Vous vous sentez dans un état second quand, faisant irruption de derrière le paravent, les yeux de l’examinateur se posent sur vous et sur vos attributs féminins à découvert. C’est le deuxième homme à qui vous offrez votre nudité intégrale et jamais vous n’auriez pensé que ce serait pendant un entretien d’embauche, même pour un magazine un peu "sexy". Submergée par la timidité, vous ne savez plus où vous mettre, aussi restez-vous plantée là, les mains jointes, à agiter nerveusement les doigts devant votre pubis.

– Bien, mettez-vous là s’il vous plaît.

Il vous montre la moquette devant le canapé. Vous êtes soulagée qu’il ne fasse aucun commentaire. Vous vous placez devant lui comme demandé, même si vous n’avez aucune idée de comment vous tenir. Vous vous sentez particulièrement ridicule. Et un peu émoustillée par le fait d’afficher vos charmes.

– Tenez-vous bien droite, vous demande-t-il d’un ton ayant conservé étonnamment tout son professionnalisme.

Vous vous exécutez en plaçant vos bras le long du corps et en redressant bien le dos, exposant ainsi totalement ce que vos doigts essayaient vainement de cacher. Pour regarder droit devant vous, vous vous concentrez sur un cadre représentant un dessin onirique d’une femme dénudée vue de dos en train de se plonger avec grâce dans un lac turquoise. Du coin de l’œil, vous voyez le stylo de l’examinateur se balader sur ses notes en même temps que ses yeux se baladent sur votre corps. Petit à petit, votre rythme cardiaque diminue et votre respiration devient plus fluide. Finalement, ce n’est pas si terrible. C’est même plutôt agréable d’être regardée ainsi. Vous vous sentiriez presque comme le modèle d’un dessin de nu dans une école d’art. C’est donc ça que ça fait d’être de l’autre côté de la planche...

– Tournez-vous, s’il vous plaît.

Vous vous retournez et c’est tout de suite comme si vous ressentiez son attention se porter sur vos hanches et sur vos fesses. Votre silhouette lui plaît-il ? Est-il vraiment professionnel jusqu’au bout ou bien est-il en train de se rincer l’œil à moindre frais ?

Une bonne minute s’écoule pendant laquelle le silence n’est brisé que par le bruit de la bille du stylo frappant énergiquement sur le papier. Vous avez un peu l’étrange sentiment d’être chez un médecin un peu pervers qui vous aurait demandé de vous dessaper entièrement pour vous ausculter, sauf que là c’est comme si chaque centimètre carré de votre épiderme était examiné. Et aussi comme si le médecin était putain de canon...

– Bien, finit-il par reprendre. C’est parfait mademoiselle, vous pouvez vous asseoir.

Vous ne vous faites pas prier. Le contact du cuir froid sur vos cuisses et vos fesses vous fait frissonner.

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