ENTRETIEN.3.A

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Vous vous sentez bizarre quand, faisait irruption de derrière le paravent, les yeux de l’examinateur se posent sur vous et sur vos attributs féminins seulement recouverts de votre lingerie fine. Vous ne savez pas où vous mettre, aussi restez-vous plantée là, les mains jointes, à agiter nerveusement les doigts devant votre culotte.

– Bien, mettez-vous là s’il vous plaît.

Il vous montre la moquette devant le canapé. Vous ne pouvez vous défaire de l’impression qu’au timbre de sa voix il semble un peu déçu que vous n’ayez pas fait le choix de vous dévêtir entièrement. Ce n’est peut-être qu’une impression, mais vous espérez que cela ne sera pas rédhibitoire et que vous n’aurez pas eu à faire tout ça pour des prunes. Vous vous placez devant lui comme demandé, même si vous n’avez aucune idée de comment vous tenir. Vous vous sentez particulièrement ridicule.

– Tenez-vous bien droite, vous demande-t-il d’un ton ayant conservé tout son professionnalisme.

Vous vous exécutez en plaçant vos bras le long du corps et en redressant bien le dos. Pour regarder droit devant vous, vous vous concentrez sur un cadre représentant un dessin onirique d’une femme dénudée vue de dos en train de se plonger avec grâce dans un lac turquoise. Du coin de l’œil, vous voyez le stylo de l’examinateur se balader sur ses notes en même temps que ses yeux se baladent sur votre corps à demi-nu. Petit à petit, votre rythme cardiaque diminue et votre respiration devient plus fluide. Finalement, ce n’est pas si terrible.

– Tournez-vous, s’il vous plaît.

Vous vous retournez et c’est tout de suite comme si vous ressentiez son attention se porter sur vos hanches et sur vos fesses. Vous êtes contente de ne pas avoir mis un string ce matin, même si cela ne vous arrive de toute façon pas souvent. Une bonne minute s’écoule pendant laquelle le silence n’est brisé que par le bruit de la bille du stylo frappant énergiquement sur le papier. Vous avez un peu l’étrange sentiment d’être chez le médecin pendant qu’il vous ausculte, sauf que là c’est comme si chaque centimètre carré de votre épiderme était examiné. Et aussi comme si le médecin était putain de canon...

– Bien, finit-il par reprendre. C’est parfait mademoiselle, vous pouvez vous asseoir.

Vous ne vous faites pas prier. Le contact du cuir froid sur vos cuisses vous fait frissonner.

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