Par pudeur, vous relevez les jambes de sorte que votre indiscret spectateur ne puisse voir que le côté de vos cuisses. Vous calez entre celles-ci votre main droite, au contact avec votre culotte au travers de laquelle vous sentez votre sexe étrangement chaud et humide. Comme si, lui, n’avait espéré que d’être sollicité depuis tout à l’heure... Vous fermez les yeux, comme pour oublier que vous êtes en présence de quelqu’un d’autre. D’ordinaire quand vous vous masturbez, vous aimez bien prendre tout votre temps, effleurer doucement votre entrecuisse pendant de langoureuses minutes, sentir vos phalanges glisser sur votre peau satinée, faire durer autant que possible ces instants si délectablement tout en retenue mais en même temps si importants pour la suite, quand vous vous décidez finalement à explorer avec plus d’insistance votre jardin intime...

Là, vous ne perdez pas tout ce temps à faire grimper votre température interne. Vous êtes très mal à l’aise, et vous n’avez qu’une envie c’est de lui donner ce dont il a envie et de partir d’ici le plus vite possible pour oublier toute cette expérience. Vous commencez donc à agiter votre main entre vos cuisses, par-dessus votre sous-vêtement. Vous faites bien attention de ne pas frotter trop intensément contre votre zone sensible, de peur de réellement commencer à prendre du plaisir. Au lieu de cela, toujours les paupières closes, vous essayez de paraître la plus crédible possible en entrouvrant très légèrement la bouche. Pour vous aider, vous vous représentez en pensée ces actrices X au moment de l’orgasme, et essayez de mimer leur expression de béatitude. Est-ce qu’elles aussi doivent simuler dans ce genre de scène ? Probablement...

Malgré vous, vous commencez à ressentir une certaine forme d’excitation naître dans votre bassin. Vous avez beau faire votre possible pour retenir vos ardeurs, pour paraître crédible vous êtes bien obligée de vous caresser au moins un peu, et vous commencez même à sentir vos lèvres gonflées de désir se dessiner au travers du petit tissu qui vous sépare de votre vagin. Vous laissez échapper un léger soupir honteux, qu’au moins vous n’aurez pas à feindre. Vous faites votre possible pour garder votre contenance pendant au moins deux minutes qui vous en paraissent vingt. Finalement, dans un vain effort pour faire comme si vous atteigniez le nirvana alors que c’est à peine si vous avez entamé les préliminaires, vous vous cambrez en arrière en poussant un très léger gémissement dans un souci d’authenticité, tentative probablement vouée à l’échec. N’est pas actrice pour adultes qui veut !

Après quelques secondes de flottement, vous rouvrez les yeux, haletante, probablement rouge comme jamais. L’examinateur ne vous regarde plus et s’est plutôt intéressé à son bloc-notes. Vous ne pouvez également vous empêcher de remarquer que la bosse dans son caleçon moulant n’a pratiquement pas bougé. Vous n’avez même pas réussi à lui provoquer une érection... Vous vous sentez gênée comme jamais vous n’avez été gênée, à tel point que vous tremblez. Vous l’avez fait, vous avez feint l’orgasme, comme ça, comme si c’était normal... C’était vraiment, VRAIMENT dégradant pour vous ! Vous commencez à vous demander si avec de telles pratiques concernant ses potentielles recrues, il serait bien éthique d’accepter de travailler pour ce magazine, aussi prestigieux soit-il...

– Bien je vous remercie, commente l’examinateur d’un ton monocorde ne laissant aucun doute sur le manque d’impact que votre performance a eu sur lui. Nous avons votre adresse email, nous vous enverrons vos résultats dans la soirée. Vous pouvez vous rhabiller.

Sans vous faire prier, vous vous redressez péniblement et vous précipitez derrière le paravent pour vous rhabiller en hâte. Quand vous ressortez de derrière le paravent, l’examinateur est tranquillement en train de reboutonner sa chemise. Il ne vous accorde même pas un regard. Puis vous quittez la pièce après avoir machinalement répondu à ses salutations polies mais indifférentes.

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