatale c’est inné !!

- Bien, alors si le cœur vous en dit, je commande une bouteille de champagne. Rejoignez-moi nous trinquerons… A mon retour sur le sol français… Et puis nous pourrions faire plus ample connaissance…

- Euh, très bien Mademoiselle, me répondit-elle

Elle rougit, et je sais que si je glissai mes doigts entre ses jambes elle serait totalement trempée et ça j’aime !! Comme l’érection masculine que provoque le son ma voix…

Ce pouvoir attractif que je possède me plait plus que tout, j’ai mis des années à l’assumer et aujourd’hui je m’en sers si naturellement que ça choquerait nos chers amis puritains !

- Très bien, dans ce cas-là à dans une heure…

Je lui adresse un dernier clin d’œil, puis je lui tourne le dos tout en roulant des fesses pour qu’elle puisse au moins voir à quoi s’attendre.

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