À ceux qui comptaient
Nous y voilà rendus, mes derniers mots. J’ignore ce que vous en attendez et ne peux par conséquent pas vous promettre que vous le trouverez ici. Ce que je peux vous promettre en revanche, c’est qu’il n’y aura ni humour, car je me suis promis de ne pas prendre ma mort à la légère, ni raison, parce qu’il n’y en a pas. Il n’y en a jamais.
Ce texte, c’est ma manière de réunir tous ceux qui ont compté pour moi ces dernières années. Vous finirez par tomber, d’une manière ou d’une autre, sur un message qui vous est individuellement destiné. Si ce n’est pas le cas, c'est que vous ne comptiez pas, ou plus, et j’en suis désolé, quoique vous ne puissiez pas encore le savoir. Mes mots vous paraîtront peut-être durs, peut-être même qu’ils vous blesseront, mais ils valent mieux qu’un mensonge ou qu’un silence entretenant le doute.
Ne cherchez pas ces messages, ils viendront à vous, chacun à un moment différent, quand vous ne vous y attendrez pas. Si j’avais pour vous un dixième de l’importance que vous avez pour moi, alors ils vous saisiront à la gorge, serreront votre cœur et poseront un voile lourd et épais sur votre journée. C’est ainsi que vivent les vraies émotions et si je ne devais vous laisser qu’une seule chose, ce serait ça. Ne les rejetez pas, ne les étouffez pas, laissez-les exister, c’est ainsi que l’on se sent vivant, ainsi que l’on évite le vide, la vraie mort.
Je vous aime, voilà le seul message qui en vaut la peine. Ce n’est pas banal, ce n’est pas poli, ce n’est pas gentil, c’est tout simplement ma vérité. J’ai mis un point d’honneur à garder séparés mes « mondes », raison pour laquelle beaucoup d’entre vous ne se connaissent pas. La seule chose que vous ayez tous en commun, c’est mon attachement à votre égard et tout ce que je regrette, c’est de n’être pas là pour voir s’il était réciproque. J’ai cherché toute ma vie des gens capables de me rendre ce que je leur donnais sans limite. Je suis désolé de n’avoir jamais vraiment su si c’était votre cas et plus désolé encore de n’avoir jamais su rendre évident et moins encore vous dire l’importance que vous revêtiez à mes yeux.
Alors même que je suis encore là, il m’est difficile de vous dire adieu, mais la douleur que m’arrachent ces mots est la meilleure qui soit. Je vous remercie d’être si difficiles à laisser derrière moi.
Enfin, je suis désolé si précipiter tous ces gens dans ma propre tombe a changé la vision que vous aviez de moi. Mais, croyez-moi, ils le méritaient tous.
Passez une bonne journée.
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