En janvier 2021, je me suis faite opérer de quelque chose plutôt commun. Mais mon cas frôlait l’urgence car j'avais fait traîner ce problème de santé pendant des années, il serait devenu mortel si je n’avais pas enfin réagi. Bizarrement je n'étais pas stressé jusqu'au jour précis. Au moment de monter sur le brancard, une crise d’angoisse est montée en moi, je suffoquais, mes jambes étaient aussi molles que du coton et les larmes ont inondé mes joues. Par chance, un bon nombre d’infirmières m’ont un peu remonté le moral et m’ont fait rire jusqu’à l’anesthésie générale. L’opération s’est bien passée. Le réveil a été un peu plus difficile par rapport à la douleur. Une fois remontée dans ma chambre, je n’avais pas d’autre choix que de me reposer et d’appeler les infirmières pour de l’aide. Mais têtue comme je suis, j’ai voulu tenter seule de me replacer dans le lit, et j'ai vite abandonné l’idée parce que ma vue se troublait puis passa en noir, j’avais oublié que les effets de l’anesthésie pouvaient durer quelques heures, voire quelques jours après l’opération. Je suis restée une nuit, j’aurais pu rester deux jours, mais je préférais largement être entourée des ma famille. Durant cette nuit, un bon nombre de perfusions d’anti-douleurs ont rencontré mon corps, toutes les trois heures environ, je n’ai pas dormi mais par chance mon téléphone m’a aidé à passer le temps et atténuer mes pensées à propos de la douleur. Les infirmières étaient très étonnées de voir que mon corps rejetait les perfusions et que rien ne prenait, je n’avais donc pas le choix que de supporter les douleurs.

Puis l’infirmière de nuit a été très surprise de voir que j’ai frôlé deux fois le malaise à cause d’une perfusion, je transpirais à grosses gouttes, j’avais l'impression d’être dans un volcan, mes yeux étaient dilatés et je me sentais vraiment très mal outre la chaleur. J’ai donc expliqué à la jeune femme que je faisais partie des personnes qui avaient un corps refusant la quasi totalité des médicaments et elle semblait vraiment peinée de me voir souffrir.

Le retour à la maison a été un soulagement même si j’ai vraiment souffert pendant de longs mois. Je ne pouvais ni manger, ni boire comme je le souhaitais, ni ce que je voulais.Tout était douloureux, que se soit respirer, à peine ouvrir la bouche pour m’alimenter et m’hydrater, j’avais pour interdictions de tousser, éternuer, me racler la gorge et parler. J’étais très faible vu que je ne me nourrissais presque pas, beaucoup de vertiges et presque pas de force. Il m’était tout simplement très difficile et très douloureux de communiquer, de vivre. Je pleurais chaque matin lorsqu’il fallait prendre mes médicaments parce qu'ils ravivaient au maximum les douleurs. C’était affreux, j’ai vraiment souffert autant physiquement comme mentalement et je n’ai même pas eu de rendez-vous post-opération avec mon spécialiste pour vérifier que tout allait bien, j’ai trouvé que c’était une honte pour un professionnel, sans parler des quelques petites remarques très déplacées que ce monsieur avait faites sur mon poids, alors qu’il n’avait absolument aucun droit de commenter ce sujet puisqu’il n’avait aucun rapport avec son opération..

Le point positif dans cette histoire c’est que j’ai pu respirer à plein poumons après cette opération et beaucoup moins d’étouffement en mangeant ou dormant, même si encore à ce jour, plus d’un an après, la cicatrisation est encore fragile. En temps normal, elle prendrait maximum un mois, mais mon cas était trop avancé pour que tout soit rapide à guérir. J’ai pu découvrir ce que c’était de vraiment souffrir de faim, souffrir pour la bonne cause et me remettre en tête que la santé est ce qu’il y a de plus précieux dans notre vie. On ne sait pas ce qu’il va se passer pour nous dans 10 minutes comme dans 10 jours, mais on sait qu’il ne faut pas négliger la santé mentale, comme physique. Mon point de vue a évolué et mes priorités ont changé.