... qui tourne au drame
Ma tenue de soirée enfilée je m'examine avec insistance dans le miroir.
Ce soir c'est le grand soir Mary me répète ma conscience, n'oublies pas ce que tu as à faire.
Ma cousine m'a aidé à m'habiller car selon elle "on ne sait jamais peut être que cette soirée va changer ta vie à tout jamais", de plus je ne sais pas m'habiller pour sortir vu que je ne suis jamais sorti avec quelqu'un ni avec des amis, ni avec un petit-ami.
Le rouge à lèvre fait un cercle le long de mes lèvres et mes jambes tremblent à cause du froid. J'enfile mon manteau part dessus ma robe blanche ( car bien sûr c'est la couleur préférée d'Estelle), et prend ma clé.
Pendant le trajet pour aller au restaurant les questions se bousculent dans ma tête, la chanson "mon beau sapin".
Mon beau sapin,
Roi des forêts
Que j'aime ta verdure.
Malgré moi je chante cette chanson que je connais par cœur depuis ma plus petite enfance. Lorsque je vois l'enseigne du restaurant, je m'arrête et respire un grand coup. Mon "assurance" revenue je rentre dans ce lieu et cherche du regard Alban. C'est l'homme qui s'est pris mon sac à main en pleine tête dans l'après midi.Je m'assoie face à lui et regarde la carte. Une serveuse vient ensuite nous demander ce qu'on commande.
-Je prendrai en entrée une soupe aux petits légumes commence t-il, puis en plat une ratatouille et enfin un cheesecake en dessert.
-D'accord monsieur, et pour la dame ce sera quoi? demande t-elle.
-Alors pour moi ce sera une soupe à la tomate énonçais-je, une assiette d'haricots aux beurres accompagné d'un steak haché, et comme dessert un moelleux aux chocolats.
-Bien ce sera prêt dans une quinzaine de minutes nous prévient-elle? En attendant je vous incite à prendre un apéritif qui est à moitié prix puisqu'on est en période de fêtes.
-Dans ce cas, ramenez-nous quelques amuse bouche quémande t-il.
La serveuse reparti et Alban se tourna vers moi dans le but je pense d'enfin lancer la conversation.
-Tu travailles dans quel domaine me questionne t-il en souriant.
-Je travaille dans l'économie, je suis comptable et vous que faites-vous en dehors des marchés de noël renchéris-je en croisant les bras.
-Je suis commerçant, et s'il te plaît tutoie-moi puisque je le fais déjà quand je m'adresse à toi me demande t-il en attrapant ma main pour le serrer dans la sienne.
Le repas se passa dans une atmosphère électrique, nous ne faisions que de nous lancer des regards à chaque fois qu'ont levé la tête de notre assiette. Les sujets de conversations devinrent de plus en plus intime, mais ça ne nous dérangeais pas pour autant.
-Je paie l'addition et on y va déclare t-il brusquement.
Je revête mon manteau et regarde mon téléphone pour savoir si je n'ai aucun message ou appel manqué, du bout des doigts je caresse mon couteau suisse un sourire aux lèvres. Retournant de nouveau mon attention sur Alban, il me lance alors un pouce en l'air signe que l'addition a était payé.
-Chère demoiselle où allons-nous donc maintenant demande t-il en me faisant un baise main comme dans les films.
Il est bien gentil de faire tout ça, mais qu'il ne pense pas m'avoir avec son numéro de chevalier servant parce qu'il se met le doigt dans l' œil. Pour lui, à mon avis il préférerait terminer la soirée chez lui et plus précisément avec moi dans son lit. Afin d'éviter ça, je prend une voix enjoué et lui propose d'aller voir les décorations de noël, chose qu'il accepte visiblement ravis de mon idée. Regarder ces immondes décorations me donne des hauts le cœur, mais je me retiens car j'ai une mission à accomplir et je ne peux me permettre d'y faillir. La vingtaine de minutes qui suit, je me rapproche de lui et lui chuchote quelques mots à l'oreille.
-Dis j'ai froid, est ce que tu voudrais bien me réchauffer en me prenant dans tes bras et en me faisant un petit calin?
-Bien sûr mais quelle question, accepte t-il en me touchant, tu es frigorifié ma belle. Viens dans mes bras que je te donne un peu de ma chaleur.
C'était tellement prévisible qu'il accepte, sérieusement quel homme normal refuserait de prendre une femme dans ces bras certainement pas Alban. Surtout quand on se rappelle qu'il a accepté mes excuses lorsque je lui ai fait des allusions assez explicites.
-Oh merci Alban tu es gentil, mais pour le moment j'ai envie de plus. Je ne saurais expliquer cela, mais je meurt d'envie de t'embrasser avouais-je en prenant cet air gêné dont j'ai le secret et qui fait fondre chacune de mes cibles.
Pour seule réponse, sa bouche prit violemment possession de la mienne, un sourire étire alors mes lèvres rouges. Il demanda accès à ma langue ce que je refusa avant de me retirer de lui en rougissant.
Un long silence suivit notre baiser, aucun de nous n'osait dire mots. Pour me faire pardonner d'avoir stoppé ainsi notre baiser, je fondis sur sa bouche et l'embrassa avec passion, et ce qui devait arriver arriva. Non je n'ai pas couché avec lui, je ne suis pas tombé dans son piège, c'est plutôt lui qui est tombé dans le mien.
Le regard noir de colère je m'acharne sur son corps sans vie, mes coups son précis et mon couteau imbibé de sang fait son travail à merveille. En achevant ma victime, je pense à tout ce qu'il y a par-delà les idées joyeuses sur noël. Personne ne pense aux personnes qui mettent fin à leur jour à cette période en voyant bon nombre de films où les familles sont réunis et le bonheur dégoutant de ces familles qui se baladent dans la rue. Et qu'en est-il des enfants sous payé qui fabrique des cadeaux qu'eux-mêmes rêvent de recevoir. Non, pour tout le monde Noël est gage de bonheur et de joie, mais pour moi noël est juste un jour comme les autres ou beaucoup perdent la vie ou l'espoir.
- Ma chère Estelle tu ne croyais pas si bien dire quand tu m'as dit que cette soirée allait peut-être changer ma vie à tout jamais murmurais-je à l'oreille de ce cher Alban qui lui aussi a cru que ce soir Noël serait dans toute sa splendeur.
Le tintement des cloches m'apprend qu'il est minuit, et qu'à la minute où je vous parle un Homme vient de s'ôter la vie, et d'autres personne vont le faire.
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