Je t’aime ma solitude, même si parfois il m’arrive de te détester. Ma fidèle amie, parfois glaciale comme un hiver sans fin et d’autres fois douce comme le souffle du printemps. Tu as toujours été présente dans les moments les plus sombres. Ces moments où personne ne pouvait me consoler. M’accordant des moments de silence lorsque je suis fatigué. Me tendant une oreille lorsque j’avais envie de discuter. M’offrant une épaule sur laquelle pleurer. Or, il y a des jours où ta présence m’écrase. Où le silence devient si assourdissant que j’oublie que tu es là pour m’aider, et non me punir. Pourquoi es-tu parfois si froide ? Pourquoi ne peux-tu pas t’adoucir quand j’ai besoin de chaleur ?

En ta présence, j’ai beaucoup appris. C’est toi qui m’as appris à poser un regard différent sur ce monde. Lorsque les autres courent, toi, tu me tiens immobile. Tu m’as montré la beauté dans le quotidien banal. Les rayons de soleil traversant les rideaux au matin. Le nuages jouant à saute mouton dans le ciel bleu. Les feuilles d’arbres changeant de look en automne. Les roses à fleur de peau pleurant des pétales. Tu m’as appris à écouter les vagues s’échouer sur le large, le souffle du vent chanter en harmonie avec les oiseaux, et surtout, les profonds silences. Tu as réussi à n’émerveiller et me rappeler que s’habituer à être en vie, c’est l’être un peu moins.

Cette rencontre avec le sublime m’a donné envie d’écrire. J’ai découvert les recoins cachés de ma propre âme. Ceux qui me redonnent confiance en moi et dont ma mère aime t’en parler. Puis, tu m’a assuré que personne n’allait se moquer, alors j’ai commencé à me confier sur les recoins de mon âme qui me terrifient et ceux qui me donne envie de pleurer. Là réside la beauté de l’écriture, elle comprend ta tristesse. L’encre coule à flot et la feuille blanche, complice muette de mes tourments, se froisse.

J’ai alors compris qu’il est inutile de craindre la solitude. Ce n’est pas un vide à fuir, mais, bien au contraire, un espace pour se retrouver et se reconstruire. Laissez-vous bercer par la solitude et apprenez à naviguer dans vos pensées. Dans le silence de votre être, écoutez la voix de votre âme, véritable guide vers la sagesse. Cherchez la richesse en vous et vous trouverez un trésor inestimable : d’être, dans la solitude, accompagnée par vous-même.

Ma solitude. Merci de partager ma peine. Merci d’être rester, même après avoir souhaiter te fuir. Sans toi, je ne serais pas le même.