Hors d'haleine, Alice franchit précipitamment le seuil de sa maison. Elle habite à dix minutes en voiture de son lycée et vient de parcourir cette distance à pied, en courant tout du long. Elle a l'esprit embrumé mais a quand même pensé qu'il valait mieux raconter tout ce qu'il s'était passé à sa mère malgré l'importante probabilité qu'elle n'en croie pas un mot.

-Maman ! T'es la ?

Elle ne reçoit aucune réponse, sa mère n'est pas encore rentrée. Elle s'en doutait mais avait espéré qu'un quelconque événement l'ait fait rentrée plus tôt que prévu. Épuisée et effrayée, elle s'effondre sur le canapé. C'est alors qu'un frisson de terreur la traverse alors qu'elle se demande si la créature ne l'a pas suivit jusqu'ici. La boule au ventre, elle se lève pour aller fermer la porte à double tour.

***

-Une particularité de ce groupe est la solidarité. Le plan que l'on m'a donc conseillé pour les empêcher de nuire est de capturer un des leurs et de leur demander d'abandonner leur projet de conquête en échange de sa libération

-Ca paraît un peu facile non ?

-Ha oui excusez moi ! J'avais complètement oublié que vous connaissez beaucoup mieux que moi leur façon de fonctionner ! Après tout, je ne fais absolument pas parti de leur espèce ! Je vous écoute donc, comment allons-nous procéder ?

Élise et Louis le fixent en silence essayant de discerner si son ironie est simplement de l'humour ou si il les méprisent.

-Bien! Je continue donc, je m'occuperai personnellement de le capturer vous, vous m'indiquerez simplement ou ils sont. C'est compris ?

-Et si cela ne fonctionne pas ? Si ils refusent d'abdiquer ?

-Nous aviserons le moment venu. En attendant suivez moi je vous prie.

***

Cela fait vingt minutes environ que Alice est cloîtrée chez elle, et elle a fini par se persuader qu'elle ne risque plus rien. Mais alors qu'elle cherche dans le frigo de quoi étancher sa soif, on frappe à la porte.

Alice reste tétanisée quelques secondes toujours devant la porte du frigo, sentant un frisson effectuer plusieurs allés-retour dans son dos. Alors qu'elle envisage de sortir par l'arrière une voix inconnue retentit:

-Alice ! C'est moi ! Anna ! C'est... C'est au sujet de l'incident.

Alice se dirige rapidement vers la fenêtre pour s'assurer qu'il s'agisse bien d'elle. Elle reconnaît aussitôt les cheveux blonds et le manteau bleu marine de sa camarade. Rassurée mais toujours tremblante, elle ouvre la porte.

-Salut ! Je n'avais plus cours alors j'ai décidé de venir te voir parce que j'ai quelque chose à te montrer. Tu sais c'est vraiment difficile à croire qu'un monstre se soit incrusté dans le lycée et j'aurais plutôt tendance à ne pas te prendre au sérieux comme tout les autres seulement...

-Seulement quoi?

Anna sort un papier plié en quatre de sa poche.

-Tiens, regarde par toi-même, je l'ai trouvé il y a deux jours dans mon bouquin que Paul, le type que tu prends pour un monstre, venait de me rendre.

Intriguée, Alice attrape le papier que lui tend Anna.

-Je suis désolée je dois te laisser, fait cette dernière, si tu veux en parler n'hésite pas à m'appeler.

-OK, merci à plus.

-A plus.

Anna part et Alice referme la porte derrière elle. Impatiente de trouver peut-être des réponses, elle s'assied sur le canapé et déplie la lettre.